Meta et The Fabricant, 2 façons d’appréhender la mode numérique

L’avenir de la mode est numérique. Le dilemme : blockchain oui ou non ? Les marques les plus célèbres, dont Meta, se convertissent et associent NFT et mode !

Pour les maisons de couture, le metaverse s’avère être une occasion d’expérimenter des langages expressifs et d’imaginer de nouveaux produits. De plus en plus de marques développent des collections numériques, on retrouve notamment les collections NFT de Zara, Lacoste, Adidas et Gucci. Cependant, tous ne choisissent pas de faire de la mode numérique sur blockchain : le metaverse a différentes formes et peut être centralisé ou décentralisé. Cette duplicité décrit également deux manières différentes de comprendre la mode numérique. Pour certaines entreprises, comme Meta, la mode virtuelle ne se présente pas sous la forme de NFT tandis que pour d’autres, comme The Fabricant, la mode numérique doit être construite sur une blockchain. Jetons un coup d’œil à ces deux approches différentes de la mode numérique !

Meta : un Metaverse vétu de Balenciaga, Prada et Thom Browne

Mark Zuckerberg, PDG de Meta (anciennement Facebook), a annoncé il y a quelques jours lors d’une émission en direct sur Instagram que la boutique de vêtements numériques “Avatar Store” du Metaverse “Horizon Worlds” est sur le point d’ouvrir. Le lancement sera célébré par un partenariat avec certaines marques de haute couture, à savoir Balenciaga, Prada et Thom Browne. “Je suis vraiment reconnaissant et fier que ces marques se joignent à nous pour donner le coup d’envoi de la mode dans le Metaverse”, a déclaré Zuckerberg. Le marché numérique de la mode, destiné à tous les utilisateurs de Meta et de Facebook, sera disponible la semaine prochaine, en commençant par les États-Unis, le Canada, la Thaïlande et le Mexique. Dans un premier temps, les vêtements en vente sur la boutique Avatar seront vendus entre 2,99 et 8,99 dollars. Balenciaga, Prada et Thom Brown seront donc les premières marques à se faire connaître sur la place de marché de Meta. Toutefois, l’idée de M. Zuckerberg est de lancer une place de marché sur laquelle tout le monde, et pas seulement les designers de formation, peut créer et vendre de la mode numérique. Pour l’instant, il n’a pas encore été révélé comment les récompenses seront réparties entre la place de marché Meta et les créateurs de haute couture virtuelle.

Le Fabricant et le modèle de mode décentralisé

Qu’est-ce que le Fabricant ? Cette ” Digital Fashion House “, est l’un des projets pionniers de la mode numérique sur blockchain. The Fabricant n’est pas une véritable place de marché NFT de la mode, mais un incubateur virtuel de la mode. La plateforme est construite sur Flow, une blockchain choisie par les fondateurs pour sa durabilité et sa rapidité. Par rapport à Meta, nous avons ici affaire à la mode NFT, un cas de mode numérique décentralisée construite sur blockchain. Les créateurs de The Fabricant ne créent pas de simples vêtements comme des objets numériques, mais de véritables NFT. Pour l’équipe de The Fabricant, la blockchain est idéale pour construire la mode du Metaverse, tout d’abord parce qu’elle est capable de donner de la valeur aux données et à la propriété des objets numériques. Selon la cofondatrice Adriana Hoppenbrouwer-Pereira, The Fabricant “crée une entreprise pour le moment où notre garde-robe numérique sera notre garde-robe“. Avoir un ensemble de vêtements dans le Metaverse ne sera plus un concept aussi absurde lorsque les expériences numériques seront de plus en plus nombreuses. Changer ses vêtements et les adapter à chaque occasion deviendra aussi spontané que de changer de vêtements dans la vie réelle : une tenue pour le sport et une autre pour un dîner élégant. Lorsque cela se produira, il y aura tellement de vêtements numériques à fabriquer que seule la blockchain sera l’outil adéquat pour faire évoluer la production.

La blockchain est également bénéfique pour le secteur de la mode numérique, car elle permet de garder une trace des redevances et de les répartir équitablement entre le créateur et le propriétaire. Dans une interview, Hoppenbrouwer-Pereira a déclaré que la blockchain et le Metaverse ramèneront la mode à sa dimension de jeu et de plaisir. S’habiller dans le Metaverse sera une expérience modulaire, très créative et expressive de la personnalité de chacun.

Qu’est-ce qui rend la mode NFT vraiment utile ?

La mode NFT doit être totalement adaptable aux avatars des différents metaverses et être transférable entre eux pour être réellement utile. Le défi actuel du Fabricant est de traduire ses créations de mode dans les styles des principaux mondes virtuels. The Sandbox par exemple est plus pixellisé que Decentraland, et la même tenue NFT doit pouvoir être portée partout. L’autre facette de ce défi consiste à offrir une expérience inter-chaînes où les NFT construits sur une blockchain comme Flow peuvent être transportés et utilisés partout. Surtout sur Ethereum où sont développés les principaux metaverses.

 

Le Metaverse et la mode numérique sont-ils vraiment à portée de main ?

Pour concevoir l’utilité des vêtements numériques, on peut d’abord se demander si le Metaverse est vraiment une technologie capable d’entrer de manière prédominante dans nos vies. Le succès du Metaverse sera dicté par sa capacité à attirer l’attention et à intéresser les utilisateurs. Nous n’en sommes qu’au début, mais on peut considérer que Decentraland a accueilli 40 000 personnes lors de sa première Metaverse Fashion Week. Les résultats à cet égard semblent prometteurs, le record du Metaverse de MANA est très élevé pour que la blockchain puisse accueillir autant d’utilisateurs. Parmi les entreprises de mode qui ont choisi les NFT sur The Fabricant figurent Adidas, Under Armour et Puma.