Mercosur : l’UE donne son feu vert à l’accord

Accord Mercosur : une nouvelle ère?

Après 25 ans de négociations, le Mercosur et l’Union européenne sont plus proches que jamais de finaliser un partenariat stratégique. Mais qu’est-ce que cela signifie concrètement ?

Le Mercosur et l’Union européenne pourraient être sur le point de signer un accord commercial que la Commission européenne elle-même a qualifié de « plus grand accord de libre-échange jamais signé ». En effet, l’accord UE-Mercosur concerne des pays qui représentent environ 20 billions de dollars de PIB et 700 millions de consommateurs.

Qu’est-ce que le Mercosur exactement ?

Le Mercosur—ou Mercado Común del Sur (Marché commun du Sud)—est une organisation établie en 1991 par le Traité d’Asunción. Son objectif est de « promouvoir un espace commun qui génère des opportunités d’affaires et d’investissement à travers l’intégration compétitive des économies nationales sur le marché international ». Ses membres à part entière sont le Brésil, l’Argentine, le Paraguay et l’Uruguay. Le Venezuela était également un membre à part entière, mais il a été suspendu en 2016 pour pratiques antidémocratiques. La Bolivie est actuellement en phase d’adhésion en tant que cinquième membre à part entière.

Il existe également plusieurs membres associés, qui bénéficient d’un statut privilégié mais ne font pas partie du bloc principal. Il s’agit du Chili, de la Colombie, de l’Équateur et du Pérou.

Le Mercosur est donc un marché commun qui a pour but d’accroître les échanges de biens et de services, ainsi que la libre circulation des personnes. Cela s’applique à la fois au niveau régional entre les pays d’Amérique du Sud et au niveau international via des accords avec d’autres blocs, comme celui avec l’Union européenne. Pour y parvenir, les pays membres s’efforcent de réduire mutuellement les barrières douanières, favorisant ainsi l‘intégration économique.

En 2023, le bloc Mercosur a généré 447 milliards de dollars d’exportations et 357 milliards de dollars d’importations, ce qui équivaut à 10,9 % du commerce international. Ces chiffres incluent à la fois le commerce interne entre les membres et le commerce externe avec d’autres pays.

Que prévoit l’accord UE-Mercosur ?

Les négociations entre l’UE et le Mercosur durent depuis environ 25 ans, marquées par des périodes de tension et de détente. Une avancée a finalement eu lieu le 6 décembre 2024 à Montevideo, en Uruguay, lorsque les dirigeants de l’UE ont trouvé un accord avec les pays du bloc sud-américain. Ce mercredi, la Commission européenne a présenté les traités qui définiront l’accord commercial, constituant une nouvelle étape vers son officialisation.

L’accord est le fruit d’une volonté commune de supprimer les obstacles commerciaux, d’assurer un approvisionnement responsable et respectueux de l’environnement en matières premières (avec une attention particulière portée à la déforestation de l’Amazonie) et d’envoyer un message clair en faveur d’un commerce international réglementé et contre toute forme de protectionnisme.

Plus précisément, l’accord repose sur un principe de réciprocité. Les industries européennes, principalement l’automobile, les machines et les spiritueux, bénéficieront d’un accès accru au marché du Mercosur. En contrepartie, le Mercosur pourra plus facilement exporter ses produits agroalimentaires vers l’Europe, notamment la viande, le sucre, le café et le soja.

Ce dernier point, en particulier, a suscité une certaine inquiétude parmi les entreprises du secteur agroalimentaire en France, en Pologne et, dans une certaine mesure, en Italie. La principale crainte est liée à la concurrence déloyale. Les pays d’Amérique du Sud ont des réglementations environnementales et alimentaires moins strictes que l’UE, ce qui autorise l’utilisation d’antibiotiques, de pesticides et d’hormones interdits sur le Vieux Continent.

Quoi qu’il en soit, l’accord prévoit un assouplissement progressif des tarifs douaniers sur 90 % des biens échangés entre les deux blocs. Il établit également des canaux préférentiels pour les entreprises européennes et sud-américaines, leur donnant un meilleur accès aux marchés publics et aux possibilités d’investissement.

Selon la Commission européenne, le résultat final sera une augmentation de 39 % des exportations de l’UE vers le Mercosur et la création d’environ 440 000 nouveaux emplois à travers l’Europe.

Prochaines étapes

Comme prévu, l’accord UE-Mercosur n’est pas encore officiel. Il représente cependant une phase cruciale pour rapprocher les deux blocs commerciaux, d’autant plus qu’ils cherchent à se protéger des tarifs douaniers coûteux de l’ère Trump.

Il s’agit d’un accord commercial provisoire, c’est-à-dire temporaire. À ce titre, il ne nécessite pas l’approbation des 27 États membres, mais uniquement la ratification de la majorité qualifiée du Conseil de l’UE. Cela signifie qu’au moins 15 pays sur 27 (soit 55 %), représentant au moins 65 % de la population, doivent voter en sa faveur.

Guerre en Ukraine : les dernières actualités

Le week-end a été particulièrement mouvementé pour Donald Trump, qui a accueilli Vladimir Poutine, Volodymyr Zelensky, plusieurs chefs d’État européens, ainsi que le secrétaire général de l’OTAN, Mark Rutte, aux États-Unis. En l’espace de quatre jours, l’ancien président américain, toujours aussi imprévisible, a reçu une série de dirigeants dans le but de trouver une issue possible à une guerre qui dure depuis maintenant quatre ans, depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

Petit retour sur les faits marquants – avec un point final sur la réaction des marchés financiers.

Trump et Poutine : rencontre en Alaska – 15 août

Le 15 août, sur une base militaire américaine près d’Anchorage, en Alaska, Donald Trump a rencontré Vladimir Poutine en tête-à-tête pour évoquer la guerre en Ukraine. Ce rendez-vous a attiré l’attention des médias du monde entier, notamment en raison de l’attitude étonnamment chaleureuse de Trump envers son homologue russe : tapis rouge, poignées de main appuyées, tapes dans le dos et sourires complices.

Mais un détail, en particulier, a fait la une : le président américain a spontanément proposé à Poutine de monter à bord de “The Beast”, la limousine présidentielle blindée, pour un court trajet à l’abri des caméras et micros. Ce qui s’est dit lors de ces dix minutes reste un mystère. Ce que l’on sait en revanche, c’est que les deux hommes ont été vus en train de rire et discuter comme deux vieux amis.

Et la conférence de presse qui a suivi – les guillemets sont intentionnels – n’a rien révélé de concret. Les deux dirigeants ont évité les questions, se contentant de formules vagues et bien rodées.

Poutine a ouvert la séance en saluant une ambiance de « respect mutuel », n’hésitant pas à rappeler qu’l’Alaska appartenait autrefois à la Russie. Il est ensuite revenu au cœur du sujet : la guerre. Comme à son habitude, il a affirmé que des négociations de paix ne pouvaient commencer qu’à condition de respecter plusieurs prérequis : reconnaissance internationale de la souveraineté russe sur les territoires disputés, démilitarisation et neutralité de l’Ukraine, absence de forces étrangères sur le territoire, et nouvelles élections ukrainiennes.

Puis ce fut au tour de Trump. Étonnamment sobre, le président américain – connu pour ses interventions interminables – s’est montré très concis. « Nous avons trouvé beaucoup de points d’accord », « de grands progrès », « une réunion extrêmement productive » : voilà l’essentiel de son discours. Beaucoup de langue de bois diplomatique, donc, conclue par une simple reconnaissance qu’aucun accord formel n’avait été trouvé, mais que « nous avons de très bonnes chances d’y arriver ».

Trump, Zelensky, l’Europe et l’OTAN réunis à Washingto

Entre dimanche et lundi, Donald Trump s’est entretenu avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky, avant d’inviter six dirigeants européens – Emmanuel Macron (France), Mertz (Allemagne), Giorgia Meloni (Italie), Keir Starmer (Royaume-Uni), Alexander Stubb (Finlande) et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen – ainsi que le secrétaire général de l’OTAN, Mark Rutte.

Le thème central de ce sommet était sans surprise : la sécurité et l’intégrité territoriale de l’Ukraine. Depuis plusieurs mois, Zelensky, appuyé par les responsables européens et de l’OTAN, demande à Trump des garanties fermes : tout accord de paix doit préserver la souveraineté ukrainienne, et les accords futurs doivent dissuader toute nouvelle agression russe. La proposition ? Permettre à Kyiv de se doter d’une armée moderne, spécialisée et bien équipée, capable de jouer un rôle dissuasif.

Le problème ? Vladimir Poutine, comme évoqué précédemment, est fermement opposé à cette vision et continue d’exiger des conditions tout à fait différentes.

Quelle est la suite ?

Difficile à dire, entre la nature insaisissable de Poutine et l’attitude imprévisible de Trump. Cela dit, le 19 août, Trump a confirmé que Poutine avait accepté une rencontre directe avec Zelensky, à laquelle devrait succéder un sommet trilatéral réunissant les États-Unis, la Russie et l’Ukraine.

Sur son compte Truth Social, Trump a écrit :

« À l’issue des réunions, j’ai appelé le président Poutine et commencé à organiser une rencontre, dans un lieu encore à définir, entre le président Poutine et le président Zelensky. Une fois cette réunion terminée, un sommet trilatéral aura lieu, réunissant les deux présidents et moi-même. »

Cette annonce a également été confirmée par le Premier ministre britannique Keir Starmer et le chancelier allemand Mertz.

Comment les marchés ont-ils réagi ?

Du côté des marchés financiers traditionnels, la réaction a été globalement positive. Les trois principaux indices américains – Nasdaq, Dow Jones et S&P 500 – ont d’abord progressé à l’annonce du sommet Trump–Poutine en Alaska, avant de reculer légèrement. Les analystes estiment que les investisseurs attendaient des résultats plus concrets, au lieu de simples promesses diplomatiques.

Même tendance en Europe, notamment à Paris, Francfort et Londres, où les marchés affichent une bonne performance depuis le début du mois d’août.

Du côté des cryptomonnaies, le scénario est différent.

Entre le 13 et le 14 août, le Bitcoin a atteint un nouveau record historique à 124 000 dollars, avant de redescendre à environ 115 600 dollars, échouant une nouvelle fois à franchir la zone de résistance située entre 121 000 et 123 000 dollars.

Ethereum s’est également approché de son plus haut historique, le manquant de juste 100 dollars. Il se négocie actuellement autour de 4 300 £, et une nouvelle tentative de hausse semble probable – surtout depuis que la résistance précédente à 4 100 £ semble désormais faire office de support.

Quant à la capitalisation totale du marché, elle est passée de 3,7 trillions de dollars à environ 3,85 trillions depuis l’annonce du 7 août, soit une hausse d’environ 3,8 % (environ 150 milliards de dollars).

Enfin, la dominance du Bitcoin continue de reculer. Au cours des 12 derniers jours, la part de marché du BTC a chuté de plus de 3 points, pour atteindre 59,7 % au moment de la rédaction de cet article.

Une lueur d’espoir ?

Alors, Donald Trump parviendra-t-il vraiment à réunir Vladimir Poutine et Volodymyr Zelensky autour d’une même table de négociation ? Sommes-nous réellement en train de nous rapprocher de la paix, ou assistons-nous simplement à un théâtre politique bien orchestré ?

Et surtout, quel rôle l’Europe jouera-t-elle dans tout cela ?Pour ne rien manquer des prochaines évolutions, abonnez-vous à notre chaîne Telegram ou inscrivez-vous directement sur Young Platform via le lien ci-dessous.

Comment fonctionne la Bourse, expliqué simplement

Comment fonctionne la Bourse ?

NYSE, Nasdaq, LSE – que signifient ces noms ? Ce sont les noms de certaines des principales places boursières mondiales. Mais au juste, qu’est-ce que la Bourse, et comment fonctionne-t-elle ?

La Bourse, aussi appelée marché boursier, est un lieu d’échange financier où s’achètent et se vendent des actions, des obligations et d’autres instruments financiers. Longtemps réservée à un cercle restreint de professionnels, elle est aujourd’hui entrée dans la culture populaire, notamment grâce à de nombreux films cultes apparus depuis les années 1970.

Mais quelle est l’origine de la Bourse ? Quels sont ses éléments fondamentaux ? Et qui sont les principaux acteurs de ce système ? Jetons un œil de plus près.

Comment et quand la Bourse a-t-elle été créée ?

Les premières traces écrites d’activités d’échange, de prêt et de dépôt remontent au deuxième millénaire avant J.-C., gravées dans le Code de Hammurabi en Mésopotamie. On retrouve également des pratiques similaires chez les Grecs, Étrusques et Romains de l’Antiquité.

Toutefois, ces opérations financières anciennes ne peuvent pas encore être qualifiées de transactions boursières au sens moderne du terme. La première véritable bourse a été fondée à Amsterdam, aux Pays-Bas, au XVIIe siècle.

Le Moyen Âge

À la fin du Moyen Âge, le monde de la finance commence à se structurer avec l’apparition des premières institutions bancaires. L’Italie – notamment les villes de Gênes, Venise et Sienne – s’impose alors comme le principal centre financier de l’Europe.

Vers le XIVe siècle, un nouveau centre d’échange émerge à Bruges, en Belgique, attirant des marchands venus de tout le continent. Ce développement contribue à poser les bases d’un système financier encore très rudimentaire. C’est dans le palais Ter Buerse, construit par la famille aristocratique Van der Bourse, que les commerçants se réunissaient pour échanger marchandises et devises. C’est de ce lieu que vient le mot « Bourse ».

Par la suite, d’autres places boursières importantes voient le jour à Anvers, Lyon et Francfort, marquant le passage d’une gestion privée à une gestion publique, avec des règles de plus en plus claires et strictes.

L’Époque moderne

Au XVIIe siècle, la Bourse d’Amsterdam devient la plus importante d’Europe – et probablement du monde. C’est également à cette époque qu’apparaissent les premières sociétés par actions, donnant un nouvel élan aux échanges de titres financiers, y compris les obligations d’État et les matières premières.

Le XVIIIe siècle est marqué à la fois par l’essor du commerce international et par une série de bulles spéculatives. La plus célèbre reste la bulle des mers du Sud en Angleterre (entre 1710 et 1720), où les cours d’une société de négoce ont flambé avant de s’effondrer, provoquant d’importantes pertes. Cet épisode conduit à l’adoption du Bubble Act, une loi destinée à limiter la spéculation en restreignant la création de nouvelles entreprises.

Pendant ce temps, à New York, un petit groupe de marchands commence à se réunir sous un platane sur Wall Street pour échanger des titres – une initiative modeste qui donnera naissance à un futur centre financier mondial.

La Révolution industrielle et la Bourse moderne

À cette période, la Bourse joue un rôle clé non seulement dans le développement des entreprises, mais aussi dans la croissance économique des nations. Londres et Paris deviennent des places financières majeures, finançant la construction d’usines, d’infrastructures, ainsi que des projets coloniaux et militaires.

En 1817, la Bourse de New York (NYSE) a été officiellement créée. Au fil du temps, elle deviendra la plus grande bourse du monde en termes de capitalisation boursière.

Le XXe siècle : succès et graves crises financières

À partir de 1900, la Bourse devient le cœur battant du système capitaliste. Économie et finance sont désormais étroitement liées. Ce siècle est marqué par de forts contrastes, alternant entre des périodes de croissance économique spectaculaire – comme les années folles et le boom d’après-guerre – et de grandes crises financières, telles que la Grande Dépression de 1929 ou le lundi noir de 1987.

Cette volatilité souligne la nécessité d’une réglementation accrue. Des autorités de surveillance comme la SEC (Securities and Exchange Commission) aux États-Unis et la Consob (Commission nationale des sociétés et de la Bourse) en Italie sont créées pour superviser les marchés financiers, désormais caractérisés par des flux de capitaux massifs.

En 1971, la création du Nasdaq marque une transition majeure : celle du passage d’une bourse physique – avec ses cris et gestes – à un système électronique, automatisé par des ordinateurs et des algorithmes.

L’ère numérique

Aujourd’hui, avec l’essor d’Internet, le fonctionnement de la Bourse a été profondément transformé. Les échanges sont devenus plus accessibles, instantanés, les mouvements de capitaux sont sans précédent, et de nouveaux marchés ont vu le jour.

Maintenant que nous avons parcouru son histoire, voyons comment fonctionne réellement la Bourse aujourd’hui.

Comment fonctionne la Bourse ?

Pour comprendre le fonctionnement de la Bourse, il faut d’abord savoir ce qu’elle est. On peut la définir comme un moteur financier reliant le monde des entreprises à celui des épargnants et des investisseurs. D’un côté, les entreprises recherchent des fonds pour financer leur croissance – ouvrir de nouvelles agences, développer des produits ou embaucher. De l’autre, les particuliers souhaitent faire fructifier leur épargne.

C’est ici qu’interviennent les notions de marché primaire et de marché secondaire.

Le marché primaire est l’endroit où les actions sont créées. Lorsqu’une entreprise entre en bourse pour la première fois, elle vend ses actions directement aux investisseurs – un processus appelé IPO (Initial Public Offering, ou introduction en bourse). Les investisseurs, en achetant ces actions, permettent à l’entreprise de lever des fonds pour se développer.

Le marché secondaire, quant à lui, est le marché quotidien sur lequel ces actions déjà émises sont échangées entre investisseurs. L’entreprise ne perçoit rien de ces transactions, mais elles permettent aux investisseurs de tirer profit de la variation des cours.

Mais les actions ne sont pas les seuls instruments financiers négociés en bourse. Une grande partie des investissements se fait également via les obligations. Il est essentiel de bien comprendre la différence entre ces deux produits.

Qu’est-ce qu’une action ?

Comme mentionné précédemment, une action représente une part de propriété d’une entreprise. Les investisseurs en achètent dans l’espoir de les revendre plus cher plus tard. Même avec une seule action, on devient copropriétaire de la société.

Ce statut confère certains droits, comme la possibilité de recevoir des dividendes (une partie des bénéfices de l’entreprise, bien qu’ils ne soient jamais garantis) et de participer aux assemblées générales.

Mais investir en actions comporte aussi des risques. Le cours d’une action est étroitement lié aux résultats de l’entreprise. Si la société prospère, le prix augmente ; si elle traverse des difficultés, le prix peut chuter – voire tomber à zéro dans les cas extrêmes.

Les prix des actions sont déterminés par la loi de l’offre et de la demande. Plus une action est recherchée – parce qu’une entreprise a lancé un produit révolutionnaire ou annoncé des profits records – plus son prix grimpe. Si l’intérêt baisse, le prix chute.

Une analogie utile : combien paieriez-vous une bouteille d’eau en ville ? Probablement pas grand-chose, puisqu’elle est disponible partout. Mais combien paieriez-vous pour la même bouteille au milieu du désert ?

Qu’est-ce qu’une obligation ?

Les obligations sont fondamentalement différentes des actions. Lorsqu’un investisseur achète une obligation, il ne devient pas actionnaire, mais créancier. Que cela signifie-t-il concrètement ?

Tout simplement, une entreprise émet des obligations pour lever des fonds, comme elle le ferait avec des actions, mais selon un mécanisme différent. Acheter une obligation revient à prêter de l’argent à l’entreprise. L’investisseur accepte de prêter un montant défini, avec l’assurance que celui-ci sera remboursé après une période donnée (par exemple, cinq ou dix ans). En contrepartie, l’entreprise verse à l’investisseur des intérêts réguliers, appelés coupons.

Ces coupons fonctionnent comme un taux d’intérêt, et leur montant reflète généralement la solidité financière de l’entreprise. Une société bien établie, transparente et rentable proposera souvent un taux plus bas qu’une entreprise moins stable ou en difficulté.

Le même principe s’applique aux obligations d’État, émises par les gouvernements pour financer leurs dépenses publiques. Par exemple, les obligations d’État italiennes offrent généralement des taux d’intérêt plus faibles que celles de la Moldavie, car l’Italie est perçue comme plus fiable, donc moins risquée pour les investisseurs.

Par rapport aux actions, les obligations sont considérées comme plus sûres et plus stables. Cela signifie aussi qu’elles offrent généralement des rendements potentiels plus faibles. La règle reste la même : plus le risque est élevé, plus le gain potentiel l’est aussi – et inversement.

Qu’est-ce qu’un indice boursier ?

Petit bonus pour conclure cette section sur les actions et les obligations : qu’est-ce qu’un indice ?

Un indice boursier est tout simplement un groupe – ou un panier, pour utiliser un terme courant – d’entreprises cotées (dans le cas des actions) ou de titres de dette (dans le cas des obligations), rassemblés selon des critères spécifiques.

Quels types de critères ? Par exemple :

  • Le S&P 500 regroupe les 500 plus grandes entreprises cotées aux États-Unis.
  • Le NASDAQ-100 suit les 100 plus grandes entreprises non financières cotées sur le NASDAQ.
  • Le S&P Global Clean Energy Transition réunit 100 entreprises internationales du secteur des énergies renouvelables.

Dans le cas des obligations, certains indices regroupent les titres par durée d’échéance, comme toutes les obligations d’État à 10 ans, 30 ans, etc.

Ces indices servent de références précieuses. Ils permettent aux investisseurs de suivre la performance globale du marché, d’analyser un secteur spécifique et de comparer leur portefeuille aux grandes tendances économiques.

Qui opère sur les marchés ? Les principaux acteurs

Maintenant que nous avons exploré les outils et les règles du marché boursier, voyons qui y participe réellement.

Les entreprises cotées

En premier lieu, il y a les entreprises cotées elles-mêmes – sans elles, la Bourse ne pourrait tout simplement pas exister. Comme nous l’avons vu, ces entreprises font appel aux marchés financiers pour lever des capitaux afin de financer leur expansion, leurs innovations ou leur activité quotidienne.

Les investisseurs : institutionnels et particuliers

Viennent ensuite les investisseurs, qui achètent des actions ou des obligations dans l’espoir de faire fructifier leur capital. On distingue principalement deux types d’investisseurs : les investisseurs institutionnels et les investisseurs particuliers.

  • Les investisseurs institutionnels sont les poids lourds du système financier. Ils gèrent des sommes colossales et peuvent influencer les cours des entreprises. Ce groupe comprend les fonds d’investissement, les fonds de pension ou encore les compagnies d’assurance, qui investissent l’argent de leurs clients dans le but de générer des rendements – tout en prélevant bien sûr des frais de gestion.
  • Les investisseurs particuliers, quant à eux, sont des épargnants individuels qui investissent leur propre argent dans l’espoir d’un rendement futur. Si vous lisez cet article, vous en êtes peut-être déjà un – ou vous le deviendrez bientôt. Dans ce cas, n’hésitez pas à consulter notre blog : vous y trouverez de nombreux conseils pour éviter les erreurs courantes, comprendre l’importance de la diversification, et surmonter les biais cognitifs liés à l’investissement.

Les intermédiaires financiers

Intéressons-nous maintenant à ceux qui rendent l’investissement possible : les intermédiaires financiers.

Ces acteurs sont le maillon essentiel entre ceux qui émettent des actions ou des obligations et ceux qui souhaitent les acheter. Pour des raisons techniques, juridiques et de sécurité, il est impossible de trader directement en Bourse sans passer par ces intermédiaires. Il s’agit concrètement des banques et des courtiers en ligne, qui offrent à leurs clients l’accès aux marchés financiers en échange de commissions.

Vous vous demandez peut-être, non sans agacement : « Pourquoi suis-je obligé de passer par un intermédiaire juste pour acheter une action Coca-Cola ? »

La réponse est simple : pour la même raison qu’il vous faut un permis de conduire pour prendre le volant. On ne peut pas simplement monter dans une voiture et appuyer au hasard sur les pédales.

Vous me direz qu’une fois le permis obtenu, vous pouvez conduire vous-même. C’est vrai. Mais… savez-vous construire la voiture ?

Voilà l’idée. Construire la « voiture », ici, signifie disposer de systèmes informatiques ultra-sécurisés, d’autorisations légales, de connexions directes avec les Bourses et d’une conformité réglementaire stricte. C’est une activité complexe, coûteuse et très encadrée. C’est pourquoi les autorités de surveillance exigent que seules des entités agréées puissent exercer ce rôle.

Les autorités de régulation

Parlons maintenant des autorités de régulation – les véritables arbitres du monde financier. Si la Bourse était un match de football, ce seraient eux qui veilleraient à ce que les règles soient respectées et que le jeu reste équitable.

Ces autorités peuvent être nationales, comme la SEC (États-Unis), la CONSOB (Italie) ou la FCA (Royaume-Uni), ou supranationales, comme l’ESMA (Autorité européenne des marchés financiers) au sein de l’Union européenne.

Leurs missions principales sont :

  • La protection des investisseurs – en s’assurant que les intermédiaires agissent de manière loyale et responsable vis-à-vis des clients ;
  • La transparence des marchés – en obligeant les entreprises cotées à publier des informations pertinentes telles que les rapports financiers, les résultats trimestriels, ou encore les changements dans la direction ;
  • L’équité des échanges – en surveillant les marchés pour détecter et sanctionner les pratiques abusives, comme le délit d’initié, où certaines personnes profitent d’informations confidentielles pour acheter ou vendre avant tout le monde.

On n’a jamais fini d’apprendre

Dans cet article, nous avons tenté de couvrir les fondamentaux de la Bourse, en expliquant ses principaux mécanismes et ses acteurs clés. Mais ce que vous venez de lire ne représente probablement que la partie émergée de l’iceberg.

Si vous êtes arrivé ici juste après avoir regardé Le Loup de Wall Street, en rêvant de siroter des Martinis sur un transat dans un resort de luxe au milieu du Pacifique dans un an – à l’image de certains « gourous » autoproclamés – notre conseil est simple : restez réaliste et commencez à apprendre sérieusement.

En attendant, pourquoi ne pas vous abonner à notre chaîne Telegram, ou vous inscrire directement sur Young Platform via le lien ci-dessous ? Nous publions régulièrement des guides, des conseils et des actu financières pour vous aider à rester informé(e) et à ne pas vous laisser surprendre.

À très bientôt !

Comment fonctionne la Bourse, expliqué simplement

Comment fonctionne la Bourse ?

NYSE, Nasdaq, LSE – que signifient ces noms ? Ce sont les noms de certaines des principales places boursières mondiales. Mais au juste, qu’est-ce que la Bourse, et comment fonctionne-t-elle ?

La Bourse, aussi appelée marché boursier, est un lieu d’échange financier où s’achètent et se vendent des actions, des obligations et d’autres instruments financiers. Longtemps réservée à un cercle restreint de professionnels, elle est aujourd’hui entrée dans la culture populaire, notamment grâce à de nombreux films cultes apparus depuis les années 1970.

Mais quelle est l’origine de la Bourse ? Quels sont ses éléments fondamentaux ? Et qui sont les principaux acteurs de ce système ? Jetons un œil de plus près.

Comment et quand la Bourse a-t-elle été créée ?

Les premières traces écrites d’activités d’échange, de prêt et de dépôt remontent au deuxième millénaire avant J.-C., gravées dans le Code de Hammurabi en Mésopotamie. On retrouve également des pratiques similaires chez les Grecs, Étrusques et Romains de l’Antiquité.

Toutefois, ces opérations financières anciennes ne peuvent pas encore être qualifiées de transactions boursières au sens moderne du terme. La première véritable bourse a été fondée à Amsterdam, aux Pays-Bas, au XVIIe siècle.

Le Moyen Âge

À la fin du Moyen Âge, le monde de la finance commence à se structurer avec l’apparition des premières institutions bancaires. L’Italie – notamment les villes de Gênes, Venise et Sienne – s’impose alors comme le principal centre financier de l’Europe.

Vers le XIVe siècle, un nouveau centre d’échange émerge à Bruges, en Belgique, attirant des marchands venus de tout le continent. Ce développement contribue à poser les bases d’un système financier encore très rudimentaire. C’est dans le palais Ter Buerse, construit par la famille aristocratique Van der Bourse, que les commerçants se réunissaient pour échanger marchandises et devises. C’est de ce lieu que vient le mot « Bourse ».

Par la suite, d’autres places boursières importantes voient le jour à Anvers, Lyon et Francfort, marquant le passage d’une gestion privée à une gestion publique, avec des règles de plus en plus claires et strictes.

L’Époque moderne

Au XVIIe siècle, la Bourse d’Amsterdam devient la plus importante d’Europe – et probablement du monde. C’est également à cette époque qu’apparaissent les premières sociétés par actions, donnant un nouvel élan aux échanges de titres financiers, y compris les obligations d’État et les matières premières.

Le XVIIIe siècle est marqué à la fois par l’essor du commerce international et par une série de bulles spéculatives. La plus célèbre reste la bulle des mers du Sud en Angleterre (entre 1710 et 1720), où les cours d’une société de négoce ont flambé avant de s’effondrer, provoquant d’importantes pertes. Cet épisode conduit à l’adoption du Bubble Act, une loi destinée à limiter la spéculation en restreignant la création de nouvelles entreprises.

Pendant ce temps, à New York, un petit groupe de marchands commence à se réunir sous un platane sur Wall Street pour échanger des titres – une initiative modeste qui donnera naissance à un futur centre financier mondial.

La Révolution industrielle et la Bourse moderne

À cette période, la Bourse joue un rôle clé non seulement dans le développement des entreprises, mais aussi dans la croissance économique des nations. Londres et Paris deviennent des places financières majeures, finançant la construction d’usines, d’infrastructures, ainsi que des projets coloniaux et militaires.

En 1817, la Bourse de New York (NYSE) a été officiellement créée. Au fil du temps, elle deviendra la plus grande bourse du monde en termes de capitalisation boursière.

Le XXe siècle : succès et graves crises financières

À partir de 1900, la Bourse devient le cœur battant du système capitaliste. Économie et finance sont désormais étroitement liées. Ce siècle est marqué par de forts contrastes, alternant entre des périodes de croissance économique spectaculaire – comme les années folles et le boom d’après-guerre – et de grandes crises financières, telles que la Grande Dépression de 1929 ou le lundi noir de 1987.

Cette volatilité souligne la nécessité d’une réglementation accrue. Des autorités de surveillance comme la SEC (Securities and Exchange Commission) aux États-Unis et la Consob (Commission nationale des sociétés et de la Bourse) en Italie sont créées pour superviser les marchés financiers, désormais caractérisés par des flux de capitaux massifs.

En 1971, la création du Nasdaq marque une transition majeure : celle du passage d’une bourse physique – avec ses cris et gestes – à un système électronique, automatisé par des ordinateurs et des algorithmes.

L’ère numérique

Aujourd’hui, avec l’essor d’Internet, le fonctionnement de la Bourse a été profondément transformé. Les échanges sont devenus plus accessibles, instantanés, les mouvements de capitaux sont sans précédent, et de nouveaux marchés ont vu le jour.

Maintenant que nous avons parcouru son histoire, voyons comment fonctionne réellement la Bourse aujourd’hui.

Comment fonctionne la Bourse ?

Pour comprendre le fonctionnement de la Bourse, il faut d’abord savoir ce qu’elle est. On peut la définir comme un moteur financier reliant le monde des entreprises à celui des épargnants et des investisseurs. D’un côté, les entreprises recherchent des fonds pour financer leur croissance – ouvrir de nouvelles agences, développer des produits ou embaucher. De l’autre, les particuliers souhaitent faire fructifier leur épargne.

C’est ici qu’interviennent les notions de marché primaire et de marché secondaire.

Le marché primaire est l’endroit où les actions sont créées. Lorsqu’une entreprise entre en bourse pour la première fois, elle vend ses actions directement aux investisseurs – un processus appelé IPO (Initial Public Offering, ou introduction en bourse). Les investisseurs, en achetant ces actions, permettent à l’entreprise de lever des fonds pour se développer.

Le marché secondaire, quant à lui, est le marché quotidien sur lequel ces actions déjà émises sont échangées entre investisseurs. L’entreprise ne perçoit rien de ces transactions, mais elles permettent aux investisseurs de tirer profit de la variation des cours.

Mais les actions ne sont pas les seuls instruments financiers négociés en bourse. Une grande partie des investissements se fait également via les obligations. Il est essentiel de bien comprendre la différence entre ces deux produits.

Qu’est-ce qu’une action ?

Comme mentionné précédemment, une action représente une part de propriété d’une entreprise. Les investisseurs en achètent dans l’espoir de les revendre plus cher plus tard. Même avec une seule action, on devient copropriétaire de la société.

Ce statut confère certains droits, comme la possibilité de recevoir des dividendes (une partie des bénéfices de l’entreprise, bien qu’ils ne soient jamais garantis) et de participer aux assemblées générales.

Mais investir en actions comporte aussi des risques. Le cours d’une action est étroitement lié aux résultats de l’entreprise. Si la société prospère, le prix augmente ; si elle traverse des difficultés, le prix peut chuter – voire tomber à zéro dans les cas extrêmes.

Les prix des actions sont déterminés par la loi de l’offre et de la demande. Plus une action est recherchée – parce qu’une entreprise a lancé un produit révolutionnaire ou annoncé des profits records – plus son prix grimpe. Si l’intérêt baisse, le prix chute.

Une analogie utile : combien paieriez-vous une bouteille d’eau en ville ? Probablement pas grand-chose, puisqu’elle est disponible partout. Mais combien paieriez-vous pour la même bouteille au milieu du désert ?

Qu’est-ce qu’une obligation ?

Les obligations sont fondamentalement différentes des actions. Lorsqu’un investisseur achète une obligation, il ne devient pas actionnaire, mais créancier. Que cela signifie-t-il concrètement ?

Tout simplement, une entreprise émet des obligations pour lever des fonds, comme elle le ferait avec des actions, mais selon un mécanisme différent. Acheter une obligation revient à prêter de l’argent à l’entreprise. L’investisseur accepte de prêter un montant défini, avec l’assurance que celui-ci sera remboursé après une période donnée (par exemple, cinq ou dix ans). En contrepartie, l’entreprise verse à l’investisseur des intérêts réguliers, appelés coupons.

Ces coupons fonctionnent comme un taux d’intérêt, et leur montant reflète généralement la solidité financière de l’entreprise. Une société bien établie, transparente et rentable proposera souvent un taux plus bas qu’une entreprise moins stable ou en difficulté.

Le même principe s’applique aux obligations d’État, émises par les gouvernements pour financer leurs dépenses publiques. Par exemple, les obligations d’État italiennes offrent généralement des taux d’intérêt plus faibles que celles de la Moldavie, car l’Italie est perçue comme plus fiable, donc moins risquée pour les investisseurs.

Par rapport aux actions, les obligations sont considérées comme plus sûres et plus stables. Cela signifie aussi qu’elles offrent généralement des rendements potentiels plus faibles. La règle reste la même : plus le risque est élevé, plus le gain potentiel l’est aussi – et inversement.

Qu’est-ce qu’un indice boursier ?

Petit bonus pour conclure cette section sur les actions et les obligations : qu’est-ce qu’un indice ?

Un indice boursier est tout simplement un groupe – ou un panier, pour utiliser un terme courant – d’entreprises cotées (dans le cas des actions) ou de titres de dette (dans le cas des obligations), rassemblés selon des critères spécifiques.

Quels types de critères ? Par exemple :

  • Le S&P 500 regroupe les 500 plus grandes entreprises cotées aux États-Unis.
  • Le NASDAQ-100 suit les 100 plus grandes entreprises non financières cotées sur le NASDAQ.
  • Le S&P Global Clean Energy Transition réunit 100 entreprises internationales du secteur des énergies renouvelables.

Dans le cas des obligations, certains indices regroupent les titres par durée d’échéance, comme toutes les obligations d’État à 10 ans, 30 ans, etc.

Ces indices servent de références précieuses. Ils permettent aux investisseurs de suivre la performance globale du marché, d’analyser un secteur spécifique et de comparer leur portefeuille aux grandes tendances économiques.

Qui opère sur les marchés ? Les principaux acteurs

Maintenant que nous avons exploré les outils et les règles du marché boursier, voyons qui y participe réellement.

Les entreprises cotées

En premier lieu, il y a les entreprises cotées elles-mêmes – sans elles, la Bourse ne pourrait tout simplement pas exister. Comme nous l’avons vu, ces entreprises font appel aux marchés financiers pour lever des capitaux afin de financer leur expansion, leurs innovations ou leur activité quotidienne.

Les investisseurs : institutionnels et particuliers

Viennent ensuite les investisseurs, qui achètent des actions ou des obligations dans l’espoir de faire fructifier leur capital. On distingue principalement deux types d’investisseurs : les investisseurs institutionnels et les investisseurs particuliers.

  • Les investisseurs institutionnels sont les poids lourds du système financier. Ils gèrent des sommes colossales et peuvent influencer les cours des entreprises. Ce groupe comprend les fonds d’investissement, les fonds de pension ou encore les compagnies d’assurance, qui investissent l’argent de leurs clients dans le but de générer des rendements – tout en prélevant bien sûr des frais de gestion.
  • Les investisseurs particuliers, quant à eux, sont des épargnants individuels qui investissent leur propre argent dans l’espoir d’un rendement futur. Si vous lisez cet article, vous en êtes peut-être déjà un – ou vous le deviendrez bientôt. Dans ce cas, n’hésitez pas à consulter notre blog : vous y trouverez de nombreux conseils pour éviter les erreurs courantes, comprendre l’importance de la diversification, et surmonter les biais cognitifs liés à l’investissement.

Les intermédiaires financiers

Intéressons-nous maintenant à ceux qui rendent l’investissement possible : les intermédiaires financiers.

Ces acteurs sont le maillon essentiel entre ceux qui émettent des actions ou des obligations et ceux qui souhaitent les acheter. Pour des raisons techniques, juridiques et de sécurité, il est impossible de trader directement en Bourse sans passer par ces intermédiaires. Il s’agit concrètement des banques et des courtiers en ligne, qui offrent à leurs clients l’accès aux marchés financiers en échange de commissions.

Vous vous demandez peut-être, non sans agacement : « Pourquoi suis-je obligé de passer par un intermédiaire juste pour acheter une action Coca-Cola ? »

La réponse est simple : pour la même raison qu’il vous faut un permis de conduire pour prendre le volant. On ne peut pas simplement monter dans une voiture et appuyer au hasard sur les pédales.

Vous me direz qu’une fois le permis obtenu, vous pouvez conduire vous-même. C’est vrai. Mais… savez-vous construire la voiture ?

Voilà l’idée. Construire la « voiture », ici, signifie disposer de systèmes informatiques ultra-sécurisés, d’autorisations légales, de connexions directes avec les Bourses et d’une conformité réglementaire stricte. C’est une activité complexe, coûteuse et très encadrée. C’est pourquoi les autorités de surveillance exigent que seules des entités agréées puissent exercer ce rôle.

Les autorités de régulation

Parlons maintenant des autorités de régulation – les véritables arbitres du monde financier. Si la Bourse était un match de football, ce seraient eux qui veilleraient à ce que les règles soient respectées et que le jeu reste équitable.

Ces autorités peuvent être nationales, comme la SEC (États-Unis), la CONSOB (Italie) ou la FCA (Royaume-Uni), ou supranationales, comme l’ESMA (Autorité européenne des marchés financiers) au sein de l’Union européenne.

Leurs missions principales sont :

  • La protection des investisseurs – en s’assurant que les intermédiaires agissent de manière loyale et responsable vis-à-vis des clients ;
  • La transparence des marchés – en obligeant les entreprises cotées à publier des informations pertinentes telles que les rapports financiers, les résultats trimestriels, ou encore les changements dans la direction ;
  • L’équité des échanges – en surveillant les marchés pour détecter et sanctionner les pratiques abusives, comme le délit d’initié, où certaines personnes profitent d’informations confidentielles pour acheter ou vendre avant tout le monde.

On n’a jamais fini d’apprendre

Dans cet article, nous avons tenté de couvrir les fondamentaux de la Bourse, en expliquant ses principaux mécanismes et ses acteurs clés. Mais ce que vous venez de lire ne représente probablement que la partie émergée de l’iceberg.

Si vous êtes arrivé ici juste après avoir regardé Le Loup de Wall Street, en rêvant de siroter des Martinis sur un transat dans un resort de luxe au milieu du Pacifique dans un an – à l’image de certains « gourous » autoproclamés – notre conseil est simple : restez réaliste et commencez à apprendre sérieusement.

En attendant, pourquoi ne pas vous abonner à notre chaîne Telegram, ou vous inscrire directement sur Young Platform via le lien ci-dessous ? Nous publions régulièrement des guides, des conseils et des actu financières pour vous aider à rester informé(e) et à ne pas vous laisser surprendre.

À très bientôt !

Le lithium : à quoi sert-il ? Batteries, médicaments et autres utilisations

Lithium

À quoi sert le lithium ? Que sont les batteries au lithium ? Comment fonctionne le lithium en tant que médicament ? Découvrons pourquoi ce métal est si recherché !

Le lithium est un métal blanc argenté qui, ces dernières années, est devenu une ressource essentielle très recherchée par les superpuissances mondiales et au-delà. Les raisons de cette incroyable croissance de la demande résident dans ses nombreuses utilisations : batteries, médicaments, céramiques, graisses lubrifiantes, etc. Dans cet article, nous allons explorer un minéral qui est devenu si populaire en quelques années seulement. C’est parti !

Le lithium : qu’est-ce que c’est, qui le contrôle et qui se le dispute ?

Le lithium est le métal alcalin le plus léger et le moins dense de la Terre. De couleur blanche argentée, il s’oxyde au contact de l’eau ou de l’air, prenant alors une teinte plus foncée. Il possède des caractéristiques physiques uniques qui le rendent extrêmement recherché dans divers domaines, comme nous le verrons ci-dessous. Parmi celles-ci, la légèreté, la haute densité énergétique – c’est-à-dire la capacité à stocker beaucoup d’énergie dans un espace réduit – et la réactivité sont les plus importantes pour le monde industriel.

Mais comment fonctionne la chaîne d’approvisionnement en lithium ? Quelle est la géopolitique derrière ce métal ? Pour répondre à ces questions, nous avons lu et étudié le rapport de l’AIE (Agence internationale de l’énergie) intitulé « Global Critical Minerals Outlook », publié en mai 2025. Que nous disent les experts ?

Qui sont les principaux producteurs de lithium ?

Le premier chiffre significatif qui souligne l’importance de ce métal concerne sa production : en 2024, l’extraction mondiale de lithium a enregistré une augmentation significative de 35 % ou plus, pour un total de 255 kilotonnes (kt) – à titre de comparaison, le plus haut gratte-ciel du monde, le Burj Khalifa, pèse environ 110 kt. Les cinq premiers producteurs mondiaux de lithium sont inhabituels, car ils comprennent des pays dont on entend peu parler. 

En effet, l’Australie occupe la première place, avec 90 kt de lithium extrait en 2024, remportant ainsi la médaille d’or avec une large avance. Selon l’AIE, cet écart devrait se creuser : d’ici 2030, l’exploitation minière de ce métal devrait encore augmenter de 30 à 35 %, pour atteindre 124 kt. La deuxième place revient à la Chine, avec 57 kt en 2024, tandis que la dernière marche du podium revient au Chili, qui a produit 49 kt de lithium l’année dernière, ce qui lui vaut le statut de premier producteur d’Amérique centrale et d’Amérique du Sud. Pour la quatrième place, il faut se tourner vers le continent africain, plus précisément vers le Zimbabwe avec 23 kt. Enfin, la dernière place revient à un autre pays d’Amérique du Sud, l’Argentine, qui a extrait 13 kt de lithium de ses mines. À cet égard, l’AIE indique que ce pays a augmenté sa production de 65 % en 2024, avec l’objectif de devenir un acteur encore plus important d’ici 2030. 

Un autre chiffre mérite d’être mentionné concernant la concentration des activités minières : alors qu’en 2024, les trois premiers producteurs représentaient 77 % de la production mondiale de lithium, d’ici la fin de cette décennie, l’AIE prévoit que cette part tombera à 67 %. Un tel changement indique une certaine diversification géographique, reflétant une volonté généralisée d’entrer sur ce marché. Les analystes estiment que d’ici 2030, la part produite par le « reste du monde » passera de 17 kt actuellement à 49 kt. En outre, la quantité de lithium extraite dans le monde doublera au cours des cinq prochaines années, pour atteindre un total de 471 kt

Une fois le lithium extrait, qui est chargé de le raffiner ?

En 2024, selon le rapport, la production mondiale de produits chimiques raffinés s’élevait à 242 kt. L’écart entre le lithium extrait (255 kt) et le lithium raffiné est bien sûr dû aux inefficacités inhérentes et inévitables des processus de purification. Quoi qu’il en soit, 96 % de ces activités sont concentrées dans les trois premiers pays du classement des raffineurs, mais on estime que d’ici 2030, l’oligopole perdra une partie de sa part de marché, tombant à 85 %. En parlant de classement, jetons un coup d’œil aux cinq premiers.

En première position, on trouve la Chine, en position de domination absolue, qui a traité 170 kt de produits chimiques à base de lithium en 2024 : la République populaire contrôle à elle seule 70 % du raffinage mondial et n’a pas l’intention de s’arrêter là, puisque ce chiffre devrait passer à 277 kt d’ici 2030. La deuxième place revient à l’Argentine, qui raffine la même quantité de lithium qu’elle extrait, soit 13 kt. La médaille de bronze revient à l’Australie, un pays qui, apparemment, ne s’intéresse qu’à l’extraction. En effet, seuls 4,5 % du lithium collecté dans le fantastique pays des kangourous est raffiné, soit 4 kt. À la quatrième place, on trouve les États-Unis et la Corée du Sud, avec 3 kt de lithium chacun. Avec 1 kt produit en 2024, la dernière place de ce classement particulier revient au Japon.

Pour en revenir rapidement à la Chine, l’AIE affirme que, malgré son quasi-monopole sur les processus de raffinage, le Dragon pourrait perdre une part importante du marché dans dix ans. Plus précisément, sa part pourrait passer de 70 % à 60 % d’ici 2035. Cela s’explique également par le fait que, selon les prévisions, l’Argentine et les États-Unis devraient augmenter leur production de lithium raffiné de 270 % et 800 % respectivement, soit de 13 à 49 kt et de 3 à 27 kt.

Le marché du lithium : quelle est la demande ? 

En 2024, la demande de lithium a augmenté de 30 % : le secteur de l’énergie a bien sûr été le moteur de cette augmentation, précisément en raison du rôle fondamental que joue ce métal dans la construction de batteries, de machines électriques et de composants pour les énergies renouvelables

En ce qui concerne la demande future, l’AIE envisage trois scénarios différents avec trois types de production différents. Ces scénarios sont appelés STEPS, APS et NZE : le scénario STEPS (Stated Policies Scenario) est le scénario de référence et représente l’avenir comme une continuation du présent, avec le maintien des politiques énergétiques actuelles ; le scénario APS (Announced Pledges Scenario) part du principe que les gouvernements atteindront leurs objectifs en matière d’énergie et de climat, tels que la suppression progressive des combustibles fossiles et l’augmentation des énergies renouvelables ; le scénario NZE (Net Zero Emission) dépeint un avenir dans lequel le secteur mondial de l’énergie aura atteint la neutralité carbone d’ici 2050.

Dans le premier scénario – STEPS –, la demande de lithium devrait atteindre 700 kt d’ici 2035 et 1 160 kt d’ici 2050, soit près de cinq fois plus qu’en 2024. Dans les deuxième et troisième scénarios – APS et NZE –, la demande serait respectivement supérieure de 30 % et 20 % à celle du scénario de référence, pour atteindre 1 500 kt et 1 400 kt

Et le prix? 

Le prix du lithium est un sujet qui peut sembler paradoxal à première vue : depuis 2023, la valeur de ce métal a chuté de 80 %. On peut donc se demander comment cela est possible, étant donné que la demande a augmenté de 30 % rien qu’en 2024 et qu’elle devrait quintupler au cours des vingt prochaines années. La réponse, comme le veut la loi de l’offre et de la demande, réside précisément dans l’offre, qui a connu une croissance exponentielle et devrait poursuivre sur cette lancée.

Le lithium est le 25e matériau le plus abondant sur Terre et, contrairement à l’or et au Bitcoin, il n’est pas rare. Cela signifie que si la demande augmente, même de 30 % en un an, l’offre s’ajuste plus ou moins facilement et le prix reste stable, voire baisse en cas de surproduction. Toutefois, pour donner quelques chiffres, le coût du lithium dans une batterie de type 57 kWh – une batterie pour une voiture électrique moyenne courante – est passé de 67 dollars à 15 dollars.   

Puisque nous parlions de batteries et de voitures électriques, passons à la section suivante, qui traite des principaux cas d’utilisation.

À quoi sert le lithium ? Les principaux cas d’utilisation

Comme nous l’avons souligné à plusieurs reprises, le lithium doit principalement sa popularité au secteur de l’énergie, principal moteur de la demande, en particulier pour les batteries de voitures électriques. Cependant, il existe d’autres applications moins connues mais néanmoins essentielles. L’industrie pharmaceutique, par exemple, utilise le lithium comme médicament dans le traitement de certains troubles psychiatriques, tandis que le secteur manufacturier l’utilise dans le traitement du verre et de la céramique, ainsi que dans la lubrification des machines. Examinons chaque cas individuellement. 

Que sont les batteries au lithium ?

Les batteries au lithium, ou plus exactement les batteries lithium-ion, sont des batteries extrêmement fonctionnelles car elles sont plus petites, plus légères et en même temps plus puissantes que les batteries traditionnelles, telles que les batteries au plomb. Ce type de batterie est une innovation si importante que ses trois inventeurs ont reçu le prix Nobel de chimie en 2019. 

Aujourd’hui, les batteries au lithium alimentent les smartphones, les ordinateurs portables, les voitures électriques et bien d’autres appareils, précisément parce que ce métal possède une caractéristique physique particulière qui lui confère un avantage significatif sur ses concurrents : une densité énergétique élevée. En termes simples, cela signifie que, pour un poids ou un volume identique, les batteries au lithium peuvent stocker et libérer beaucoup plus d’énergie que les batteries plus anciennes et plus conventionnelles. De plus, elles sont rechargeables. Un avantage sur tous les fronts. 

Comment fonctionne une batterie au lithium ? Sans entrer dans les détails, ces batteries fonctionnent grâce aux ions lithium, c’est pourquoi il est plus précis de les appeler batteries lithium-ion : un ion, en résumé, est un atome qui a perdu un électron et qui prend donc une charge positive. La batterie est composée de deux éléments principaux, la cathode et l’anode. En termes très simples, pendant la phase de décharge, lorsque la batterie fournit de l’énergie, les ions lithium se déplacent de l’anode vers la cathode, générant ainsi de l’électricité

En résumé, grâce à l’invention de trois scientifiques, nous sommes désormais en mesure de produire des appareils technologiques de plus en plus compacts, légers et efficaces. 

Le lithium comme médicament 

Le lithium est principalement utilisé en médecine pour traiter le trouble bipolaire, une maladie psychiatrique caractérisée par des sautes d’humeur extrêmes, dans laquelle le patient alterne entre des états d’euphorie intense et d’irritabilité – épisodes de manie et d’hypomanie – et des périodes de dépression profonde. Grâce à ses propriétés, ce métal particulier est utilisé pour réduire autant que possible les passages d’un état à l’autre et ainsi stabiliser l’humeur

L’efficacité du lithium en tant que médicament dans ce domaine a été découverte à la fin des années 1940 par John Cade, un psychiatre australien capturé par les Japonais pendant la guerre. Le médecin avait remarqué que certains de ses codétenus, en raison d’une mauvaise alimentation, présentaient des réactions comportementales inhabituelles. Après la guerre, Cade a repris ses études et a découvert que le carbonate de lithium avait un effet calmant sur les animaux de laboratoire. Il a testé ce composé chimique sur lui-même et sur dix patients et, en documentant le traitement, a constaté une amélioration significative de l’état psychiatrique des sujets. Cependant, cette découverte est passée inaperçue, mais vingt ans plus tard, le psychiatre danois Mogens Schou a décidé de la réexaminer et de la valider scientifiquement, en suivant des méthodes expérimentales. En 1970, les recherches ont finalement été examinées, acceptées et validées : le lithium était sans aucun doute un médicament efficace pour le traitement du trouble bipolaire. 

Lithium: effets secondaires

Comme tous les médicaments, le lithium n’est pas sans effets secondaires. Les moins graves, qui ne nécessitent pas de soins médicaux immédiats, comprennent des maux d’estomac, une indigestion, une perte ou une prise de poids, des lèvres gonflées, une salivation excessive et des démangeaisons. D’autres effets nécessitent de consulter rapidement un médecin, tels qu’une soif intense, un gonflement des jambes, des difficultés à bouger et des évanouissements, des battements cardiaques anormaux et des maux de tête sévères. Enfin, ceux qui nécessitent une attention médicale immédiate comprennent des vertiges sévères et une vision trouble, des troubles de l’élocution, une somnolence sévère, des nausées et des vomissements. 

Autres utilisations 

Comme déjà mentionné, le lithium est également utilisé dans d’autres secteurs, tels que la fabrication, l’industrie et la chimie. En voici quelques exemples : 

  • Verre et céramique : le lithium est utilisé pour abaisser la température de fusion du verre et de la céramique, ce qui permet de réaliser d’importantes économies d’énergie et de coûts. Il a également des effets positifs sur la résistance, la durabilité et la brillance des produits finis.
  • Graisses lubrifiantes : les secteurs industriels et automobiles utilisent des graisses lubrifiantes contenant du lithium, car elles sont extrêmement résistantes à l’eau et aux températures élevées. 
  • Chimie organique et polymères : certains composés de lithium sont fréquemment utilisés par l’industrie chimique en raison de leurs puissantes propriétés réactives. Ils sont notamment indispensables à la fabrication du caoutchouc synthétique.

Nous arrivons à la fin de ce long voyage à la découverte de ce métal et des infrastructures qui sous-tendent sa production, son raffinage, sa distribution et sa demande. Le lithium restera-t-il aussi important à l’avenir ? Sera-t-il remplacé par d’autres technologies ?

Cobalt : l’histoire d’un métal artistique

cobalt

Les alliages cobalt-chrome sont biocompatibles et résistants à l’usure, ce qui les rend idéaux pour les prothèses — orthopédiques (genou et hanche) comme dentaires (couronnes et implants).

Passons maintenant à un sujet plus léger : le cobalt dans l’art.

Bleu cobalt : une couleur qui a marqué l’histoire

Le bleu cobalt a été créé au début du XIXᵉ siècle en France, pour des raisons à la fois artistiques et économiques.
Jusqu’alors, le bleu n’était pas une couleur « démocratique ». Le plus recherché — et considéré comme le bleu par excellence — était l’outremer, extrêmement coûteux car obtenu à partir du lapis-lazuli, une pierre précieuse importée des mines afghanes — d’où le nom « outre-mer » — et littéralement payé au prix de l’or.

Son coût étant si prohibitif, les peintres ne l’utilisaient que pour leurs œuvres les plus importantes et le remplaçaient, lorsque possible, par un pigment plus abordable, l’azurite. Mais le résultat n’était pas comparable — un peu comme boire un Spritz Campari avec un faux Campari, trois fois moins cher. Il fallait donc trouver un bleu aux qualités similaires à l’outremer, mais à prix réduit.

Pourquoi et comment est né le bleu cobalt ?

C’est à la demande de Jean-Antoine Chaptal, ministre français de l’Intérieur, que le chimiste Louis-Jacques Thénard entreprend ses recherches pour trouver une alternative moins chère à l’outremer. En 1802, il découvre qu’en frittant du monoxyde de cobalt avec de l’oxyde d’aluminium à 1 200 °C, on obtient un mélange répondant à la demande du ministre.

Dès lors, les artistes purent expérimenter avec une couleur jusque-là trop précieuse pour être utilisée librement. L’importance de disposer de grandes quantités de bleu cobalt fut telle que Pierre-Auguste Renoir aurait déclaré : « Un matin, comme l’un de nous n’avait plus de noir, il utilisa du bleu : l’impressionnisme était né.» Ce qui aurait été impensable avec l’outremer.

Monet et Renoir commencèrent à employer systématiquement le bleu cobalt pour les ombres, délaissant le noir. Au-delà de l’impressionnisme, d’autres grands peintres l’ont utilisé dans leurs chefs-d’œuvre : Van Gogh dans La Nuit étoilée, Kandinsky dans Le Cavalier bleu, Miró dans Figures nocturnes guidées par les traces phosphorescentes d’escargots, entre autres. Une véritable révolution.

Une réflexion intéressante : quel lien entre le cobalt et Bitcoin ?

Au-delà de l’art, l’histoire du cobalt invite à réfléchir à un thème qui nous tient à cœur chez Young Platform : la centralisation des chaînes d’approvisionnement et les risques que de tels oligopoles comportent. En bref, on peut faire un parallèle entre le passage de l’outremer au bleu cobalt et la transition de l’étalon-or au système de monnaie fiduciaire.

De l’outremer au bleu cobalt

Comme nous l’avons vu, l’introduction du bleu cobalt en 1802 a eu un effet positif sur le monde artistique, en démocratisant une couleur jusque-là élitiste. Mais cette teinte — toujours très utilisée aujourd’hui — dépend fortement de l’extraction et du raffinage du cobalt, concentrés entre les mains de très peu d’acteurs.

En mettant de côté les questions éthiques essentielles — travail des enfants, violations des droits humains, largement ignorées par la République démocratique du Congo et la Chine —, les chiffres logistiques sont parlants : 81 % de l’extraction mondiale et 89 % du raffinage sont contrôlés par seulement trois entreprises.

Une telle concentration rend le système vulnérable aux chocs internes (instabilité politique, problèmes économiques nationaux) et aux chocs externes (catastrophes naturelles, guerres). Si l’un de ces acteurs interrompt la production, l’ensemble de la chaîne mondiale est touché. L’industrie dépend donc lourdement de quelques fournisseurs capables d’imposer leurs conditions.

De l’étalon-or à l’étalon-fiduciaire

De la même manière, le 15 août 1971, le président américain Richard Nixon mit fin à l’étalon-or — le « Nixon Shock » — supprimant la convertibilité du dollar en or au profit d’un système monétaire fiduciaire.

Dans ce système, toujours en vigueur, la valeur d’une monnaie comme le dollar repose uniquement sur la confiance économique et politique accordée au gouvernement émetteur — ici, le gouvernement américain.

Ce changement, tout comme dans le cas du cobalt, a rendu le système plus « démocratique » et flexible : auparavant, les gouvernements peinaient à financer de grands projets publics à cause de la contrainte de l’or ; désormais, ils disposent du contrôle total de la masse monétaire. Mais là encore, le pouvoir est centralisé entre les mains de quelques acteurs : les banques centrales, comme la Réserve fédérale ou la Banque centrale européenne.

Si cette centralisation peut aider à réguler l’inflation et à gérer les crises, elle n’est pas sans risques. Elle repose sur le jugement humain, faillible par nature, comme l’a montré la crise des subprimes de 2008. L’économie mondiale peut ainsi dépendre des décisions d’une poignée de hauts responsables. Lorsque ces décisions sont bonnes, tant mieux… mais lorsqu’elles sont mauvaises ?

La morale de l’histoire : Bitcoin et la décentralisation

Concentrer trop de pouvoir entre trop peu de mains n’est jamais sain. Politique, économie, finance, conseils de copropriété, projets universitaires, équipes de foot à cinq… tout fonctionne mal lorsqu’une seule entité décide pour tous.

Bitcoin a été créé précisément pour cette raison : redonner le pouvoir aux individus, réduire l’influence des autorités centrales et exploiter la décentralisation afin de bâtir un système plus démocratique, où les échanges se font entre pairs, sans intermédiaires pouvant limiter ou orienter les choix.

Bien sûr, il ne s’agit là que de l’une des nombreuses qualités et applications réelles de Bitcoin. Si cette introduction a éveillé votre curiosité, nous vous invitons à lire notre article sur l’histoire et le fonctionnement du BTC, pour découvrir le potentiel révolutionnaire du roi des cryptomonnaies.

Qui sont les 9 femmes les plus riches du monde ? Le classement 2025

Classement mis à jour des femmes les plus riches du monde en 2025

Qui sont les femmes les plus riches du monde en 2025 ? Y a-t-il eu des changements par rapport aux années précédentes ? Voici le classement 2025, basé sur la fortune nette de ces femmes, calculée en soustrayant les dettes de la valeur totale de leurs biens (immobilier, investissements, liquidités, entreprises).

Ce classement s’appuie sur les données publiées chaque année par Forbes, ainsi que sur le Bloomberg Billionaires Index, qui suit en temps réel l’évolution du patrimoine des milliardaires. Le classement peut donc fluctuer au fil des mois.

Voici les 9 femmes les plus riches du monde en 2025.

9. Marilyn Simons

Marilyn Simons, veuve du célèbre mathématicien et investisseur Jim Simons, a dirigé la Simons Foundation jusqu’en 2021. Cette fondation est l’une des plus grandes organisations philanthropiques des États-Unis. Elle finance la recherche dans quatre domaines principaux : les sciences et mathématiques, l’autisme et les neurosciences, la société et la culture, ainsi que les sciences de la vie.

8. Miriam Adelson

Suite au décès de son mari Sheldon Adelson en 2021, Miriam Adelson a hérité de la majorité des parts de Las Vegas Sands, un géant des casinos. La famille possède cinq établissements à Macao et un à Singapour. Sa fortune atteint 32,1 milliards de dollars. Elle est aussi une grande donatrice dans la recherche médicale, avec plus d’un milliard de dollars versés. En janvier et juillet 2024, Fidelity, en collaboration avec d’autres fonds d’investissement, a lancé deux fonds négociés en bourse (ETF) axés respectivement sur le bitcoin et l’ethereum. Cet événement a marqué une étape importante pour le secteur des cryptomonnaies. De plus, Fidelity a récemment annoncé le lancement de deux stablecoins en collaboration avec World Liberty Financial, un projet de finance décentralisée (DeFi) soutenu par la famille Trump.

Découvrir le marché crypto

7. Abigail Johnson

Abigail Johnson, à la tête de Fidelity Investments, le troisième plus grand fonds d’investissement au monde (environ 5 300 milliards $ d’actifs), possède une fortune de 32,7 milliards $.
En 2024, Fidelity a lancé des ETF sur Bitcoin et Ethereum, marquant un tournant pour le secteur crypto. L’entreprise a aussi annoncé le lancement de deux stablecoins en collaboration avec World Liberty Financial, un projet DeFi soutenu par la famille Trump.

6. Savitri Jindal

Avec 35,5 milliards $, Savitri Jindal est la femme la plus riche d’Inde. Elle dirige le Jindal Group, actif dans l’acier, l’énergie et les infrastructures.
Engagée en politique, elle a été élue à l’assemblée législative de l’Haryana après la mort de son mari en 2005.

5. Rafaela Aponte-Diamant

Co-fondatrice avec son mari Gianluigi de la MSC (Mediterranean Shipping Company) en 1970, Rafaela Aponte-Diamant dirige aujourd’hui une flotte de près de 900 navires.
Sa fortune est estimée à 37,7 milliards $, grâce à la réussite de la plus grande compagnie maritime au monde.

4. Jacqueline Mars

Jacqueline Mars est héritière de Mars Inc., entreprise connue pour ses confiseries (M&M’s, Snickers) et ses marques pour animaux (Pedigree).
Avec 42,6 milliards $, elle est la quatrième femme la plus riche du monde et dirige l’entreprise familiale avec son frère John.

3. Julia Koch

Après la mort de son mari David Koch en 2019, Julia Koch a hérité de 42 % de Koch Industries, un des plus grands conglomérats privés du monde.
Sa fortune atteint 74,2 milliards $, et l’entreprise est active dans le pétrole, le papier, et la technologie médicale.

2. Françoise Bettencourt Meyers

Héritière du géant L’Oréal, Françoise Bettencourt Meyers a cédé sa place de première femme la plus riche du monde.
Sa fortune reste néanmoins colossale : 81,6 milliards $. Elle détient 35 % du groupe L’Oréal, dont les actions ont chuté de 20 % en raison de la baisse des ventes en Chine. Elle a aussi quitté le conseil d’administration, laissant la main à son fils Jean-Victor Meyers.

1. Alice Walton

Fille du fondateur de Walmart, Alice Walton domine le classement avec une fortune de 101 milliards de dollars, grâce à une hausse de 40 % de l’action Walmart.
Contrairement à ses frères, elle ne gère pas l’entreprise familiale : elle s’est consacrée à sa passion pour l’art. Elle a fondé le Crystal Bridges Museum of American Art, qui expose des œuvres de Warhol, O’Keeffe et Rothko.

Ce classement montre que les femmes les plus riches du monde investissent dans des domaines très variés : technologie, mode, art, finance ou industrie lourde. Qu’elles soient héritières ou entrepreneuses, elles continuent à façonner le paysage économique mondial.

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Le PAC est la meilleure façon d’investir

Quoi ? On commence directement par une bombe ? Ce serait vraiment un mythe ? Attendez, ne fuyez pas tout de suite, laissez-moi vous expliquer.

Le PAC, ou Plan d’Accumulation de Capital, est sans aucun doute une excellente façon de constituer un patrimoine, surtout si vous ne disposez pas de grosses sommes à investir d’un coup, ou si l’idée de tout placer en une seule fois vous stresse. De plus, mettre régulièrement de côté un petit montant réduit non seulement le risque d’investir au mauvais moment, mais cela vous aide aussi à développer une discipline mentale — digne d’un moine tibétain — notamment si vous utilisez des virements automatiques. Et soyons honnêtes : cela atténue l’impact émotionnel des hauts et des bas du marché.

Cependant, il y a un bémol : cette stratégie n’est pas la plus efficace mathématiquement. D’un point de vue statistique, investir tout son capital en une seule fois (appelé PIC — Placement en Capital) donne généralement de meilleurs rendements. Pourquoi ? C’est simple : tout votre capital travaille pour vous dès le premier jour, ce qui vous permet de profiter pleinement de l’effet des intérêts composés. De plus, les marchés ayant tendance à monter sur le long terme, la probabilité d’acheter un actif à un prix inférieur aujourd’hui est statistiquement plus élevée que demain ou après-demain.

Enfin, il est important de noter que l’efficacité du PAC pour lisser les prix d’achat dans les phases baissières du marché est limitée, surtout si votre portefeuille est encore en phase de construction. Autrement dit, les premiers versements d’un PAC ont plus de chances d’influencer le prix moyen, mais cet effet diminue à mesure que votre portefeuille grandit.

Cela dit, soyons clairs : le PAC reste une excellente méthode d’investissement et d’épargne. Pour un grand nombre d’investisseurs — sans doute la majorité —, c’est la meilleure solution disponible. Même si ce n’est pas la plus rentable en valeur absolue, la tranquillité d’esprit qu’elle offre peut valoir bien plus que quelques points de performance.

Plus de risque = plus de rendement

Cela peut sembler être une hérésie financière, une attaque directe contre le célèbre dicton : “pas de douleur, pas de gain”. Comment l’idée d’un équilibre entre risque et rendement pourrait-elle être un mythe ?

Pour comprendre cela, il faut s’aventurer dans un concept physique et statistique : l’ergodicité. En termes simples, un système est dit ergodique si, à long terme, la moyenne dans le temps d’un seul parcours est équivalente à la moyenne de tous les parcours possibles. Si cela vous paraît obscur, rassurez-vous, vous n’êtes pas seul.

Prenons un exemple plus concret. Imaginez votre motard préféré, extrêmement doué, souvent sur le podium. Mais il a un style de conduite très risqué — freins tardifs, roues arrière dans les virages — ce qui provoque souvent des chutes et blessures. Pour simplifier, disons qu’il a 20 % de chances de gagner une course, mais aussi 20 % de chances de se blesser gravement et de rater le reste du championnat. Quelles sont alors ses chances de remporter un championnat de 10 courses ?

L’intuition pourrait vous dire qu’avec 20 % de chances de gagner, il remportera 2 courses sur 10. Logique, non ? Mais la réalité est bien plus complexe. Le risque élevé de blessure change toute la donne. S’il se blesse sérieusement — ce qui a 1 chance sur 5 de se produire à chaque course — il peut être éliminé du championnat très tôt. Il pourrait gagner deux courses, puis finir la saison sur le canapé, une jambe dans le plâtre.

C’est là que le concept de non-ergodicité prend tout son sens. Il montre que les compétences individuelles ne suffisent pas si elles sont accompagnées de prises de risques extrêmes. Cela peut conduire à la ruine — dans ce cas, sportive. Dans le monde des investissements, c’est pareil : prendre trop de risques, même avec une forte probabilité de gain, peut entraîner des pertes irrécupérables et rendre les moyennes historiques inutiles.

Dans un contexte non ergodique, l’objectif n’est plus de maximiser le rendement, mais d’assurer la survie. Et la clé, c’est la diversification. Elle réduit le risque de subir une perte définitive, celle dont on ne se remet jamais.

Pour investir, il faut être informé

Cela peut paraître étonnant, mais parfois, un investisseur qui ignore volontairement l’actualité des marchés — en choisissant de faire abstraction du bruit — peut être plus efficace. Oui, vous avez bien lu. Car ceux qui sont inondés d’informations, de graphiques, d’opinions et de tweets alarmistes, sont plus enclins à prendre des décisions impulsives, et trop fréquentes.

De plus, les investisseurs qui se prennent pour le nouveau Warren Buffett, toujours bien informés et à jour, risquent d’avoir envie d’expérimenter. Ils se lancent alors dans des instruments financiers complexes dignes d’un film de science-fiction, achètent des actifs “exotiques”, ou élaborent des stratégies si sophistiquées qu’elles pourraient mettre en difficulté un ingénieur de la NASA. Le résultat ? Ils prennent trop de risques et perdent le contrôle.

Parfois, l’investisseur trop informé finit comme un cuisinier qui, en voulant rendre son plat exceptionnel avec trop d’épices “spéciales”, finit par gâcher une recette simple mais efficace.

Les jeunes ont un horizon temporel très long

Plus qu’un faux mythe, on est ici face à une erreur logique classique, une fausse perspective. Beaucoup pensent que les jeunes disposent de décennies devant eux pour investir : vingt, vingt-cinq, trente ans… Cela semble une éternité ! Cette vision repose sur une logique semblable à celle d’un jeu vidéo, où l’on essaie de maximiser le score final, ici représenté par l’épargne accumulée pour la retraite.

Mais la réalité est souvent bien différente. Si tu es jeune et que tu prends le temps d’y réfléchir, tu réaliseras probablement que l’argent que tu investis aujourd’hui pourrait te servir bien avant tes vieux jours — si toutefois ceux-ci incluent encore une pension, vu les incertitudes autour des systèmes de retraite. Tu pourrais en avoir besoin pour un apport immobilier, un mariage, un master onéreux, ou ce voyage dont tu rêves depuis toujours. Bref, tôt ou tard, tu auras envie ou besoin d’utiliser cet argent.

L’idée d’investir uniquement en actions sous prétexte qu’“on a encore le temps” revient à préparer un marathon en ne mangeant que des bonbons. Il est crucial d’avoir un portefeuille diversifié, avec des actifs aux profils de risque et de rendement variés, et pas seulement des actions, qui ont besoin de temps pour produire des résultats. Par exemple, on peut envisager d’ajouter des obligations, des ETF obligataires, voire des cryptomonnaies ou des matières premières pour équilibrer l’ensemble.

L’ETF mondial est le Graal qui réplique fidèlement l’économie mondiale

On arrive ici à une véritable doctrine chez les investisseurs des forums : la philosophie du “VWCE & Chill”, ou son équivalent global. C’est une véritable manière de vivre, presque une religion, avec ses excommunications pour ceux qui osent s’éloigner du droit chemin de l’indice mondial. Beaucoup d’investisseurs adoptent cette approche avec une foi presque aveugle, sans se poser de questions sur la véritable nature de leur choix d’investissement.

Il est essentiel de comprendre que la Bourse ne reflète pas fidèlement l’économie mondiale. Elle ne représente qu’une partie – certes importante – des entreprises cotées, celles qui ont choisi (et qui peuvent se permettre) de faire appel au marché. Aux États-Unis, la culture financière est telle que de nombreuses grandes entreprises sont cotées en bourse. En revanche, en Europe et dans d’autres régions, beaucoup d’entreprises performantes restent privées, préférant d’autres formes de financement. Un ETF actions mondiales, aussi diversifié soit-il, laisse donc de côté une part importante de l’économie réelle.

Et comment ne pas évoquer ici le monde des cryptomonnaies ? Le Bitcoin, en particulier, s’est imposé ces dernières années comme un actif incontournable, notamment grâce à sa croissance prévisible, liée à la cyclicité de son prix. Il a permis à de nombreux investisseurs de faire fortune et il est aujourd’hui l’un des actifs les plus populaires au monde, aussi grâce aux ETF Bitcoin émis par de grands gestionnaires d’actifs américains. On l’appelle souvent l’or numérique, car il joue un rôle de valeur refuge essentiel dans le système financier actuel.

Son offre limitée par le code, son absence de contrôle centralisé, et sa résilience face aux politiques monétaires inflationnistes en font une véritable assurance contre les dérapages des banques centrales. Dans un contexte marqué par l’explosion de la dette publique américaine et une perte de confiance dans les monnaies traditionnelles, le Bitcoin n’est plus une simple alternative : c’est une solution robuste, un rempart stratégique.

Oui, sa volatilité est élevée, mais c’est le prix à payer pour une innovation radicale, encore en phase d’adoption mondiale. Ignorer le Bitcoin aujourd’hui, c’est un peu comme avoir snobé l’arrivée d’Internet dans les années 90.

Supply chain et Open Finance : l’intégration qui pourrait révolutionner la logistique mondiale

Supply chain et Open Finance : comment l’intégration change tout

Et si l’Open Finance changeait pour toujours la gestion de la supply chain?

L’intégration de l’Open Finance dans la supply chain promet une transformation en profondeur des flux financiers. Grâce aux API, les différents acteurs peuvent mieux gérer les flux, automatiser les transactions et fluidifier l’ensemble du système. Comment ? Voyons cela ensemble.

Supply chain : définition et fonctionnement

La supply chain désigne l’ensemble des étapes entre la création d’un produit et sa livraison au consommateur final. Le terme “chaîne” est utilisé à dessein, car chaque maillon dépend du précédent.

Tandis que la supply chain gère les flux physiques, la supply chain finance (SCF) prend en charge les flux financiers. Son objectif : optimiser les relations économiques entre acheteurs et fournisseurs, renforcer la collaboration, limiter les retards de paiement et améliorer la stabilité de l’ensemble.

En cas de non-livraison, de défaut de paiement ou de tension sur les délais, la chaîne s’enraye — d’où l’intérêt des outils comme le reverse factoring ou le dynamic discounting.

Reverse factoring et dynamic discounting : comment ça fonctionne ?

Le reverse factoring (à ne pas confondre avec l’affacturage classique) est un mécanisme où l’acheteur, souvent une grande entreprise, sollicite une société de financement pour payer plus rapidement le fournisseur, à des conditions plus avantageuses. L’entreprise acheteuse rembourse ensuite le prêt selon des termes définis.

Le dynamic discounting, quant à lui, repose sur un paiement anticipé directement par l’acheteur, sans intermédiaire. Plus le paiement est rapide, plus la réduction sur la facture est importante. Ce système améliore la gestion de trésorerie des PME et leur permet d’accéder à des liquidités à coût réduit.

Open Finance : de quoi parle-t-on ?

L’Open Finance est un modèle qui permet le partage sécurisé et consenti des données financières des clients entre différents acteurs — banques, institutions, fintech, etc. C’est une extension de l’Open Banking, qui va au-delà des seuls comptes bancaires pour inclure assurances, prêts, épargne, retraite, etc.

Ce système repose sur trois piliers :

  • Le client qui donne son consentement
  • Les institutions financières
  • Les TPP (Third Party Providers), qui traitent et utilisent les données

Les API jouent ici un rôle central : elles agissent comme passerelles entre les systèmes informatiques, permettant un échange fluide et sécurisé des informations financières.

Une analogie pour mieux comprendre

Imaginez organiser un pique-nique de Pâques. Vous devez coordonner les grillades, les boissons, les couverts, les légumes… et chacun vous envoie des messages. Rapidement, c’est le chaos.

Vous créez alors un groupe WhatsApp. Résultat : tout le monde communique directement, sans passer par vous.
Voilà ce que fait l’Open Finance : faciliter les échanges entre les différents maillons d’un système complexe, comme le ferait un groupe de discussion bien structuré.

Que se passe-t-il quand la supply chain adopte l’Open Finance ?

Aujourd’hui, la supply chain souffre de communications linéaires et cloisonnées. Grâce aux API de l’Open Finance, ces échanges peuvent devenir continus, automatisés et transparents.

Les institutions bancaires, les TPP, les intermédiaires SCF et les ERP d’entreprise peuvent ainsi échanger en temps réel. Résultat :

  • Moins d’erreurs humaines
  • Meilleure productivité
  • Meilleure évaluation du risque
  • Plus de rapidité dans les règlements

Les services AIS (Account Information Services) permettent de voir l’état financier d’une entreprise, tandis que les PIS (Payment Initiation Services) déclenchent automatiquement les paiements selon des conditions définies.

Un exemple concret : GiardiNani S.r.l.

GiardiNani fabrique des nains de jardin. Une entreprise britannique passe une grosse commande, mais GiardiNani n’a pas la trésorerie nécessaire pour commencer la production.

Grâce au reverse factoring, l’entreprise acheteuse valide la facture via son ERP. L’API transmet les données à un tiers financeur, qui évalue la situation financière (AIS) des deux sociétés. Le financement est accordé à des conditions avantageuses, et le paiement est déclenché automatiquement (PIS).

GiardiNani reçoit l’argent, lance la production, et l’entreprise britannique rembourse le financement 60 jours plus tard. Résultat : accès rapide à la liquidité, processus fluide, et gain de temps — donc d’argent.

Et demain ? Intelligence artificielle, blockchain et prédiction des risques

Aujourd’hui, l’Open Finance permet une meilleure réactivité. Mais demain, grâce à l’intelligence artificielle et au machine learning, il sera possible d’anticiper les crises de liquidité, d’optimiser dynamiquement les services, et de modéliser les risques.

La blockchain, par sa transparence native, jouera un rôle essentiel dans la traçabilité et la sécurité des flux financiers. Des projets comme VeChain montrent déjà comment la crypto peut améliorer la gestion des chaînes logistiques.

ESG et durabilité : un investissement éthique dans un avenir incertain ?

ESG et durabilité : l’investissement éthique est-il en crise ?

ESG et durabilité étaient à la mode, mais le vent tourne : que s’est-il passé ?

L’investissement durable selon les critères ESG (Environnemental, Social et Gouvernance) a longtemps été un sujet phare. En 2022, une recherche Google sur « ESG » revenait à plus de 200 millions de résultats. Cette tendance reflétait une époque marquée par la prise de conscience des risques climatiques et par l’adoption de politiques vertes. Cependant, les données récentes révèlent que cette dynamique pourrait s’essouffler. Dans cet article, nous verrons en quoi consistent les investissements ESG et pourquoi leur popularité diminue.

ESG : signification, critères et notations

ESG signifie Environmental, Social, and Governance, et constitue la grille d’analyse pour juger de la durabilité, de la RSE (Responsabilité Sociale des Entreprises) et de l’impact éthique d’une entreprise ou d’un investissement. C’est une composante de l’investissement durable ou SRI.

  • Critères Environnementaux : gestion des ressources, déchets, pollution et respect des normes.
  • Critères Sociaux : conditions de travail, droits humains, relations avec employés, fournisseurs, clients et communautés locales.
  • Critères de Gouvernance : transparence, lutte contre la corruption, indépendance des conseils d’administration, protection des minorités, diversité de genre.

Ces critères sont souvent évalués par des agences spécialisées (MSCI ESG Research, Sustainalytics, S&P Global ESG, Moody’s ESG, Standard Ethics) qui attribuent des notations ESG.

ESG et contradictions : scandales et greenwashing

L’investissement ESG est censé combiner le profit avec la conscience écologique et sociale. Hélas, certaines entreprises et fonds ont exploité cette tendance pour améliorer leur image (le fameux greenwashing) sans respecter leurs engagements.

  • Dieselgate (2015) : Volkswagen falsifiait les tests d’émissions pour se présenter en entreprise responsable.
  • Wirecard (2020) : cette fintech allemande, malgré des notations ESG « moyennes », a fait faillite avec un trou de 1,9 milliard $.

Selon un rapport de l’ESMA, les fonds se revendiquant ESG attirent en moyenne +8,9 % de capitaux la première année, surtout ceux axés sur l’environnement… mais le risque de greenwashing est élevé.

ESG et Trump : « Drill, baby, drill ! » ne font pas bon ménage

En novembre dernier, Donald Trump est redevenu président des États-Unis. Son discours anti-ESG et anti-climat s’est manifesté dès son investiture du 20 janvier, avec la suppression du Green New Deal. Réaction des marchés :

  • En T1 2025, les fonds ESG globaux ont subi des sorties record de 8,6 Mds $, contre 18,1 Mds d’entrées au trimestre précédent.
  • Aux États-Unis, c’est le 10ᵉ trimestre consécutif de retraits.
  • En Europe, premiers retraits nets depuis 2018 avec 1,2 Mds $ d’euros retirés.
    => Pourtant, les fonds ESG gèrent encore plus de 3 000 Mds $ d’actifs.

Les fermetures et renommages de fonds ESG sont massifs : en 2024, 94 fermetures au T4 (351 sur l’année) et 213 renommages européens (dont de nombreux retirant l’ESG).

Un sondage de Stanford montre un désamour des jeunes investisseurs :

  • Investissement priorisant l’environnement : 2022 → 44 %, 2024 → 11 %
  • Social : 47 % → 10 %, Gouvernance : 46 % → 7 %

Durabilité et Bitcoin : un défi ouvert

Le principal reproche à Bitcoin est sa consommation énergétique liée au minage. Mais un rapport du Cambridge CCAF (avril  2025) indique que 52,4 % de cette énergie provient désormais de sources durables : 23,4 % hydro, 15,4 % éolien, 9,8 % nucléaire.

D’autres initiatives innovantes :

  • Salvador : minage via géothermie, solaire, éolien.
  • MARA : valorisation du Associated Petroleum Gas (APG) pour alimenter ses centres de minage.

ESG, quel avenir ?

Il n’existe pas de boule de cristal. Faut-il voir ces développements comme le creux de la vague ESG ou comme une phase de réajustement légitime ?
Qu’en pensez-vous ?