Quelles perspectives pour le marché boursier au quatrième trimestre 2024 ?

Le rapport trimestriel de BlackRock sur l’état du marché boursier pour le quatrième trimestre 2024 s’ouvre sur une citation percutante de Tony De Spirito, directeur des investissements de BlackRock : « L’économie n’est pas le marché boursier. Et c’est une bonne nouvelle. » Cette phrase rappelle que même si l’économie réelle ralentit, cela ne signifie pas forcément que le marché boursier suivra la même tendance. Voici les prévisions de BlackRock pour le marché boursier dans les prochains mois.

Marché boursier : observations générales

Ce quatrième trimestre 2024 s’annonce particulièrement mouvementé pour le marché boursier et celui des crypto-monnaies. Les analystes de BlackRock prévoient que les actifs à risque pourraient connaître une forte volatilité, en partie en raison des élections américaines de novembre et des baisses de taux d’intérêt par les banques centrales, notamment la Réserve fédérale américaine (FED). Ces réductions de taux pourraient soutenir les actions et offrir des opportunités d’investissement intéressantes.

Cependant, le troisième trimestre 2024 a déjà été marqué par une volatilité significative, liée aux inquiétudes concernant le ralentissement économique et le risque de récession. La réaction de la FED, jugée lente, a alimenté cette instabilité. Pourtant, BlackRock souligne que les fondamentaux du marché boursier sont restés solides, malgré les incertitudes économiques.

Les deux facettes de la volatilité

Le rapport de BlackRock explore ensuite le thème de la volatilité, cruciale pour comprendre le comportement du marché boursier au cours des prochains mois. Les analystes rappellent que si le sentiment des investisseurs influence les marchés, ce sont toujours les fondamentaux qui prédominent à long terme. Les investisseurs doivent donc se concentrer sur la création de valeur et éviter d’être distraits par les fluctuations de court terme.

Tony De Spirito, dans le rapport, détaille les bénéfices potentiels de la volatilité en quatre points :

  1. La volatilité peut être bénéfique : Les corrections de marché permettent d’augmenter son exposition à certains actifs de qualité, surtout si les mouvements sont dus à des dynamiques de marché sans impact sur les fondamentaux. Les investisseurs peuvent ainsi saisir des opportunités d’achat lors des dips.
  2. La volatilité est normale : Les oscillations du marché boursier, loin d’être anormales, ont permis aux marchés de rebondir après des crises majeures comme celle de 2008. BlackRock s’attend à des pics de volatilité cette année, notamment liés aux décisions de la FED.
  3. Les corrections de marché sont courantes : Au cours des 35 dernières années, l’indice S&P 500 a connu une vingtaine de corrections de plus de 10 %, mais il affiche malgré tout un rendement annuel moyen de +14 % sur cette période. Investir avec une perspective à long terme reste donc une stratégie solide face aux fluctuations.
  4. Plus de volatilité peut entraîner des rendements plus élevés : BlackRock observe que les périodes de forte volatilité sont souvent suivies de meilleurs rendements. Par exemple, lorsque le Volatility Index (VIX) dépasse 29 points, les rendements semestriels du S&P 500 atteignent en moyenne 16 %, contre 5 % lorsque le VIX est inférieur à 12 points. La volatilité, en somme, peut être un moteur de performance à court terme.

Les élections américaines et leur impact sur le marché boursier

Les élections américaines de novembre constituent un événement clé pour le marché boursier ce trimestre. BlackRock analyse l’impact des élections passées sur les performances boursières, montrant que si les résultats des élections provoquent souvent des fluctuations immédiates, ces effets s’estompent généralement à moyen terme. Depuis 1996, seules deux élections sur sept ont généré une volatilité prolongée de plus de onze mois après le scrutin.

Le message de BlackRock est clair : même en période d’incertitude électorale, les investisseurs doivent privilégier une vision à long terme. L’histoire boursière a démontré que le marché peut surmonter des crises importantes, comme les démissions présidentielles, la stagflation, la crise de 2008 ou encore le choc du COVID-19. La patience reste donc une vertu essentielle pour les investisseurs.

L’impact des baisses de taux de la FED

Le rapport de BlackRock examine aussi les possibles effets des réductions de taux d’intérêt par la FED. Les marchés boursiers, d’après les analyses de BlackRock, ont tendance à bien réagir aux baisses de taux, surtout si celles-ci ne s’accompagnent pas d’une récession. Les données montrent en outre que les actions de grandes entreprises tendent à surperformer celles des petites capitalisations jusqu’à trois ans après une première réduction de taux.

En termes sectoriels, les actions des secteurs de la santé et des biens de consommation se démarquent souvent par des rendements supérieurs à la moyenne dans l’année suivant une baisse de taux, ce qui pourrait intéresser les investisseurs cherchant une exposition défensive dans un contexte incertain.

Et qu’en est-il du marché des crypto-monnaies ?

BlackRock, qui a récemment exprimé un vif intérêt pour le secteur des crypto-monnaies, notamment à travers son CEO Larry Fink, explore également le potentiel de diversification du Bitcoin. D’après leur analyse, le prix du Bitcoin est faiblement corrélé aux actions, ce qui en fait un actif de diversification unique dans un portefeuille. Les rallyes du Bitcoin, bien que volatils, se distinguent par leur intensité, offrant ainsi un potentiel de rendement attractif.Grâce à sa technologie de blockchain sécurisée et immuable, Bitcoin est perçu comme une réserve de valeur fiable, à l’abri des manipulations. Son réseau, basé sur le Proof of Work, bénéficie de la puissance de milliers de nœuds et mineurs, garantissant la vérification de chaque transaction. Ce haut niveau de sécurité et son caractère immuable renforcent la confiance des investisseurs, consolidant ainsi le rôle du Bitcoin en tant qu’actif alternatif sur le long terme.