Comparaison des stratégies : faut-il attendre le bon moment pour investir ou acheter régulièrement ?
Quel est le bon moment pour investir ? Si vous aussi avez pensé au moins une fois à faire fructifier votre épargne, sans savoir quand commencer, il y a une bonne nouvelle : vous pouvez commencer dès maintenant et obtenir des résultats, même sans être un gourou de la finance et passer des journées entières à interpréter des chiffres et des graphiques.
Selon une étude de Charles Schwab, une société multinationale de services financiers, il est très coûteux d’attendre le bon moment pour entrer sur un marché.
Le market timing fonctionne-t-il ?
L’objectif de l’analyse 2021 de Charles Schwab, que nous présentons dans cet article, est de comprendre si le market timing fonctionne. Il souhaite répondre à la question suivante : existe-t-il un bon moment pour investir ? Le terme “market timing” désigne la tentative de trouver le meilleur moment pour acheter ou vendre un actif. On peut considérer le market timing comme l’une des stratégies adoptées par les investisseurs qui tentent d’anticiper les mouvements du marché et, par exemple, de vendre avant une baisse et d’acheter avant une hausse. Pour les analystes de l’entreprise, le market timing n’est pas la meilleure option pour rentabiliser son épargne. Voyons comment ils en sont arrivés à cette conclusion.
L’expérience de pensée des 5 investisseurs
Les universitaires de Charles Schwab ont mené une expérience de réflexion sur cinq types d’investisseurs. Chacun disposait d’un budget de 2 000 dollars par an pour investir dans le S&P 500, l’indice boursier américain le plus important, pendant vingt ans, de 2000 à 2020.
- Peter Perfect
Peter est le parfait “market timer”, cet ami qui réussit toujours ce qu’il entreprend. Par habileté ou par chance, il a réussi à placer ses 2 000 dollars annuels en trouvant toujours le bon moment pour investir. Par exemple, en 2001, il a attendu le 21 septembre, le niveau de clôture le plus bas de l’année pour le S&P 500.
- Ashley Action
Son approche était simple et cohérente : chaque année, elle investissait ses 2 000 dollars sur le marché le premier jour de l’année.
- Matthew Monthly
Matthieu a divisé son budget en 12 parts égales qu’il a investies au début de chaque mois, en appliquant une stratégie d’étalement des coûts (appelée DCA) qui peut être mise en œuvre avec des achats automatiques récurrents.
- Rosie Rotten
Le quatrième investisseur a eu un mauvais timing et beaucoup de malchance : elle a placé ses 2 000 dollars chaque année au moment où le marché était au plus haut. Par exemple, Rosie a investi ses premiers 2 000 dollars le 30 janvier 2001, au plus haut niveau de clôture de l’année pour le S&P 500.
- Larry Linger
Il n’a jamais investi dans des actions, mais a conservé son budget en liquidités ou en bons du Trésor.
Au bout de vingt ans d’investissement, le classement des bénéfices est le suivant :
- Peter Perfect : 151 391
- Ashley Action : 135 471
- Matthew Monthly : 134 856
- Rosie Rotten : 121 171
- Larry Linger : 44 438
Que peut-on en déduire ?
Les meilleurs résultats sont bien sûr ceux de Peter qui a attendu et planifié parfaitement ses investissements annuels. Mais les résultats les plus surprenants et les moins attendus de l’étude concernent Matthew et Ashley, cette dernière étant classée avec seulement 15 920 $ de moins que le premier et Matthew avec seulement 16 535 $ de moins. L’approche d’achat récurrent de Matthew a donné de bons résultats. La différence de bénéfices est relativement faible, si l’on considère qu’il a simplement investi régulièrement sans calculer le timing ou les prévisions de marché.
Une autre conséquence évidente de l’étude est que même le mauvais timing l’emporte sur l’inertie. Bien que Rosie ait perdu 14 300 dollars par rapport à Ashley (qui n’a pas essayé de prévoir le marché), Rosie a tout de même gagné près de trois fois ce qu’elle aurait gagné si elle n’avait pas investi du tout.
En résumé, l’expérience montre qu’il valait la peine d’investir maintenant, et de ne pas attendre des temps supposés meilleurs, et que mettre son épargne en mouvement, même dans un contexte de marché difficile, est toujours mieux que de ne pas investir du tout.
Charles Schwab a examiné 76 autres périodes de 20 ans et a presque toujours trouvé des résultats similaires dans le classement des investisseurs en fonction de leurs rendements. Même dans les périodes où les classements sont inattendus, ceux qui ont investi tôt n’ont jamais été les derniers.
Ce que cela signifie pour vous
Si vous disposez d’un budget pour investir sur un marché et que vous ne savez pas quel est le meilleur moment pour le faire, commencer maintenant sur un cycle régulier pourrait être le choix gagnant.
Les avantages du market timing ne sont pas flagrants. Cette stratégie n’est payante que pour ceux qui ont les compétences ou la chance d’anticiper les tendances. La régularité est moins risquée et plus efficace.
Le choix gagnant du DCA
Si vous n’avez pas la possibilité ou l’envie de dépenser tout votre budget annuel en une seule fois, pensez aux achats récurrents. De cette façon, vous pouvez placer de plus petits montants plus fréquemment. Les achats récurrents présentent l’avantage de :
- Prévenir la paresse : grâce à la recherche mentionnée, nous avons constaté que l’approche “je le ferai plus tard” ou “il vaut peut-être mieux attendre” ne fonctionne pas du tout ;
- Minimiser le stress de ceux qui recherchent à tout prix les moments parfaits et les regrets des gros investissements qui ont échoué ;
- Détachez vos bénéfices du timing du marché et de sa volatilité.
Le bon moment pour investir ? Il n’existe pas ! L’étude conclut que, compte tenu de la difficulté de prévoir le marché, la stratégie la plus réaliste pour la plupart des investisseurs consiste à mettre en place des achats récurrents.