Le Japon : pourquoi cela devrait-il nous intéresser ?

Le Japon : pourquoi cela devrait-il nous intéresser ?

Au Japon, le Premier ministre Shigeru Ishiga a démissionné. Sanae Takaichi a été nommée pour le remplacer. Cette question mérite qu’on s’y attarde. Pourquoi ?

Le Japon mérite actuellement qu’on s’y intéresse de plus près. Nous allons ici nous pencher sur une nouvelle figure de la politique japonaise, Sanae Takaichi, possible future première ministre, notamment en raison de ses idées en matière de politique économique. N’oublions pas, en effet, que le Japon est la quatrième économie mondiale, avec un poids important. 

Japon : rappelons rapidement le contexte

Début septembre, le Japon a traversé un moment délicat sur le plan politique national : le Premier ministre Shigeru Ishiba, chef du Parti libéral-démocrate (PLD), a démissionné

Les membres du PLD ont choisi, à sa place, Sanae Takaichi, qui pourrait être la première femme au Japon à occuper le poste de Premier ministre. Mais avant cela, le PLD doit trouver un ou plusieurs partenaires avec lesquels former la coalition qui gouvernera le pays. En effet, le Komeito, littéralement le « parti du gouvernement propre », allié du PLD depuis plus de vingt ans, a déclaré vouloir rompre l’accord. Tout cela rendra la nomination de Takaichi au poste de premier ministre légèrement plus complexe. 

Voyons maintenant plus en détail qui est Sanae Takaichi et pourquoi ces dynamiques politiques devraient nous intéresser. 

Qui est Sanae Takaichi ? 

Fille d’un employé et d’une policière, Sanae Takaichi est née dans la préfecture de Nara en 1961. Avant d’entrer en politique, Takaichi a été batteuse de heavy metal, plongeuse experte et présentatrice de télévision. 

Elle s’intéresse à la politique dans les années 80 et entre dans la vie politique en 1992, lorsqu’elle tente de se présenter aux élections législatives en tant qu’indépendante. L’entreprise échoue, mais elle ne baisse pas les bras : quatre ans plus tard, elle se présente à nouveau avec le PLD et est élue. Depuis lors, elle est considérée comme l’une des figures les plus conservatrices du Parti libéral-démocrate

En ce qui concerne ses positions en matière de politique économique, Takaichi est une grande admiratrice de Margaret Thatcher. Son objectif, comme elle l’a elle-même déclaré, est de devenir la « Dame de fer » du Japon, surnom donné à Thatcher lorsqu’elle était au pouvoir. Elle a également été la protégée de l’ancien premier ministre japonais Shinzo Abe, une figure très influente dans sa formation. 

Ce dernier point est très important : Shinzo Abe a en effet été l’auteur et le fervent défenseur d’une politique économique reposant sur une forte injection d’argent, par le biais de mesures fiscales incitatives et d’une hausse des dépenses publiques. L’objectif était de revitaliser l’économie japonaise, alors en pleine crise profonde causée notamment par le choc de la crise financière de 2008.

Plus précisément, l’Abenomics – contraction de Abe et Economics – reposait sur trois axes : une politique monétaire expansionniste visant à augmenter l’inflation (le Japon était en état de déflation chronique) et à déprécier le yen japonais, favorisant ainsi les exportations nationales ; des taux d’intérêt négatifs pour stimuler la circulation de l’argent dans l’économie et des réformes structurelles pour accroître la compétitivité du Japon. Sanae Takaichi a promis de relancer sa vision de l’Abenomics

Venons-en maintenant au cœur de cet article. 

Avec Sanae Takaichi, le Japon pourrait entrer dans le club des mesures de relance budgétaire

La Dame de fer japonaise semble avoir les idées claires : « Je n’ai jamais nié la nécessité d’un assainissement budgétaire, qui est bien sûr important. Mais le plus important, c’est la croissance. Je ferai du Japon une terre vigoureuse du Soleil Levant ». En d’autres termes, la croissance économique passe avant l’équilibre des comptes publics.  

Sanae Takaichi a en effet promis d’importants financements publics pour des initiatives du gouvernement dans des secteurs tels que l’intelligence artificielle, les semi-conducteurs et les batteries. Elle a ensuite déclaré vouloir augmenter les dépenses de défense et a annoncé de nouveaux crédits d’impôt – c’est-à-dire des bonus fiscaux – pour accroître le revenu net des travailleurs, des déductions pour les services domestiques et d’autres avantages fiscaux pour les entreprises qui offrent des services de garde d’enfants en interne. Enfin, son programme prévoit d’importants investissements publics dans les infrastructures. 

Les marchés financiers, bien sûr, apprécient beaucoup tout cela : les mesures de relance budgétaire et la politique expansionniste sont une aubaine pour les entreprises, qui peuvent plus facilement accéder au crédit, investir, innover et, en fin de compte, augmenter leurs bénéfices, avec des conséquences plus que positives pour la valeur des actions. Et les effets se font déjà sentir.

Les réactions des marchés : le « Takaichi trade »

Le Nikkei, l’indice boursier japonais principal, s’est montré particulièrement sensible aux évolutions liées à la nomination de Takaichi au poste de Premier ministre. En retraçant la séquence des événements, on constate clairement que le Japan 225 – autre nom du Nikkei – souhaite vivement voir la Dame de fer à la tête du pays du Soleil levant. 

Par exemple, Sanae Takaichi a été choisie par le PLD comme héritière du Premier ministre démissionnaire Ishiba le week-end des 4 et 5 octobre, alors que les marchés étaient fermés. Le lundi 6, le Nikkei a gagné plus de 5,5 % en une seule séance, atteignant même 8 % si l’on tient compte du vendredi 3, lorsque les rumeurs commençaient déjà à circuler. Le « Takaichi trade » a ainsi permis à l’indice principal japonais d’atteindre de nouveaux sommets.  

De manière similaire, mais inversement, lorsque le Komeito s’est retiré de la coalition, compromettant la nomination de Takaichi, le marché a réagi très négativement : le 10 octobre, le Nikkei a perdu plus de 5,6 % en bourse. 

Depuis le retrait du Komeito, Sanae Takaichi s’est mise en quête d’autres partis susceptibles de soutenir l’alliance gouvernementale, avec de bons résultats. À mesure que des nouvelles favorables étaient annoncées, le Nikkei réagissait de manière cohérente : +5,4 % sur la semaine du lundi 13 au vendredi 17 octobre. 

Enfin, le lundi 20 octobre, le leader du parti de droite Nippon Ishin (le Parti de l’innovation) a annoncé qu’il officialiserait l’accord visant à soutenir la nomination de Takaichi au poste de Premier ministre. Une fois de plus, l’indice japonais a réagi favorablement : +2 % en une seule séance et un nouveau record historique

Quelle est la morale de cette histoire ?

Eh bien, même la quatrième économie mondiale pourrait commencer à dépenser, et beaucoup. Avec sa nouvelle dirigeante, le Japon pourrait passer à un régime de dépenses publiques élevées, de déficits élevés et d’une politique monétaire expansionniste, augmentant ainsi considérablement la dette publique. L’objectif : faire en sorte que la croissance économique dépasse celle de la dette. 

Nous sommes à un moment historique où les trois premières économies mondiales, suivies de la quatrième, ont lancé des politiques de relance budgétaire fondées sur une hausse massive de la dette publique. 

La morale est donc simple : si l’idée principale est de « dépenser », la méthode pour y parvenir consiste à imprimer de la monnaie. La conséquence inévitable est la dévaluation de la monnaie, autrement dit l’inflation. Dans des scénarios similaires, les principaux instruments de protection, appelés « debasement hedge », ont historiquement constitué un moyen efficace de préserver le capital

Et quand on parle de couverture contre la dépréciation, deux actifs viennent immédiatement à l’esprit : l’or et le Bitcoin. Tout cela est d’autant plus vrai si l’on repense aux récentes déclarations de Larry Fink, PDG de BlackRock, lors d’une interview accordée à la chaîne CBS : « Les marchés vous apprennent qu’il faut toujours remettre en question vos convictions. Le Bitcoin et les cryptomonnaies ont un rôle à jouer, tout comme l’or : ils représentent une alternative ». 

Les informations ci-dessus sont fournies à titre informatif et éducatif uniquement. Elles ne constituent en aucun cas un conseil financier, une sollicitation d’investissement ou une recommandation personnalisée au sens de la réglementation en vigueur. Avant de prendre toute décision d’investissement ou d’allocation d’actifs, il est recommandé de consulter un conseiller agréé.

L’or s’effondre : c’est la pire chute depuis 2013

L'or s'effondre : c'est le pire crash depuis 2013

L’or inverse-t-il la tendance ? Le 21 octobre marque la pire chute de ces dernières années et surprend les investisseurs. Que s’est-il passé et pourquoi ?

Le mardi 21 octobre, le prix de l’or a chuté comme on ne l’avait pas vu depuis environ 12 ans. Cet événement a laissé les investisseurs du monde entier bouche bée : à l’ampleur de la perte s’est ajouté le choc que suscitait le fait que la valeur du métal précieux augmentait sans relâche depuis des mois. Alors ? Il est temps d’analyser les faits. 

Le cours de l’or s’effondre : que s’est-il passé ?

En un peu plus de 24 heures, l’or a enregistré sa pire performance depuis 2013, perdant près de 8,3 % pour atteindre 4 000 dollars, avant de se redresser légèrement et de se stabiliser, au moins au moment où nous écrivons ces lignes, dans une fourchette comprise entre 4 050 et 4 150 dollars. 

Un chiffre incroyable qui témoigne de l’ampleur de l’événement est lié à la perte, en termes de capitalisation boursière, du plus noble des métaux : cette baisse de 8,3 % correspond, à un million près, à environ 2 200 milliards (trillions) de dollars ou, en d’autres termes, à la capitalisation boursière totale du Bitcoin

La chute de l’or a également touché les entreprises du secteur minier – certains pourraient y voir des similitudes intéressantes. Les deux plus grandes sociétés minières au monde, Newmont Corporation et Agnico Eagle Mines Limited, ont en effet enregistré de fortes baisses : depuis l’ouverture des marchés mardi 21 jusqu’au moment où nous écrivons ces lignes, les deux sociétés ont perdu plus de 10 %.

L’or n’est toutefois pas le seul métal précieux en difficulté : l’argent cède actuellement 8,6 %, tandis que le platine, qui s’en sort un peu mieux, est en baisse de 7,2 %.

Les causes

Si le cours de l’or est en chute libre, comme l’affirment de nombreux analystes, les causes seraient principalement techniques. En deux mots, la vente massive pourrait être une conséquence nécessaire du rallye qui, depuis janvier 2025, a permis au métal jaune de gagner plus de 50 % : tout simplement, si un actif augmente pendant longtemps, il est probable que, tôt ou tard, quelqu’un décide de prendre ses bénéfices

À cet argument, qui a certainement son importance compte tenu de la hausse spectaculaire de l’or, on pourrait ajouter deux variables de nature plus politico-économique

La première est liée aux relations entre les États-Unis et la Chine, qui semblent s’être apaisées : après les affrontements à distance du week-end des 11 et 12 octobre, qui ont déclenché la pire liquidation de l’histoire des cryptomonnaies, le président américain Donald Trump et son homologue chinois Xi Jinping devraient se rencontrer à Séoul le 31 octobre prochain. Le conditionnel est de mise, car The Donald a démontré à plusieurs reprises qu’il pouvait changer d’avis à la dernière minute. 

En voici un exemple. Le mardi 21, le président américain a confirmé son intention de trouver un accord avec le leader suprême : « J’ai une excellente relation avec le président Xi. Je m’attends à conclure un bon accord avec lui », avant d’ajouter que la rencontre « n’aura peut-être pas lieu, des choses peuvent arriver, par exemple quelqu’un pourrait dire « Je ne veux pas le rencontrer, c’est trop désagréable ». Mais en réalité, ce n’est pas désagréable. Ce ne sont que des affaires ». De l’imprévisibilité à l’état pur. 

La seconde, en revanche, pourrait être en partie considérée comme une conséquence de la première : le renforcement du dollar américain. Le DXY, qui mesure la valeur du dollar par rapport à un panier composé des six principales devises étrangères, a gagné 1,3 % depuis la mi-septembre. 

S’agit-il d’un renversement de tendance ou d’un recul temporaire ?

La tendance haussière de l’or est-elle arrivée à son terme ou assistons-nous simplement à un arrêt temporaire ? C’est la question à laquelle personne ne peut évidemment répondre.

Ce que nous pouvons dire, cependant, c’est qu’un changement de cap pourrait être une excellente nouvelle pour le Bitcoin. Nous pouvons trouver un précédent intéressant en 2020 : lorsque l’or a atteint son sommet en août à 2 080 dollars, le Bitcoin a atteint le fond à 12 250 dollars – quelle époque ! 

À partir de ce moment, l’or a stagné pendant environ trois ans, avant d’entamer une hausse qui lui a permis de doubler sa valeur, tandis que le Bitcoin a entamé son épique bull run de 2020-2021 : de 10 000 dollars en septembre 2020 à 65 000 dollars en avril 2021. Une véritable rotation des capitaux en faveur du roi des cryptomonnaies. 

Citigroup attribue une forte note « Buy » à Strategy

En cas de retournement de tendance, le schéma or-BTC se répétera-t-il également en 2025 ? Là encore, nul ne le sait. Cependant, le géant bancaire Citigroup a commencé à suivre officiellement le titre Strategy (MSTR), c’est-à-dire la société de Michael Saylor qui détient 640 418 BTC : sa première recommandation aux investisseurs a été « Buy »,avect un prix cible de 485 $ pour l’action

Il est intéressant de noter que le cours de Strategy – au moment où nous écrivons ces lignes – oscille autour de 280 $ : si Citi fixe un objectif de cours à 485 $, cela signifie qu’elle prévoit une hausse du titre d’environ 70 %. L’analyste de Citi qui suit MSTR, Peter Christiansen, a déclaré qu’une telle hausse du prix « repose sur la prévision de base de Citi pour le Bitcoin au cours des 12 prochains mois, fixée à 181 000 dollars, soit une hausse potentielle de 65 % par rapport aux niveaux actuels ».

Or, Bitcoin, au coude à coude ? Nous attendons de voir

Il sera très intéressant de découvrir ce qui se passera dans les prochaines semaines. Les données nous indiquent qu’au cours des trois dernières années, de plus en plus d’institutions financières, notamment les banques centrales, ont commencé à stocker de l’or physique afin de se protéger contre la dévaluation du dollar, accentuée par la gestion de l’administration Trump. 

D’autre part, nous assistons à une croissance quasi quotidienne du nombre d’entités, tant publiques que privées, qui décident d’intégrer le Bitcoin à leur trésorerie et qui, en général, ne considèrent plus cet actif comme une alternative – un plan B – mais comme un choix.  

Enfin, comme toujours, nous rappelons que les informations contenues dans cet article sont fournies à titre informatif uniquement. Elles ne constituent en aucun cas un conseil financier, juridique ou fiscal, ni une sollicitation ou une offre au public d’instruments ou de services d’investissement, au sens du décret législatif 58/1998 (TUF). L’investissement dans les crypto-actifs comporte un risque élevé de perte, voire de perte totale, du capital investi. Les performances passées ne garantissent pas les résultats futurs. L’utilisateur est invité à effectuer des évaluations autonomes et éclairées avant de prendre des décisions économiques et/ou d’investissement.

Fed : qui veut être le nouveau président ?

Fed: qui veut être le nouveau président ?

La Fed change de visage : en mai, le président Jerome Powell terminera son deuxième mandat et Donald Trump devra choisir son successeur. Qui sera-ce ?

Après huit ans, la Fed, la banque centrale des États-Unis, passera sous la direction d’un nouveau président : Jerome Powell, actuellement au poste le plus élevé, devra céder sa place à une nouvelle personnalité. Il appartient au président des États-Unis de choisir son successeur. Voyons les candidats les plus probables.  

La Fed se prépare pour son nouveau président

En mai 2026, la Fed connaîtra un changement important au sein de sa structure : le président en exercice, Jerome Powell, atteindra la fin de son mandat de huit ans et sera remplacé. La personne qui occupera la tête de la banque centrale américaine sera choisie directement par Donald Trump : après sa nomination, le candidat à la présidence de la Fed devra toutefois également être approuvé par le Sénat américain. 

Comme nous le verrons, le secrétaire au Trésor Scott Bessent a communiqué une liste de cinq noms, dont au moins trois sont potentiellement très proches de la nomination. Le seul spoiler que nous pouvons faire, c’est que Jerome Powell ne figure pas sur la liste fournie par Bessent. Pourquoi ? Pour au moins deux raisons

Aucune chance pour Jerome Powell : dura lex, sed lex

La première est d’ordre juridique : bien que la loi en vigueur aux États-Unis – le Federal Reserve Act – ne prévoie pas de limite au nombre de mandats du président de la Fed, Powell quittera la banque centrale en raison d’une coïncidence assez curieuse. 

Jerome Powell a en effet pris ses fonctions de gouverneur en mai 2012 pour terminer le mandat non expiré de Frederic Mishkin, un peu comme Stephen Miran, très proche de Trump, nommé gouverneur en juillet dernier à la suite de la démission de la gouverneure Adriana Kugler.

Deux ans plus tard, en juin 2014, Powell a été officiellement nommé gouverneur pour un mandat complet de 14 ans, expirant le 31 janvier 2028. En 2018, Powell a ensuite été promu par Donald Trump – pendant son premier mandat – au poste de président de la Réserve fédérale. Quatre ans plus tard, à la fin de son mandat, il a été confirmé par Joe Biden, alors président des États-Unis. Nous arrivons donc à nos jours : en 2026, cela fera quatre ans depuis la confirmation de Biden et, par conséquent, le mot « Fin » apparaîtra. 

Mais alors, si la loi ne prévoit pas de limite maximale au mandat du président de la Fed, pourquoi Jerome Powell ne pourra-t-il pas être réélu à ce poste ? Parce que le Federal Reserve Act prévoit une règle fondamentale : le président de la Fed doit également être membre du Board of Governors, c’est-à-dire des gouverneurs de la banque centrale. 

Cette règle ne peut s’appliquer dans le cas de Powell : même s’il était réélu à la tête de la Fed jusqu’en 2030, son mandat de gouverneur prendrait fin en 2028, puisqu’il aurait alors atteint les 14 ans de service, commencés en 2014. À ce moment-là, il serait automatiquement démis de ses fonctions de président.  

L’antipathie de l’administration Trump envers Powell est bien connue

Même si cette règle n’existait pas, la situation ne changerait pas : les chances que Powell figure sur la liste de Bessent seraient proches de zéro. Et c’est là que nous arrivons à la deuxième raison, de nature plus « relationnelle » : Trump et ses acolytes n’apprécient pas l’actuel président, pour employer un euphémisme. 

Comme nous l’avons mentionné à plusieurs reprises, le président des États-Unis a souvent tenu des propos sévères à l’égard de Jerome Powell, notamment lors des réunions estivales du FOMC, alors que la baisse tant attendue des taux tardait à se concrétiser. En raison de cette « lenteur », Donald Trump a commencé à le surnommer Jerome « Too Late » Powell et a à plusieurs reprises menacé de le licencier

Une fois Powell exclu de la liste des candidats potentiels, voyons quels sont les noms retenus par le secrétaire au Trésor américain.

Les candidats les plus probables

Dimanche 26 octobre, alors qu’il se rendait à Tokyo à bord d’Air Force One, Scott Bessent a déclaré aux journalistes qu’il avait réduit le nombre de candidats à l’issue du premier tour d’entretiens à cinq, qui devrait être suivi d’un deuxième. 

Sur la liste figurent Kevin Hassett, conseiller de Trump, Kevin Warsh, ancien gouverneur de la Fed, Christopher Waller, actuel gouverneur de la Fed, Michelle Bowman, vice-présidente de la Fed, et Rick Rieder, dirigeant de BlackRock. Examinons-les un par un.

Kevin Hassett

Il est un fidèle de Donald Trump : il a accompagné le président des États-Unis lors de son premier mandat en tant que président du Conseil des conseillers économiques et occupe toujours un poste au sein de l’administration, en tant que directeur du Conseil économique national. En outre, entre les deux mandats, il a travaillé pour le fonds d’investissement de Jared Kushner, gendre de Trump lui-même. 

Dans ces conditions, on peut supposer que Hassett pourrait être le choix principal de Trump, un homme politique qui accorde une grande importance à la loyauté. Cependant, il convient de prendre en compte quelques considérations stratégiques. 

Tout d’abord, la réaction des marchés à sa nomination pourrait être particulièrement négative, car une Fed dirigée par Hassett serait perçue comme fortement subordonnée à la volonté du POTUS (président des États-Unis). 

Deuxièmement, si la Réserve fédérale devait prendre des décisions peu appréciées par Trump, avec des conséquences macroéconomiques tout aussi peu appréciées, ce dernier pourrait avoir beaucoup plus de mal à blâmer l’un de ses fidèles : la rhétorique qu’il utilise contre Powell aurait un effet réduit. 

Kevin Warsh

Ancien gouverneur de la Fed, il a été membre du Conseil des gouverneurs pendant la crise financière de 2008, avant de démissionner en 2011 à la suite du virage de la banque centrale américaine vers l’assouplissement quantitatif (QE), c’est-à-dire une politique monétaire plus expansionniste. Il a été directeur exécutif et vice-président chez Morgan Stanley et est actuellement chercheur invité à l’université de Stanford.

Un CV impressionnant qui, à juste titre, fait de lui un successeur potentiel de Powell. À cela s’ajoutent ses liens avec le milieu conservateur américain : comme Hassett, il a également travaillé pour la Maison Blanche en tant que conseiller économique de George W. Bush (également appelé Bush fils), qui l’a ensuite nommé gouverneur de la Fed. De plus, la famille de son épouse, la milliardaire Jane Lauder – petite-fille d’Estée Lauder, fondatrice de la maison de cosmétiques du même nom, dont la capitalisation boursière s’élève à 32 milliards de dollars – entretient d’excellentes relations avec la famille Trump

Cependant, là encore, il y a quelques considérations stratégiques à prendre en compte, à commencer par son idée de la politique monétaire. Warsh est considéré comme un « faucon » (hawkish) car, d’après ce que l’on peut lire, il est obsédé par le contrôle de l’inflation : c’est précisément la raison principale qui a motivé sa démission de son poste de gouverneur en 2011. Une Fed dirigée par Warsh serait donc plus encline à mettre en œuvre une politique économique plus restrictive ou, en tout cas, moins expansionniste. 

En somme, une attitude très différente de celle du président américain, qui implore depuis des mois Powell de baisser les taux. 

Christopher Waller 

Actuellement gouverneur de la Fed, nommé par Trump en 2020, Waller a passé sa vie entre les salles de cours universitaires et les couloirs de la banque centrale américaine. 

Il a enseigné dans diverses universités aux États-Unis (Indiana, Washington et Kentucky) et en Allemagne (à l’université de Bonn). En 2009, il rejoint le siège de la Fed à Saint-Louis en tant que vice-président et directeur de recherche, et contribue à la création de FRED (Federal Reserve Economic Data), une gigantesque base de données économiques et financières gratuite gérée par la Fed. 

Waller est un passionné de cryptomonnaies et voit le secteur sous un jour positif : le 21 octobre, à la Fed de Washington, il a présidé la Payments Innovations Conference, une réunion qui, selon ses propres termes, avait pour objectif de « rassembler des idées sur la manière d’améliorer la sécurité et l’efficacité des paiements, en écoutant ceux qui façonnent l’avenir des systèmes de paiement ». Pour ne citer que trois noms, Sergey Nazarov, cofondateur et PDG de Chainlink, Heath Tarbert, président de Circle, et Cathie Wood, PDG d’Ark Invest, ont participé à la conférence. 

Tout cela pose toutefois un problème : la longue expérience de Christopher Waller au sein des cercles de la Réserve fédérale. En effet, le futur président choisi par Donald Trump devra également être une nouvelle figure, capable de réformer la structure de la Fed et de la rendre moins déterminante dans la gestion de l’économie. Waller, au contraire, pourrait avoir intériorisé précisément ces dynamiques que Trump entend démanteler, ce qui le rend peu adapté à ce rôle. 

Michelle Bowman

Michelle « Miki » Bowman est la première des deux outsiders, c’est-à-dire celles qui ont un parcours différent de celui des trois candidats que nous venons d’examiner. Quoi qu’il en soit, Bowman, comme Waller, est une gouverneure en exercice nommée par Trump en 2018. En janvier 2025, Trump lui-même l’a promue vice-présidente de la Fed, un poste qui la place juste en dessous de Jerome Powell.

Pourquoi est-elle une outsider ? Parce que, alors que Hassett, Warsh et Waller ont une formation purement économique ou en haute finance, Bowman est diplômée en publicité et en journalisme et titulaire d’une maîtrise en droit

Avant de passer au dernier candidat, une remarque sur Michelle Bowman : elle est connue pour se battre avec ténacité pour faire avancer ses revendications et atteindre ses objectifs, malgré les pressions politiques. Par exemple, elle a exprimé à plusieurs reprises son désaccord avec de nombreuses mesures prises sous l’ère Biden et, en septembre 2024, elle a été la première gouverneure de la Fed à voter contre, après deux décennies de votes unanimes sur la politique monétaire. Une femme au caractère bien trempé qui pourrait certainement plaire à Donald Trump.  

Rick Rieder

Rieder est un outsider, non pas tant en raison de son parcours universitaire, mais plutôt parce qu’il n’est pas membre du conseil des gouverneurs de la Fed. Il s’agit en effet d’un dirigeant important de BlackRock, qui possède une connaissance approfondie du marché obligataire, sa spécialité. 

Rieder n’est donc pas totalement étranger aux mécanismes de la banque centrale ni aux intrigues politiques de Washington, mais il connaît très bien la haute finance et la bureaucratie qui l’entourent. En ce sens, il pourrait être considéré comme l’antithèse de Waller

Enfin, Rieder est connu pour ses horaires de travail épuisants : on dit qu’il se lève tous les jours à 3 h 30 du matin, afin d’avoir quelques heures d’avance sur ses concurrents.     

Quelles sont les chances de chacun des candidats ?

Bon, nous avons examiné les héritiers potentiels de Jerome Powell ; il est maintenant temps de jeter un œil aux bookmakers, c’est-à-dire Polymarket

Au moment où nous écrivons ces lignes, les chances pour chaque nom sont les suivantes : 

  • Kevin Warsh: 15 %
  • Kevin Hassett: 15 %
  • Chris Waller: 14 %
  • Scott Bessent : 5 %
  • Rick Rieder : non coté
  • Aucune annonce avant décembre : 53 %

Pourquoi Scott Bessent figure-t-il également sur la liste ? Parce que Donald Trump, lors de son voyage à Tokyo fin octobre, a déclaré aux journalistes qu’il envisageait justement de le nommer à la présidence de la Fed, mais que M. Bessent aurait refusé car « il aime travailler au Trésor ». Quelques minutes plus tard, il est revenu sur ses propos en déclarant : « En réalité, nous ne pensons pas à lui. ». 

En somme, qui remportera la course à la présidence de la Fed ? Ou, pour reprendre le titre de l’article : qui veut être le nouveau président ?

Mercosur : l’UE donne son feu vert à l’accord

Accord Mercosur : une nouvelle ère?

Après 25 ans de négociations, le Mercosur et l’Union européenne sont plus proches que jamais de finaliser un partenariat stratégique. Mais qu’est-ce que cela signifie concrètement ?

Le Mercosur et l’Union européenne pourraient être sur le point de signer un accord commercial que la Commission européenne elle-même a qualifié de « plus grand accord de libre-échange jamais signé ». En effet, l’accord UE-Mercosur concerne des pays qui représentent environ 20 billions de dollars de PIB et 700 millions de consommateurs.

Qu’est-ce que le Mercosur exactement ?

Le Mercosur—ou Mercado Común del Sur (Marché commun du Sud)—est une organisation établie en 1991 par le Traité d’Asunción. Son objectif est de « promouvoir un espace commun qui génère des opportunités d’affaires et d’investissement à travers l’intégration compétitive des économies nationales sur le marché international ». Ses membres à part entière sont le Brésil, l’Argentine, le Paraguay et l’Uruguay. Le Venezuela était également un membre à part entière, mais il a été suspendu en 2016 pour pratiques antidémocratiques. La Bolivie est actuellement en phase d’adhésion en tant que cinquième membre à part entière.

Il existe également plusieurs membres associés, qui bénéficient d’un statut privilégié mais ne font pas partie du bloc principal. Il s’agit du Chili, de la Colombie, de l’Équateur et du Pérou.

Le Mercosur est donc un marché commun qui a pour but d’accroître les échanges de biens et de services, ainsi que la libre circulation des personnes. Cela s’applique à la fois au niveau régional entre les pays d’Amérique du Sud et au niveau international via des accords avec d’autres blocs, comme celui avec l’Union européenne. Pour y parvenir, les pays membres s’efforcent de réduire mutuellement les barrières douanières, favorisant ainsi l‘intégration économique.

En 2023, le bloc Mercosur a généré 447 milliards de dollars d’exportations et 357 milliards de dollars d’importations, ce qui équivaut à 10,9 % du commerce international. Ces chiffres incluent à la fois le commerce interne entre les membres et le commerce externe avec d’autres pays.

Que prévoit l’accord UE-Mercosur ?

Les négociations entre l’UE et le Mercosur durent depuis environ 25 ans, marquées par des périodes de tension et de détente. Une avancée a finalement eu lieu le 6 décembre 2024 à Montevideo, en Uruguay, lorsque les dirigeants de l’UE ont trouvé un accord avec les pays du bloc sud-américain. Ce mercredi, la Commission européenne a présenté les traités qui définiront l’accord commercial, constituant une nouvelle étape vers son officialisation.

L’accord est le fruit d’une volonté commune de supprimer les obstacles commerciaux, d’assurer un approvisionnement responsable et respectueux de l’environnement en matières premières (avec une attention particulière portée à la déforestation de l’Amazonie) et d’envoyer un message clair en faveur d’un commerce international réglementé et contre toute forme de protectionnisme.

Plus précisément, l’accord repose sur un principe de réciprocité. Les industries européennes, principalement l’automobile, les machines et les spiritueux, bénéficieront d’un accès accru au marché du Mercosur. En contrepartie, le Mercosur pourra plus facilement exporter ses produits agroalimentaires vers l’Europe, notamment la viande, le sucre, le café et le soja.

Ce dernier point, en particulier, a suscité une certaine inquiétude parmi les entreprises du secteur agroalimentaire en France, en Pologne et, dans une certaine mesure, en Italie. La principale crainte est liée à la concurrence déloyale. Les pays d’Amérique du Sud ont des réglementations environnementales et alimentaires moins strictes que l’UE, ce qui autorise l’utilisation d’antibiotiques, de pesticides et d’hormones interdits sur le Vieux Continent.

Quoi qu’il en soit, l’accord prévoit un assouplissement progressif des tarifs douaniers sur 90 % des biens échangés entre les deux blocs. Il établit également des canaux préférentiels pour les entreprises européennes et sud-américaines, leur donnant un meilleur accès aux marchés publics et aux possibilités d’investissement.

Selon la Commission européenne, le résultat final sera une augmentation de 39 % des exportations de l’UE vers le Mercosur et la création d’environ 440 000 nouveaux emplois à travers l’Europe.

Prochaines étapes

Comme prévu, l’accord UE-Mercosur n’est pas encore officiel. Il représente cependant une phase cruciale pour rapprocher les deux blocs commerciaux, d’autant plus qu’ils cherchent à se protéger des tarifs douaniers coûteux de l’ère Trump.

Il s’agit d’un accord commercial provisoire, c’est-à-dire temporaire. À ce titre, il ne nécessite pas l’approbation des 27 États membres, mais uniquement la ratification de la majorité qualifiée du Conseil de l’UE. Cela signifie qu’au moins 15 pays sur 27 (soit 55 %), représentant au moins 65 % de la population, doivent voter en sa faveur.

Guerre en Ukraine : les dernières actualités

Le week-end a été particulièrement mouvementé pour Donald Trump, qui a accueilli Vladimir Poutine, Volodymyr Zelensky, plusieurs chefs d’État européens, ainsi que le secrétaire général de l’OTAN, Mark Rutte, aux États-Unis. En l’espace de quatre jours, l’ancien président américain, toujours aussi imprévisible, a reçu une série de dirigeants dans le but de trouver une issue possible à une guerre qui dure depuis maintenant quatre ans, depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

Petit retour sur les faits marquants – avec un point final sur la réaction des marchés financiers.

Trump et Poutine : rencontre en Alaska – 15 août

Le 15 août, sur une base militaire américaine près d’Anchorage, en Alaska, Donald Trump a rencontré Vladimir Poutine en tête-à-tête pour évoquer la guerre en Ukraine. Ce rendez-vous a attiré l’attention des médias du monde entier, notamment en raison de l’attitude étonnamment chaleureuse de Trump envers son homologue russe : tapis rouge, poignées de main appuyées, tapes dans le dos et sourires complices.

Mais un détail, en particulier, a fait la une : le président américain a spontanément proposé à Poutine de monter à bord de “The Beast”, la limousine présidentielle blindée, pour un court trajet à l’abri des caméras et micros. Ce qui s’est dit lors de ces dix minutes reste un mystère. Ce que l’on sait en revanche, c’est que les deux hommes ont été vus en train de rire et discuter comme deux vieux amis.

Et la conférence de presse qui a suivi – les guillemets sont intentionnels – n’a rien révélé de concret. Les deux dirigeants ont évité les questions, se contentant de formules vagues et bien rodées.

Poutine a ouvert la séance en saluant une ambiance de « respect mutuel », n’hésitant pas à rappeler qu’l’Alaska appartenait autrefois à la Russie. Il est ensuite revenu au cœur du sujet : la guerre. Comme à son habitude, il a affirmé que des négociations de paix ne pouvaient commencer qu’à condition de respecter plusieurs prérequis : reconnaissance internationale de la souveraineté russe sur les territoires disputés, démilitarisation et neutralité de l’Ukraine, absence de forces étrangères sur le territoire, et nouvelles élections ukrainiennes.

Puis ce fut au tour de Trump. Étonnamment sobre, le président américain – connu pour ses interventions interminables – s’est montré très concis. « Nous avons trouvé beaucoup de points d’accord », « de grands progrès », « une réunion extrêmement productive » : voilà l’essentiel de son discours. Beaucoup de langue de bois diplomatique, donc, conclue par une simple reconnaissance qu’aucun accord formel n’avait été trouvé, mais que « nous avons de très bonnes chances d’y arriver ».

Trump, Zelensky, l’Europe et l’OTAN réunis à Washingto

Entre dimanche et lundi, Donald Trump s’est entretenu avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky, avant d’inviter six dirigeants européens – Emmanuel Macron (France), Mertz (Allemagne), Giorgia Meloni (Italie), Keir Starmer (Royaume-Uni), Alexander Stubb (Finlande) et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen – ainsi que le secrétaire général de l’OTAN, Mark Rutte.

Le thème central de ce sommet était sans surprise : la sécurité et l’intégrité territoriale de l’Ukraine. Depuis plusieurs mois, Zelensky, appuyé par les responsables européens et de l’OTAN, demande à Trump des garanties fermes : tout accord de paix doit préserver la souveraineté ukrainienne, et les accords futurs doivent dissuader toute nouvelle agression russe. La proposition ? Permettre à Kyiv de se doter d’une armée moderne, spécialisée et bien équipée, capable de jouer un rôle dissuasif.

Le problème ? Vladimir Poutine, comme évoqué précédemment, est fermement opposé à cette vision et continue d’exiger des conditions tout à fait différentes.

Quelle est la suite ?

Difficile à dire, entre la nature insaisissable de Poutine et l’attitude imprévisible de Trump. Cela dit, le 19 août, Trump a confirmé que Poutine avait accepté une rencontre directe avec Zelensky, à laquelle devrait succéder un sommet trilatéral réunissant les États-Unis, la Russie et l’Ukraine.

Sur son compte Truth Social, Trump a écrit :

« À l’issue des réunions, j’ai appelé le président Poutine et commencé à organiser une rencontre, dans un lieu encore à définir, entre le président Poutine et le président Zelensky. Une fois cette réunion terminée, un sommet trilatéral aura lieu, réunissant les deux présidents et moi-même. »

Cette annonce a également été confirmée par le Premier ministre britannique Keir Starmer et le chancelier allemand Mertz.

Comment les marchés ont-ils réagi ?

Du côté des marchés financiers traditionnels, la réaction a été globalement positive. Les trois principaux indices américains – Nasdaq, Dow Jones et S&P 500 – ont d’abord progressé à l’annonce du sommet Trump–Poutine en Alaska, avant de reculer légèrement. Les analystes estiment que les investisseurs attendaient des résultats plus concrets, au lieu de simples promesses diplomatiques.

Même tendance en Europe, notamment à Paris, Francfort et Londres, où les marchés affichent une bonne performance depuis le début du mois d’août.

Du côté des cryptomonnaies, le scénario est différent.

Entre le 13 et le 14 août, le Bitcoin a atteint un nouveau record historique à 124 000 dollars, avant de redescendre à environ 115 600 dollars, échouant une nouvelle fois à franchir la zone de résistance située entre 121 000 et 123 000 dollars.

Ethereum s’est également approché de son plus haut historique, le manquant de juste 100 dollars. Il se négocie actuellement autour de 4 300 £, et une nouvelle tentative de hausse semble probable – surtout depuis que la résistance précédente à 4 100 £ semble désormais faire office de support.

Quant à la capitalisation totale du marché, elle est passée de 3,7 trillions de dollars à environ 3,85 trillions depuis l’annonce du 7 août, soit une hausse d’environ 3,8 % (environ 150 milliards de dollars).

Enfin, la dominance du Bitcoin continue de reculer. Au cours des 12 derniers jours, la part de marché du BTC a chuté de plus de 3 points, pour atteindre 59,7 % au moment de la rédaction de cet article.

Une lueur d’espoir ?

Alors, Donald Trump parviendra-t-il vraiment à réunir Vladimir Poutine et Volodymyr Zelensky autour d’une même table de négociation ? Sommes-nous réellement en train de nous rapprocher de la paix, ou assistons-nous simplement à un théâtre politique bien orchestré ?

Et surtout, quel rôle l’Europe jouera-t-elle dans tout cela ?Pour ne rien manquer des prochaines évolutions, abonnez-vous à notre chaîne Telegram ou inscrivez-vous directement sur Young Platform via le lien ci-dessous.

Comment fonctionne la Bourse, expliqué simplement

Comment fonctionne la Bourse ?

NYSE, Nasdaq, LSE – que signifient ces noms ? Ce sont les noms de certaines des principales places boursières mondiales. Mais au juste, qu’est-ce que la Bourse, et comment fonctionne-t-elle ?

La Bourse, aussi appelée marché boursier, est un lieu d’échange financier où s’achètent et se vendent des actions, des obligations et d’autres instruments financiers. Longtemps réservée à un cercle restreint de professionnels, elle est aujourd’hui entrée dans la culture populaire, notamment grâce à de nombreux films cultes apparus depuis les années 1970.

Mais quelle est l’origine de la Bourse ? Quels sont ses éléments fondamentaux ? Et qui sont les principaux acteurs de ce système ? Jetons un œil de plus près.

Comment et quand la Bourse a-t-elle été créée ?

Les premières traces écrites d’activités d’échange, de prêt et de dépôt remontent au deuxième millénaire avant J.-C., gravées dans le Code de Hammurabi en Mésopotamie. On retrouve également des pratiques similaires chez les Grecs, Étrusques et Romains de l’Antiquité.

Toutefois, ces opérations financières anciennes ne peuvent pas encore être qualifiées de transactions boursières au sens moderne du terme. La première véritable bourse a été fondée à Amsterdam, aux Pays-Bas, au XVIIe siècle.

Le Moyen Âge

À la fin du Moyen Âge, le monde de la finance commence à se structurer avec l’apparition des premières institutions bancaires. L’Italie – notamment les villes de Gênes, Venise et Sienne – s’impose alors comme le principal centre financier de l’Europe.

Vers le XIVe siècle, un nouveau centre d’échange émerge à Bruges, en Belgique, attirant des marchands venus de tout le continent. Ce développement contribue à poser les bases d’un système financier encore très rudimentaire. C’est dans le palais Ter Buerse, construit par la famille aristocratique Van der Bourse, que les commerçants se réunissaient pour échanger marchandises et devises. C’est de ce lieu que vient le mot « Bourse ».

Par la suite, d’autres places boursières importantes voient le jour à Anvers, Lyon et Francfort, marquant le passage d’une gestion privée à une gestion publique, avec des règles de plus en plus claires et strictes.

L’Époque moderne

Au XVIIe siècle, la Bourse d’Amsterdam devient la plus importante d’Europe – et probablement du monde. C’est également à cette époque qu’apparaissent les premières sociétés par actions, donnant un nouvel élan aux échanges de titres financiers, y compris les obligations d’État et les matières premières.

Le XVIIIe siècle est marqué à la fois par l’essor du commerce international et par une série de bulles spéculatives. La plus célèbre reste la bulle des mers du Sud en Angleterre (entre 1710 et 1720), où les cours d’une société de négoce ont flambé avant de s’effondrer, provoquant d’importantes pertes. Cet épisode conduit à l’adoption du Bubble Act, une loi destinée à limiter la spéculation en restreignant la création de nouvelles entreprises.

Pendant ce temps, à New York, un petit groupe de marchands commence à se réunir sous un platane sur Wall Street pour échanger des titres – une initiative modeste qui donnera naissance à un futur centre financier mondial.

La Révolution industrielle et la Bourse moderne

À cette période, la Bourse joue un rôle clé non seulement dans le développement des entreprises, mais aussi dans la croissance économique des nations. Londres et Paris deviennent des places financières majeures, finançant la construction d’usines, d’infrastructures, ainsi que des projets coloniaux et militaires.

En 1817, la Bourse de New York (NYSE) a été officiellement créée. Au fil du temps, elle deviendra la plus grande bourse du monde en termes de capitalisation boursière.

Le XXe siècle : succès et graves crises financières

À partir de 1900, la Bourse devient le cœur battant du système capitaliste. Économie et finance sont désormais étroitement liées. Ce siècle est marqué par de forts contrastes, alternant entre des périodes de croissance économique spectaculaire – comme les années folles et le boom d’après-guerre – et de grandes crises financières, telles que la Grande Dépression de 1929 ou le lundi noir de 1987.

Cette volatilité souligne la nécessité d’une réglementation accrue. Des autorités de surveillance comme la SEC (Securities and Exchange Commission) aux États-Unis et la Consob (Commission nationale des sociétés et de la Bourse) en Italie sont créées pour superviser les marchés financiers, désormais caractérisés par des flux de capitaux massifs.

En 1971, la création du Nasdaq marque une transition majeure : celle du passage d’une bourse physique – avec ses cris et gestes – à un système électronique, automatisé par des ordinateurs et des algorithmes.

L’ère numérique

Aujourd’hui, avec l’essor d’Internet, le fonctionnement de la Bourse a été profondément transformé. Les échanges sont devenus plus accessibles, instantanés, les mouvements de capitaux sont sans précédent, et de nouveaux marchés ont vu le jour.

Maintenant que nous avons parcouru son histoire, voyons comment fonctionne réellement la Bourse aujourd’hui.

Comment fonctionne la Bourse ?

Pour comprendre le fonctionnement de la Bourse, il faut d’abord savoir ce qu’elle est. On peut la définir comme un moteur financier reliant le monde des entreprises à celui des épargnants et des investisseurs. D’un côté, les entreprises recherchent des fonds pour financer leur croissance – ouvrir de nouvelles agences, développer des produits ou embaucher. De l’autre, les particuliers souhaitent faire fructifier leur épargne.

C’est ici qu’interviennent les notions de marché primaire et de marché secondaire.

Le marché primaire est l’endroit où les actions sont créées. Lorsqu’une entreprise entre en bourse pour la première fois, elle vend ses actions directement aux investisseurs – un processus appelé IPO (Initial Public Offering, ou introduction en bourse). Les investisseurs, en achetant ces actions, permettent à l’entreprise de lever des fonds pour se développer.

Le marché secondaire, quant à lui, est le marché quotidien sur lequel ces actions déjà émises sont échangées entre investisseurs. L’entreprise ne perçoit rien de ces transactions, mais elles permettent aux investisseurs de tirer profit de la variation des cours.

Mais les actions ne sont pas les seuls instruments financiers négociés en bourse. Une grande partie des investissements se fait également via les obligations. Il est essentiel de bien comprendre la différence entre ces deux produits.

Qu’est-ce qu’une action ?

Comme mentionné précédemment, une action représente une part de propriété d’une entreprise. Les investisseurs en achètent dans l’espoir de les revendre plus cher plus tard. Même avec une seule action, on devient copropriétaire de la société.

Ce statut confère certains droits, comme la possibilité de recevoir des dividendes (une partie des bénéfices de l’entreprise, bien qu’ils ne soient jamais garantis) et de participer aux assemblées générales.

Mais investir en actions comporte aussi des risques. Le cours d’une action est étroitement lié aux résultats de l’entreprise. Si la société prospère, le prix augmente ; si elle traverse des difficultés, le prix peut chuter – voire tomber à zéro dans les cas extrêmes.

Les prix des actions sont déterminés par la loi de l’offre et de la demande. Plus une action est recherchée – parce qu’une entreprise a lancé un produit révolutionnaire ou annoncé des profits records – plus son prix grimpe. Si l’intérêt baisse, le prix chute.

Une analogie utile : combien paieriez-vous une bouteille d’eau en ville ? Probablement pas grand-chose, puisqu’elle est disponible partout. Mais combien paieriez-vous pour la même bouteille au milieu du désert ?

Qu’est-ce qu’une obligation ?

Les obligations sont fondamentalement différentes des actions. Lorsqu’un investisseur achète une obligation, il ne devient pas actionnaire, mais créancier. Que cela signifie-t-il concrètement ?

Tout simplement, une entreprise émet des obligations pour lever des fonds, comme elle le ferait avec des actions, mais selon un mécanisme différent. Acheter une obligation revient à prêter de l’argent à l’entreprise. L’investisseur accepte de prêter un montant défini, avec l’assurance que celui-ci sera remboursé après une période donnée (par exemple, cinq ou dix ans). En contrepartie, l’entreprise verse à l’investisseur des intérêts réguliers, appelés coupons.

Ces coupons fonctionnent comme un taux d’intérêt, et leur montant reflète généralement la solidité financière de l’entreprise. Une société bien établie, transparente et rentable proposera souvent un taux plus bas qu’une entreprise moins stable ou en difficulté.

Le même principe s’applique aux obligations d’État, émises par les gouvernements pour financer leurs dépenses publiques. Par exemple, les obligations d’État italiennes offrent généralement des taux d’intérêt plus faibles que celles de la Moldavie, car l’Italie est perçue comme plus fiable, donc moins risquée pour les investisseurs.

Par rapport aux actions, les obligations sont considérées comme plus sûres et plus stables. Cela signifie aussi qu’elles offrent généralement des rendements potentiels plus faibles. La règle reste la même : plus le risque est élevé, plus le gain potentiel l’est aussi – et inversement.

Qu’est-ce qu’un indice boursier ?

Petit bonus pour conclure cette section sur les actions et les obligations : qu’est-ce qu’un indice ?

Un indice boursier est tout simplement un groupe – ou un panier, pour utiliser un terme courant – d’entreprises cotées (dans le cas des actions) ou de titres de dette (dans le cas des obligations), rassemblés selon des critères spécifiques.

Quels types de critères ? Par exemple :

  • Le S&P 500 regroupe les 500 plus grandes entreprises cotées aux États-Unis.
  • Le NASDAQ-100 suit les 100 plus grandes entreprises non financières cotées sur le NASDAQ.
  • Le S&P Global Clean Energy Transition réunit 100 entreprises internationales du secteur des énergies renouvelables.

Dans le cas des obligations, certains indices regroupent les titres par durée d’échéance, comme toutes les obligations d’État à 10 ans, 30 ans, etc.

Ces indices servent de références précieuses. Ils permettent aux investisseurs de suivre la performance globale du marché, d’analyser un secteur spécifique et de comparer leur portefeuille aux grandes tendances économiques.

Qui opère sur les marchés ? Les principaux acteurs

Maintenant que nous avons exploré les outils et les règles du marché boursier, voyons qui y participe réellement.

Les entreprises cotées

En premier lieu, il y a les entreprises cotées elles-mêmes – sans elles, la Bourse ne pourrait tout simplement pas exister. Comme nous l’avons vu, ces entreprises font appel aux marchés financiers pour lever des capitaux afin de financer leur expansion, leurs innovations ou leur activité quotidienne.

Les investisseurs : institutionnels et particuliers

Viennent ensuite les investisseurs, qui achètent des actions ou des obligations dans l’espoir de faire fructifier leur capital. On distingue principalement deux types d’investisseurs : les investisseurs institutionnels et les investisseurs particuliers.

  • Les investisseurs institutionnels sont les poids lourds du système financier. Ils gèrent des sommes colossales et peuvent influencer les cours des entreprises. Ce groupe comprend les fonds d’investissement, les fonds de pension ou encore les compagnies d’assurance, qui investissent l’argent de leurs clients dans le but de générer des rendements – tout en prélevant bien sûr des frais de gestion.
  • Les investisseurs particuliers, quant à eux, sont des épargnants individuels qui investissent leur propre argent dans l’espoir d’un rendement futur. Si vous lisez cet article, vous en êtes peut-être déjà un – ou vous le deviendrez bientôt. Dans ce cas, n’hésitez pas à consulter notre blog : vous y trouverez de nombreux conseils pour éviter les erreurs courantes, comprendre l’importance de la diversification, et surmonter les biais cognitifs liés à l’investissement.

Les intermédiaires financiers

Intéressons-nous maintenant à ceux qui rendent l’investissement possible : les intermédiaires financiers.

Ces acteurs sont le maillon essentiel entre ceux qui émettent des actions ou des obligations et ceux qui souhaitent les acheter. Pour des raisons techniques, juridiques et de sécurité, il est impossible de trader directement en Bourse sans passer par ces intermédiaires. Il s’agit concrètement des banques et des courtiers en ligne, qui offrent à leurs clients l’accès aux marchés financiers en échange de commissions.

Vous vous demandez peut-être, non sans agacement : « Pourquoi suis-je obligé de passer par un intermédiaire juste pour acheter une action Coca-Cola ? »

La réponse est simple : pour la même raison qu’il vous faut un permis de conduire pour prendre le volant. On ne peut pas simplement monter dans une voiture et appuyer au hasard sur les pédales.

Vous me direz qu’une fois le permis obtenu, vous pouvez conduire vous-même. C’est vrai. Mais… savez-vous construire la voiture ?

Voilà l’idée. Construire la « voiture », ici, signifie disposer de systèmes informatiques ultra-sécurisés, d’autorisations légales, de connexions directes avec les Bourses et d’une conformité réglementaire stricte. C’est une activité complexe, coûteuse et très encadrée. C’est pourquoi les autorités de surveillance exigent que seules des entités agréées puissent exercer ce rôle.

Les autorités de régulation

Parlons maintenant des autorités de régulation – les véritables arbitres du monde financier. Si la Bourse était un match de football, ce seraient eux qui veilleraient à ce que les règles soient respectées et que le jeu reste équitable.

Ces autorités peuvent être nationales, comme la SEC (États-Unis), la CONSOB (Italie) ou la FCA (Royaume-Uni), ou supranationales, comme l’ESMA (Autorité européenne des marchés financiers) au sein de l’Union européenne.

Leurs missions principales sont :

  • La protection des investisseurs – en s’assurant que les intermédiaires agissent de manière loyale et responsable vis-à-vis des clients ;
  • La transparence des marchés – en obligeant les entreprises cotées à publier des informations pertinentes telles que les rapports financiers, les résultats trimestriels, ou encore les changements dans la direction ;
  • L’équité des échanges – en surveillant les marchés pour détecter et sanctionner les pratiques abusives, comme le délit d’initié, où certaines personnes profitent d’informations confidentielles pour acheter ou vendre avant tout le monde.

On n’a jamais fini d’apprendre

Dans cet article, nous avons tenté de couvrir les fondamentaux de la Bourse, en expliquant ses principaux mécanismes et ses acteurs clés. Mais ce que vous venez de lire ne représente probablement que la partie émergée de l’iceberg.

Si vous êtes arrivé ici juste après avoir regardé Le Loup de Wall Street, en rêvant de siroter des Martinis sur un transat dans un resort de luxe au milieu du Pacifique dans un an – à l’image de certains « gourous » autoproclamés – notre conseil est simple : restez réaliste et commencez à apprendre sérieusement.

En attendant, pourquoi ne pas vous abonner à notre chaîne Telegram, ou vous inscrire directement sur Young Platform via le lien ci-dessous ? Nous publions régulièrement des guides, des conseils et des actu financières pour vous aider à rester informé(e) et à ne pas vous laisser surprendre.

À très bientôt !

Comment fonctionne la Bourse, expliqué simplement

Comment fonctionne la Bourse ?

NYSE, Nasdaq, LSE – que signifient ces noms ? Ce sont les noms de certaines des principales places boursières mondiales. Mais au juste, qu’est-ce que la Bourse, et comment fonctionne-t-elle ?

La Bourse, aussi appelée marché boursier, est un lieu d’échange financier où s’achètent et se vendent des actions, des obligations et d’autres instruments financiers. Longtemps réservée à un cercle restreint de professionnels, elle est aujourd’hui entrée dans la culture populaire, notamment grâce à de nombreux films cultes apparus depuis les années 1970.

Mais quelle est l’origine de la Bourse ? Quels sont ses éléments fondamentaux ? Et qui sont les principaux acteurs de ce système ? Jetons un œil de plus près.

Comment et quand la Bourse a-t-elle été créée ?

Les premières traces écrites d’activités d’échange, de prêt et de dépôt remontent au deuxième millénaire avant J.-C., gravées dans le Code de Hammurabi en Mésopotamie. On retrouve également des pratiques similaires chez les Grecs, Étrusques et Romains de l’Antiquité.

Toutefois, ces opérations financières anciennes ne peuvent pas encore être qualifiées de transactions boursières au sens moderne du terme. La première véritable bourse a été fondée à Amsterdam, aux Pays-Bas, au XVIIe siècle.

Le Moyen Âge

À la fin du Moyen Âge, le monde de la finance commence à se structurer avec l’apparition des premières institutions bancaires. L’Italie – notamment les villes de Gênes, Venise et Sienne – s’impose alors comme le principal centre financier de l’Europe.

Vers le XIVe siècle, un nouveau centre d’échange émerge à Bruges, en Belgique, attirant des marchands venus de tout le continent. Ce développement contribue à poser les bases d’un système financier encore très rudimentaire. C’est dans le palais Ter Buerse, construit par la famille aristocratique Van der Bourse, que les commerçants se réunissaient pour échanger marchandises et devises. C’est de ce lieu que vient le mot « Bourse ».

Par la suite, d’autres places boursières importantes voient le jour à Anvers, Lyon et Francfort, marquant le passage d’une gestion privée à une gestion publique, avec des règles de plus en plus claires et strictes.

L’Époque moderne

Au XVIIe siècle, la Bourse d’Amsterdam devient la plus importante d’Europe – et probablement du monde. C’est également à cette époque qu’apparaissent les premières sociétés par actions, donnant un nouvel élan aux échanges de titres financiers, y compris les obligations d’État et les matières premières.

Le XVIIIe siècle est marqué à la fois par l’essor du commerce international et par une série de bulles spéculatives. La plus célèbre reste la bulle des mers du Sud en Angleterre (entre 1710 et 1720), où les cours d’une société de négoce ont flambé avant de s’effondrer, provoquant d’importantes pertes. Cet épisode conduit à l’adoption du Bubble Act, une loi destinée à limiter la spéculation en restreignant la création de nouvelles entreprises.

Pendant ce temps, à New York, un petit groupe de marchands commence à se réunir sous un platane sur Wall Street pour échanger des titres – une initiative modeste qui donnera naissance à un futur centre financier mondial.

La Révolution industrielle et la Bourse moderne

À cette période, la Bourse joue un rôle clé non seulement dans le développement des entreprises, mais aussi dans la croissance économique des nations. Londres et Paris deviennent des places financières majeures, finançant la construction d’usines, d’infrastructures, ainsi que des projets coloniaux et militaires.

En 1817, la Bourse de New York (NYSE) a été officiellement créée. Au fil du temps, elle deviendra la plus grande bourse du monde en termes de capitalisation boursière.

Le XXe siècle : succès et graves crises financières

À partir de 1900, la Bourse devient le cœur battant du système capitaliste. Économie et finance sont désormais étroitement liées. Ce siècle est marqué par de forts contrastes, alternant entre des périodes de croissance économique spectaculaire – comme les années folles et le boom d’après-guerre – et de grandes crises financières, telles que la Grande Dépression de 1929 ou le lundi noir de 1987.

Cette volatilité souligne la nécessité d’une réglementation accrue. Des autorités de surveillance comme la SEC (Securities and Exchange Commission) aux États-Unis et la Consob (Commission nationale des sociétés et de la Bourse) en Italie sont créées pour superviser les marchés financiers, désormais caractérisés par des flux de capitaux massifs.

En 1971, la création du Nasdaq marque une transition majeure : celle du passage d’une bourse physique – avec ses cris et gestes – à un système électronique, automatisé par des ordinateurs et des algorithmes.

L’ère numérique

Aujourd’hui, avec l’essor d’Internet, le fonctionnement de la Bourse a été profondément transformé. Les échanges sont devenus plus accessibles, instantanés, les mouvements de capitaux sont sans précédent, et de nouveaux marchés ont vu le jour.

Maintenant que nous avons parcouru son histoire, voyons comment fonctionne réellement la Bourse aujourd’hui.

Comment fonctionne la Bourse ?

Pour comprendre le fonctionnement de la Bourse, il faut d’abord savoir ce qu’elle est. On peut la définir comme un moteur financier reliant le monde des entreprises à celui des épargnants et des investisseurs. D’un côté, les entreprises recherchent des fonds pour financer leur croissance – ouvrir de nouvelles agences, développer des produits ou embaucher. De l’autre, les particuliers souhaitent faire fructifier leur épargne.

C’est ici qu’interviennent les notions de marché primaire et de marché secondaire.

Le marché primaire est l’endroit où les actions sont créées. Lorsqu’une entreprise entre en bourse pour la première fois, elle vend ses actions directement aux investisseurs – un processus appelé IPO (Initial Public Offering, ou introduction en bourse). Les investisseurs, en achetant ces actions, permettent à l’entreprise de lever des fonds pour se développer.

Le marché secondaire, quant à lui, est le marché quotidien sur lequel ces actions déjà émises sont échangées entre investisseurs. L’entreprise ne perçoit rien de ces transactions, mais elles permettent aux investisseurs de tirer profit de la variation des cours.

Mais les actions ne sont pas les seuls instruments financiers négociés en bourse. Une grande partie des investissements se fait également via les obligations. Il est essentiel de bien comprendre la différence entre ces deux produits.

Qu’est-ce qu’une action ?

Comme mentionné précédemment, une action représente une part de propriété d’une entreprise. Les investisseurs en achètent dans l’espoir de les revendre plus cher plus tard. Même avec une seule action, on devient copropriétaire de la société.

Ce statut confère certains droits, comme la possibilité de recevoir des dividendes (une partie des bénéfices de l’entreprise, bien qu’ils ne soient jamais garantis) et de participer aux assemblées générales.

Mais investir en actions comporte aussi des risques. Le cours d’une action est étroitement lié aux résultats de l’entreprise. Si la société prospère, le prix augmente ; si elle traverse des difficultés, le prix peut chuter – voire tomber à zéro dans les cas extrêmes.

Les prix des actions sont déterminés par la loi de l’offre et de la demande. Plus une action est recherchée – parce qu’une entreprise a lancé un produit révolutionnaire ou annoncé des profits records – plus son prix grimpe. Si l’intérêt baisse, le prix chute.

Une analogie utile : combien paieriez-vous une bouteille d’eau en ville ? Probablement pas grand-chose, puisqu’elle est disponible partout. Mais combien paieriez-vous pour la même bouteille au milieu du désert ?

Qu’est-ce qu’une obligation ?

Les obligations sont fondamentalement différentes des actions. Lorsqu’un investisseur achète une obligation, il ne devient pas actionnaire, mais créancier. Que cela signifie-t-il concrètement ?

Tout simplement, une entreprise émet des obligations pour lever des fonds, comme elle le ferait avec des actions, mais selon un mécanisme différent. Acheter une obligation revient à prêter de l’argent à l’entreprise. L’investisseur accepte de prêter un montant défini, avec l’assurance que celui-ci sera remboursé après une période donnée (par exemple, cinq ou dix ans). En contrepartie, l’entreprise verse à l’investisseur des intérêts réguliers, appelés coupons.

Ces coupons fonctionnent comme un taux d’intérêt, et leur montant reflète généralement la solidité financière de l’entreprise. Une société bien établie, transparente et rentable proposera souvent un taux plus bas qu’une entreprise moins stable ou en difficulté.

Le même principe s’applique aux obligations d’État, émises par les gouvernements pour financer leurs dépenses publiques. Par exemple, les obligations d’État italiennes offrent généralement des taux d’intérêt plus faibles que celles de la Moldavie, car l’Italie est perçue comme plus fiable, donc moins risquée pour les investisseurs.

Par rapport aux actions, les obligations sont considérées comme plus sûres et plus stables. Cela signifie aussi qu’elles offrent généralement des rendements potentiels plus faibles. La règle reste la même : plus le risque est élevé, plus le gain potentiel l’est aussi – et inversement.

Qu’est-ce qu’un indice boursier ?

Petit bonus pour conclure cette section sur les actions et les obligations : qu’est-ce qu’un indice ?

Un indice boursier est tout simplement un groupe – ou un panier, pour utiliser un terme courant – d’entreprises cotées (dans le cas des actions) ou de titres de dette (dans le cas des obligations), rassemblés selon des critères spécifiques.

Quels types de critères ? Par exemple :

  • Le S&P 500 regroupe les 500 plus grandes entreprises cotées aux États-Unis.
  • Le NASDAQ-100 suit les 100 plus grandes entreprises non financières cotées sur le NASDAQ.
  • Le S&P Global Clean Energy Transition réunit 100 entreprises internationales du secteur des énergies renouvelables.

Dans le cas des obligations, certains indices regroupent les titres par durée d’échéance, comme toutes les obligations d’État à 10 ans, 30 ans, etc.

Ces indices servent de références précieuses. Ils permettent aux investisseurs de suivre la performance globale du marché, d’analyser un secteur spécifique et de comparer leur portefeuille aux grandes tendances économiques.

Qui opère sur les marchés ? Les principaux acteurs

Maintenant que nous avons exploré les outils et les règles du marché boursier, voyons qui y participe réellement.

Les entreprises cotées

En premier lieu, il y a les entreprises cotées elles-mêmes – sans elles, la Bourse ne pourrait tout simplement pas exister. Comme nous l’avons vu, ces entreprises font appel aux marchés financiers pour lever des capitaux afin de financer leur expansion, leurs innovations ou leur activité quotidienne.

Les investisseurs : institutionnels et particuliers

Viennent ensuite les investisseurs, qui achètent des actions ou des obligations dans l’espoir de faire fructifier leur capital. On distingue principalement deux types d’investisseurs : les investisseurs institutionnels et les investisseurs particuliers.

  • Les investisseurs institutionnels sont les poids lourds du système financier. Ils gèrent des sommes colossales et peuvent influencer les cours des entreprises. Ce groupe comprend les fonds d’investissement, les fonds de pension ou encore les compagnies d’assurance, qui investissent l’argent de leurs clients dans le but de générer des rendements – tout en prélevant bien sûr des frais de gestion.
  • Les investisseurs particuliers, quant à eux, sont des épargnants individuels qui investissent leur propre argent dans l’espoir d’un rendement futur. Si vous lisez cet article, vous en êtes peut-être déjà un – ou vous le deviendrez bientôt. Dans ce cas, n’hésitez pas à consulter notre blog : vous y trouverez de nombreux conseils pour éviter les erreurs courantes, comprendre l’importance de la diversification, et surmonter les biais cognitifs liés à l’investissement.

Les intermédiaires financiers

Intéressons-nous maintenant à ceux qui rendent l’investissement possible : les intermédiaires financiers.

Ces acteurs sont le maillon essentiel entre ceux qui émettent des actions ou des obligations et ceux qui souhaitent les acheter. Pour des raisons techniques, juridiques et de sécurité, il est impossible de trader directement en Bourse sans passer par ces intermédiaires. Il s’agit concrètement des banques et des courtiers en ligne, qui offrent à leurs clients l’accès aux marchés financiers en échange de commissions.

Vous vous demandez peut-être, non sans agacement : « Pourquoi suis-je obligé de passer par un intermédiaire juste pour acheter une action Coca-Cola ? »

La réponse est simple : pour la même raison qu’il vous faut un permis de conduire pour prendre le volant. On ne peut pas simplement monter dans une voiture et appuyer au hasard sur les pédales.

Vous me direz qu’une fois le permis obtenu, vous pouvez conduire vous-même. C’est vrai. Mais… savez-vous construire la voiture ?

Voilà l’idée. Construire la « voiture », ici, signifie disposer de systèmes informatiques ultra-sécurisés, d’autorisations légales, de connexions directes avec les Bourses et d’une conformité réglementaire stricte. C’est une activité complexe, coûteuse et très encadrée. C’est pourquoi les autorités de surveillance exigent que seules des entités agréées puissent exercer ce rôle.

Les autorités de régulation

Parlons maintenant des autorités de régulation – les véritables arbitres du monde financier. Si la Bourse était un match de football, ce seraient eux qui veilleraient à ce que les règles soient respectées et que le jeu reste équitable.

Ces autorités peuvent être nationales, comme la SEC (États-Unis), la CONSOB (Italie) ou la FCA (Royaume-Uni), ou supranationales, comme l’ESMA (Autorité européenne des marchés financiers) au sein de l’Union européenne.

Leurs missions principales sont :

  • La protection des investisseurs – en s’assurant que les intermédiaires agissent de manière loyale et responsable vis-à-vis des clients ;
  • La transparence des marchés – en obligeant les entreprises cotées à publier des informations pertinentes telles que les rapports financiers, les résultats trimestriels, ou encore les changements dans la direction ;
  • L’équité des échanges – en surveillant les marchés pour détecter et sanctionner les pratiques abusives, comme le délit d’initié, où certaines personnes profitent d’informations confidentielles pour acheter ou vendre avant tout le monde.

On n’a jamais fini d’apprendre

Dans cet article, nous avons tenté de couvrir les fondamentaux de la Bourse, en expliquant ses principaux mécanismes et ses acteurs clés. Mais ce que vous venez de lire ne représente probablement que la partie émergée de l’iceberg.

Si vous êtes arrivé ici juste après avoir regardé Le Loup de Wall Street, en rêvant de siroter des Martinis sur un transat dans un resort de luxe au milieu du Pacifique dans un an – à l’image de certains « gourous » autoproclamés – notre conseil est simple : restez réaliste et commencez à apprendre sérieusement.

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À très bientôt !

Le lithium : à quoi sert-il ? Batteries, médicaments et autres utilisations

Lithium

À quoi sert le lithium ? Que sont les batteries au lithium ? Comment fonctionne le lithium en tant que médicament ? Découvrons pourquoi ce métal est si recherché !

Le lithium est un métal blanc argenté qui, ces dernières années, est devenu une ressource essentielle très recherchée par les superpuissances mondiales et au-delà. Les raisons de cette incroyable croissance de la demande résident dans ses nombreuses utilisations : batteries, médicaments, céramiques, graisses lubrifiantes, etc. Dans cet article, nous allons explorer un minéral qui est devenu si populaire en quelques années seulement. C’est parti !

Le lithium : qu’est-ce que c’est, qui le contrôle et qui se le dispute ?

Le lithium est le métal alcalin le plus léger et le moins dense de la Terre. De couleur blanche argentée, il s’oxyde au contact de l’eau ou de l’air, prenant alors une teinte plus foncée. Il possède des caractéristiques physiques uniques qui le rendent extrêmement recherché dans divers domaines, comme nous le verrons ci-dessous. Parmi celles-ci, la légèreté, la haute densité énergétique – c’est-à-dire la capacité à stocker beaucoup d’énergie dans un espace réduit – et la réactivité sont les plus importantes pour le monde industriel.

Mais comment fonctionne la chaîne d’approvisionnement en lithium ? Quelle est la géopolitique derrière ce métal ? Pour répondre à ces questions, nous avons lu et étudié le rapport de l’AIE (Agence internationale de l’énergie) intitulé « Global Critical Minerals Outlook », publié en mai 2025. Que nous disent les experts ?

Qui sont les principaux producteurs de lithium ?

Le premier chiffre significatif qui souligne l’importance de ce métal concerne sa production : en 2024, l’extraction mondiale de lithium a enregistré une augmentation significative de 35 % ou plus, pour un total de 255 kilotonnes (kt) – à titre de comparaison, le plus haut gratte-ciel du monde, le Burj Khalifa, pèse environ 110 kt. Les cinq premiers producteurs mondiaux de lithium sont inhabituels, car ils comprennent des pays dont on entend peu parler. 

En effet, l’Australie occupe la première place, avec 90 kt de lithium extrait en 2024, remportant ainsi la médaille d’or avec une large avance. Selon l’AIE, cet écart devrait se creuser : d’ici 2030, l’exploitation minière de ce métal devrait encore augmenter de 30 à 35 %, pour atteindre 124 kt. La deuxième place revient à la Chine, avec 57 kt en 2024, tandis que la dernière marche du podium revient au Chili, qui a produit 49 kt de lithium l’année dernière, ce qui lui vaut le statut de premier producteur d’Amérique centrale et d’Amérique du Sud. Pour la quatrième place, il faut se tourner vers le continent africain, plus précisément vers le Zimbabwe avec 23 kt. Enfin, la dernière place revient à un autre pays d’Amérique du Sud, l’Argentine, qui a extrait 13 kt de lithium de ses mines. À cet égard, l’AIE indique que ce pays a augmenté sa production de 65 % en 2024, avec l’objectif de devenir un acteur encore plus important d’ici 2030. 

Un autre chiffre mérite d’être mentionné concernant la concentration des activités minières : alors qu’en 2024, les trois premiers producteurs représentaient 77 % de la production mondiale de lithium, d’ici la fin de cette décennie, l’AIE prévoit que cette part tombera à 67 %. Un tel changement indique une certaine diversification géographique, reflétant une volonté généralisée d’entrer sur ce marché. Les analystes estiment que d’ici 2030, la part produite par le « reste du monde » passera de 17 kt actuellement à 49 kt. En outre, la quantité de lithium extraite dans le monde doublera au cours des cinq prochaines années, pour atteindre un total de 471 kt

Une fois le lithium extrait, qui est chargé de le raffiner ?

En 2024, selon le rapport, la production mondiale de produits chimiques raffinés s’élevait à 242 kt. L’écart entre le lithium extrait (255 kt) et le lithium raffiné est bien sûr dû aux inefficacités inhérentes et inévitables des processus de purification. Quoi qu’il en soit, 96 % de ces activités sont concentrées dans les trois premiers pays du classement des raffineurs, mais on estime que d’ici 2030, l’oligopole perdra une partie de sa part de marché, tombant à 85 %. En parlant de classement, jetons un coup d’œil aux cinq premiers.

En première position, on trouve la Chine, en position de domination absolue, qui a traité 170 kt de produits chimiques à base de lithium en 2024 : la République populaire contrôle à elle seule 70 % du raffinage mondial et n’a pas l’intention de s’arrêter là, puisque ce chiffre devrait passer à 277 kt d’ici 2030. La deuxième place revient à l’Argentine, qui raffine la même quantité de lithium qu’elle extrait, soit 13 kt. La médaille de bronze revient à l’Australie, un pays qui, apparemment, ne s’intéresse qu’à l’extraction. En effet, seuls 4,5 % du lithium collecté dans le fantastique pays des kangourous est raffiné, soit 4 kt. À la quatrième place, on trouve les États-Unis et la Corée du Sud, avec 3 kt de lithium chacun. Avec 1 kt produit en 2024, la dernière place de ce classement particulier revient au Japon.

Pour en revenir rapidement à la Chine, l’AIE affirme que, malgré son quasi-monopole sur les processus de raffinage, le Dragon pourrait perdre une part importante du marché dans dix ans. Plus précisément, sa part pourrait passer de 70 % à 60 % d’ici 2035. Cela s’explique également par le fait que, selon les prévisions, l’Argentine et les États-Unis devraient augmenter leur production de lithium raffiné de 270 % et 800 % respectivement, soit de 13 à 49 kt et de 3 à 27 kt.

Le marché du lithium : quelle est la demande ? 

En 2024, la demande de lithium a augmenté de 30 % : le secteur de l’énergie a bien sûr été le moteur de cette augmentation, précisément en raison du rôle fondamental que joue ce métal dans la construction de batteries, de machines électriques et de composants pour les énergies renouvelables

En ce qui concerne la demande future, l’AIE envisage trois scénarios différents avec trois types de production différents. Ces scénarios sont appelés STEPS, APS et NZE : le scénario STEPS (Stated Policies Scenario) est le scénario de référence et représente l’avenir comme une continuation du présent, avec le maintien des politiques énergétiques actuelles ; le scénario APS (Announced Pledges Scenario) part du principe que les gouvernements atteindront leurs objectifs en matière d’énergie et de climat, tels que la suppression progressive des combustibles fossiles et l’augmentation des énergies renouvelables ; le scénario NZE (Net Zero Emission) dépeint un avenir dans lequel le secteur mondial de l’énergie aura atteint la neutralité carbone d’ici 2050.

Dans le premier scénario – STEPS –, la demande de lithium devrait atteindre 700 kt d’ici 2035 et 1 160 kt d’ici 2050, soit près de cinq fois plus qu’en 2024. Dans les deuxième et troisième scénarios – APS et NZE –, la demande serait respectivement supérieure de 30 % et 20 % à celle du scénario de référence, pour atteindre 1 500 kt et 1 400 kt

Et le prix? 

Le prix du lithium est un sujet qui peut sembler paradoxal à première vue : depuis 2023, la valeur de ce métal a chuté de 80 %. On peut donc se demander comment cela est possible, étant donné que la demande a augmenté de 30 % rien qu’en 2024 et qu’elle devrait quintupler au cours des vingt prochaines années. La réponse, comme le veut la loi de l’offre et de la demande, réside précisément dans l’offre, qui a connu une croissance exponentielle et devrait poursuivre sur cette lancée.

Le lithium est le 25e matériau le plus abondant sur Terre et, contrairement à l’or et au Bitcoin, il n’est pas rare. Cela signifie que si la demande augmente, même de 30 % en un an, l’offre s’ajuste plus ou moins facilement et le prix reste stable, voire baisse en cas de surproduction. Toutefois, pour donner quelques chiffres, le coût du lithium dans une batterie de type 57 kWh – une batterie pour une voiture électrique moyenne courante – est passé de 67 dollars à 15 dollars.   

Puisque nous parlions de batteries et de voitures électriques, passons à la section suivante, qui traite des principaux cas d’utilisation.

À quoi sert le lithium ? Les principaux cas d’utilisation

Comme nous l’avons souligné à plusieurs reprises, le lithium doit principalement sa popularité au secteur de l’énergie, principal moteur de la demande, en particulier pour les batteries de voitures électriques. Cependant, il existe d’autres applications moins connues mais néanmoins essentielles. L’industrie pharmaceutique, par exemple, utilise le lithium comme médicament dans le traitement de certains troubles psychiatriques, tandis que le secteur manufacturier l’utilise dans le traitement du verre et de la céramique, ainsi que dans la lubrification des machines. Examinons chaque cas individuellement. 

Que sont les batteries au lithium ?

Les batteries au lithium, ou plus exactement les batteries lithium-ion, sont des batteries extrêmement fonctionnelles car elles sont plus petites, plus légères et en même temps plus puissantes que les batteries traditionnelles, telles que les batteries au plomb. Ce type de batterie est une innovation si importante que ses trois inventeurs ont reçu le prix Nobel de chimie en 2019. 

Aujourd’hui, les batteries au lithium alimentent les smartphones, les ordinateurs portables, les voitures électriques et bien d’autres appareils, précisément parce que ce métal possède une caractéristique physique particulière qui lui confère un avantage significatif sur ses concurrents : une densité énergétique élevée. En termes simples, cela signifie que, pour un poids ou un volume identique, les batteries au lithium peuvent stocker et libérer beaucoup plus d’énergie que les batteries plus anciennes et plus conventionnelles. De plus, elles sont rechargeables. Un avantage sur tous les fronts. 

Comment fonctionne une batterie au lithium ? Sans entrer dans les détails, ces batteries fonctionnent grâce aux ions lithium, c’est pourquoi il est plus précis de les appeler batteries lithium-ion : un ion, en résumé, est un atome qui a perdu un électron et qui prend donc une charge positive. La batterie est composée de deux éléments principaux, la cathode et l’anode. En termes très simples, pendant la phase de décharge, lorsque la batterie fournit de l’énergie, les ions lithium se déplacent de l’anode vers la cathode, générant ainsi de l’électricité

En résumé, grâce à l’invention de trois scientifiques, nous sommes désormais en mesure de produire des appareils technologiques de plus en plus compacts, légers et efficaces. 

Le lithium comme médicament 

Le lithium est principalement utilisé en médecine pour traiter le trouble bipolaire, une maladie psychiatrique caractérisée par des sautes d’humeur extrêmes, dans laquelle le patient alterne entre des états d’euphorie intense et d’irritabilité – épisodes de manie et d’hypomanie – et des périodes de dépression profonde. Grâce à ses propriétés, ce métal particulier est utilisé pour réduire autant que possible les passages d’un état à l’autre et ainsi stabiliser l’humeur

L’efficacité du lithium en tant que médicament dans ce domaine a été découverte à la fin des années 1940 par John Cade, un psychiatre australien capturé par les Japonais pendant la guerre. Le médecin avait remarqué que certains de ses codétenus, en raison d’une mauvaise alimentation, présentaient des réactions comportementales inhabituelles. Après la guerre, Cade a repris ses études et a découvert que le carbonate de lithium avait un effet calmant sur les animaux de laboratoire. Il a testé ce composé chimique sur lui-même et sur dix patients et, en documentant le traitement, a constaté une amélioration significative de l’état psychiatrique des sujets. Cependant, cette découverte est passée inaperçue, mais vingt ans plus tard, le psychiatre danois Mogens Schou a décidé de la réexaminer et de la valider scientifiquement, en suivant des méthodes expérimentales. En 1970, les recherches ont finalement été examinées, acceptées et validées : le lithium était sans aucun doute un médicament efficace pour le traitement du trouble bipolaire. 

Lithium: effets secondaires

Comme tous les médicaments, le lithium n’est pas sans effets secondaires. Les moins graves, qui ne nécessitent pas de soins médicaux immédiats, comprennent des maux d’estomac, une indigestion, une perte ou une prise de poids, des lèvres gonflées, une salivation excessive et des démangeaisons. D’autres effets nécessitent de consulter rapidement un médecin, tels qu’une soif intense, un gonflement des jambes, des difficultés à bouger et des évanouissements, des battements cardiaques anormaux et des maux de tête sévères. Enfin, ceux qui nécessitent une attention médicale immédiate comprennent des vertiges sévères et une vision trouble, des troubles de l’élocution, une somnolence sévère, des nausées et des vomissements. 

Autres utilisations 

Comme déjà mentionné, le lithium est également utilisé dans d’autres secteurs, tels que la fabrication, l’industrie et la chimie. En voici quelques exemples : 

  • Verre et céramique : le lithium est utilisé pour abaisser la température de fusion du verre et de la céramique, ce qui permet de réaliser d’importantes économies d’énergie et de coûts. Il a également des effets positifs sur la résistance, la durabilité et la brillance des produits finis.
  • Graisses lubrifiantes : les secteurs industriels et automobiles utilisent des graisses lubrifiantes contenant du lithium, car elles sont extrêmement résistantes à l’eau et aux températures élevées. 
  • Chimie organique et polymères : certains composés de lithium sont fréquemment utilisés par l’industrie chimique en raison de leurs puissantes propriétés réactives. Ils sont notamment indispensables à la fabrication du caoutchouc synthétique.

Nous arrivons à la fin de ce long voyage à la découverte de ce métal et des infrastructures qui sous-tendent sa production, son raffinage, sa distribution et sa demande. Le lithium restera-t-il aussi important à l’avenir ? Sera-t-il remplacé par d’autres technologies ?

Cobalt : l’histoire d’un métal artistique

cobalt

Les alliages cobalt-chrome sont biocompatibles et résistants à l’usure, ce qui les rend idéaux pour les prothèses — orthopédiques (genou et hanche) comme dentaires (couronnes et implants).

Passons maintenant à un sujet plus léger : le cobalt dans l’art.

Bleu cobalt : une couleur qui a marqué l’histoire

Le bleu cobalt a été créé au début du XIXᵉ siècle en France, pour des raisons à la fois artistiques et économiques.
Jusqu’alors, le bleu n’était pas une couleur « démocratique ». Le plus recherché — et considéré comme le bleu par excellence — était l’outremer, extrêmement coûteux car obtenu à partir du lapis-lazuli, une pierre précieuse importée des mines afghanes — d’où le nom « outre-mer » — et littéralement payé au prix de l’or.

Son coût étant si prohibitif, les peintres ne l’utilisaient que pour leurs œuvres les plus importantes et le remplaçaient, lorsque possible, par un pigment plus abordable, l’azurite. Mais le résultat n’était pas comparable — un peu comme boire un Spritz Campari avec un faux Campari, trois fois moins cher. Il fallait donc trouver un bleu aux qualités similaires à l’outremer, mais à prix réduit.

Pourquoi et comment est né le bleu cobalt ?

C’est à la demande de Jean-Antoine Chaptal, ministre français de l’Intérieur, que le chimiste Louis-Jacques Thénard entreprend ses recherches pour trouver une alternative moins chère à l’outremer. En 1802, il découvre qu’en frittant du monoxyde de cobalt avec de l’oxyde d’aluminium à 1 200 °C, on obtient un mélange répondant à la demande du ministre.

Dès lors, les artistes purent expérimenter avec une couleur jusque-là trop précieuse pour être utilisée librement. L’importance de disposer de grandes quantités de bleu cobalt fut telle que Pierre-Auguste Renoir aurait déclaré : « Un matin, comme l’un de nous n’avait plus de noir, il utilisa du bleu : l’impressionnisme était né.» Ce qui aurait été impensable avec l’outremer.

Monet et Renoir commencèrent à employer systématiquement le bleu cobalt pour les ombres, délaissant le noir. Au-delà de l’impressionnisme, d’autres grands peintres l’ont utilisé dans leurs chefs-d’œuvre : Van Gogh dans La Nuit étoilée, Kandinsky dans Le Cavalier bleu, Miró dans Figures nocturnes guidées par les traces phosphorescentes d’escargots, entre autres. Une véritable révolution.

Une réflexion intéressante : quel lien entre le cobalt et Bitcoin ?

Au-delà de l’art, l’histoire du cobalt invite à réfléchir à un thème qui nous tient à cœur chez Young Platform : la centralisation des chaînes d’approvisionnement et les risques que de tels oligopoles comportent. En bref, on peut faire un parallèle entre le passage de l’outremer au bleu cobalt et la transition de l’étalon-or au système de monnaie fiduciaire.

De l’outremer au bleu cobalt

Comme nous l’avons vu, l’introduction du bleu cobalt en 1802 a eu un effet positif sur le monde artistique, en démocratisant une couleur jusque-là élitiste. Mais cette teinte — toujours très utilisée aujourd’hui — dépend fortement de l’extraction et du raffinage du cobalt, concentrés entre les mains de très peu d’acteurs.

En mettant de côté les questions éthiques essentielles — travail des enfants, violations des droits humains, largement ignorées par la République démocratique du Congo et la Chine —, les chiffres logistiques sont parlants : 81 % de l’extraction mondiale et 89 % du raffinage sont contrôlés par seulement trois entreprises.

Une telle concentration rend le système vulnérable aux chocs internes (instabilité politique, problèmes économiques nationaux) et aux chocs externes (catastrophes naturelles, guerres). Si l’un de ces acteurs interrompt la production, l’ensemble de la chaîne mondiale est touché. L’industrie dépend donc lourdement de quelques fournisseurs capables d’imposer leurs conditions.

De l’étalon-or à l’étalon-fiduciaire

De la même manière, le 15 août 1971, le président américain Richard Nixon mit fin à l’étalon-or — le « Nixon Shock » — supprimant la convertibilité du dollar en or au profit d’un système monétaire fiduciaire.

Dans ce système, toujours en vigueur, la valeur d’une monnaie comme le dollar repose uniquement sur la confiance économique et politique accordée au gouvernement émetteur — ici, le gouvernement américain.

Ce changement, tout comme dans le cas du cobalt, a rendu le système plus « démocratique » et flexible : auparavant, les gouvernements peinaient à financer de grands projets publics à cause de la contrainte de l’or ; désormais, ils disposent du contrôle total de la masse monétaire. Mais là encore, le pouvoir est centralisé entre les mains de quelques acteurs : les banques centrales, comme la Réserve fédérale ou la Banque centrale européenne.

Si cette centralisation peut aider à réguler l’inflation et à gérer les crises, elle n’est pas sans risques. Elle repose sur le jugement humain, faillible par nature, comme l’a montré la crise des subprimes de 2008. L’économie mondiale peut ainsi dépendre des décisions d’une poignée de hauts responsables. Lorsque ces décisions sont bonnes, tant mieux… mais lorsqu’elles sont mauvaises ?

La morale de l’histoire : Bitcoin et la décentralisation

Concentrer trop de pouvoir entre trop peu de mains n’est jamais sain. Politique, économie, finance, conseils de copropriété, projets universitaires, équipes de foot à cinq… tout fonctionne mal lorsqu’une seule entité décide pour tous.

Bitcoin a été créé précisément pour cette raison : redonner le pouvoir aux individus, réduire l’influence des autorités centrales et exploiter la décentralisation afin de bâtir un système plus démocratique, où les échanges se font entre pairs, sans intermédiaires pouvant limiter ou orienter les choix.

Bien sûr, il ne s’agit là que de l’une des nombreuses qualités et applications réelles de Bitcoin. Si cette introduction a éveillé votre curiosité, nous vous invitons à lire notre article sur l’histoire et le fonctionnement du BTC, pour découvrir le potentiel révolutionnaire du roi des cryptomonnaies.

Qui sont les 9 femmes les plus riches du monde ? Le classement 2025

Classement mis à jour des femmes les plus riches du monde en 2025

Qui sont les femmes les plus riches du monde en 2025 ? Y a-t-il eu des changements par rapport aux années précédentes ? Voici le classement 2025, basé sur la fortune nette de ces femmes, calculée en soustrayant les dettes de la valeur totale de leurs biens (immobilier, investissements, liquidités, entreprises).

Ce classement s’appuie sur les données publiées chaque année par Forbes, ainsi que sur le Bloomberg Billionaires Index, qui suit en temps réel l’évolution du patrimoine des milliardaires. Le classement peut donc fluctuer au fil des mois.

Voici les 9 femmes les plus riches du monde en 2025.

9. Marilyn Simons

Marilyn Simons, veuve du célèbre mathématicien et investisseur Jim Simons, a dirigé la Simons Foundation jusqu’en 2021. Cette fondation est l’une des plus grandes organisations philanthropiques des États-Unis. Elle finance la recherche dans quatre domaines principaux : les sciences et mathématiques, l’autisme et les neurosciences, la société et la culture, ainsi que les sciences de la vie.

8. Miriam Adelson

Suite au décès de son mari Sheldon Adelson en 2021, Miriam Adelson a hérité de la majorité des parts de Las Vegas Sands, un géant des casinos. La famille possède cinq établissements à Macao et un à Singapour. Sa fortune atteint 32,1 milliards de dollars. Elle est aussi une grande donatrice dans la recherche médicale, avec plus d’un milliard de dollars versés. En janvier et juillet 2024, Fidelity, en collaboration avec d’autres fonds d’investissement, a lancé deux fonds négociés en bourse (ETF) axés respectivement sur le bitcoin et l’ethereum. Cet événement a marqué une étape importante pour le secteur des cryptomonnaies. De plus, Fidelity a récemment annoncé le lancement de deux stablecoins en collaboration avec World Liberty Financial, un projet de finance décentralisée (DeFi) soutenu par la famille Trump.

Découvrir le marché crypto

7. Abigail Johnson

Abigail Johnson, à la tête de Fidelity Investments, le troisième plus grand fonds d’investissement au monde (environ 5 300 milliards $ d’actifs), possède une fortune de 32,7 milliards $.
En 2024, Fidelity a lancé des ETF sur Bitcoin et Ethereum, marquant un tournant pour le secteur crypto. L’entreprise a aussi annoncé le lancement de deux stablecoins en collaboration avec World Liberty Financial, un projet DeFi soutenu par la famille Trump.

6. Savitri Jindal

Avec 35,5 milliards $, Savitri Jindal est la femme la plus riche d’Inde. Elle dirige le Jindal Group, actif dans l’acier, l’énergie et les infrastructures.
Engagée en politique, elle a été élue à l’assemblée législative de l’Haryana après la mort de son mari en 2005.

5. Rafaela Aponte-Diamant

Co-fondatrice avec son mari Gianluigi de la MSC (Mediterranean Shipping Company) en 1970, Rafaela Aponte-Diamant dirige aujourd’hui une flotte de près de 900 navires.
Sa fortune est estimée à 37,7 milliards $, grâce à la réussite de la plus grande compagnie maritime au monde.

4. Jacqueline Mars

Jacqueline Mars est héritière de Mars Inc., entreprise connue pour ses confiseries (M&M’s, Snickers) et ses marques pour animaux (Pedigree).
Avec 42,6 milliards $, elle est la quatrième femme la plus riche du monde et dirige l’entreprise familiale avec son frère John.

3. Julia Koch

Après la mort de son mari David Koch en 2019, Julia Koch a hérité de 42 % de Koch Industries, un des plus grands conglomérats privés du monde.
Sa fortune atteint 74,2 milliards $, et l’entreprise est active dans le pétrole, le papier, et la technologie médicale.

2. Françoise Bettencourt Meyers

Héritière du géant L’Oréal, Françoise Bettencourt Meyers a cédé sa place de première femme la plus riche du monde.
Sa fortune reste néanmoins colossale : 81,6 milliards $. Elle détient 35 % du groupe L’Oréal, dont les actions ont chuté de 20 % en raison de la baisse des ventes en Chine. Elle a aussi quitté le conseil d’administration, laissant la main à son fils Jean-Victor Meyers.

1. Alice Walton

Fille du fondateur de Walmart, Alice Walton domine le classement avec une fortune de 101 milliards de dollars, grâce à une hausse de 40 % de l’action Walmart.
Contrairement à ses frères, elle ne gère pas l’entreprise familiale : elle s’est consacrée à sa passion pour l’art. Elle a fondé le Crystal Bridges Museum of American Art, qui expose des œuvres de Warhol, O’Keeffe et Rothko.

Ce classement montre que les femmes les plus riches du monde investissent dans des domaines très variés : technologie, mode, art, finance ou industrie lourde. Qu’elles soient héritières ou entrepreneuses, elles continuent à façonner le paysage économique mondial.

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