Mercosur : l’UE donne son feu vert à l’accord

Accord Mercosur : une nouvelle ère?

Après 25 ans de négociations, le Mercosur et l’Union européenne sont plus proches que jamais de finaliser un partenariat stratégique. Mais qu’est-ce que cela signifie concrètement ?

Le Mercosur et l’Union européenne pourraient être sur le point de signer un accord commercial que la Commission européenne elle-même a qualifié de « plus grand accord de libre-échange jamais signé ». En effet, l’accord UE-Mercosur concerne des pays qui représentent environ 20 billions de dollars de PIB et 700 millions de consommateurs.

Qu’est-ce que le Mercosur exactement ?

Le Mercosur—ou Mercado Común del Sur (Marché commun du Sud)—est une organisation établie en 1991 par le Traité d’Asunción. Son objectif est de « promouvoir un espace commun qui génère des opportunités d’affaires et d’investissement à travers l’intégration compétitive des économies nationales sur le marché international ». Ses membres à part entière sont le Brésil, l’Argentine, le Paraguay et l’Uruguay. Le Venezuela était également un membre à part entière, mais il a été suspendu en 2016 pour pratiques antidémocratiques. La Bolivie est actuellement en phase d’adhésion en tant que cinquième membre à part entière.

Il existe également plusieurs membres associés, qui bénéficient d’un statut privilégié mais ne font pas partie du bloc principal. Il s’agit du Chili, de la Colombie, de l’Équateur et du Pérou.

Le Mercosur est donc un marché commun qui a pour but d’accroître les échanges de biens et de services, ainsi que la libre circulation des personnes. Cela s’applique à la fois au niveau régional entre les pays d’Amérique du Sud et au niveau international via des accords avec d’autres blocs, comme celui avec l’Union européenne. Pour y parvenir, les pays membres s’efforcent de réduire mutuellement les barrières douanières, favorisant ainsi l‘intégration économique.

En 2023, le bloc Mercosur a généré 447 milliards de dollars d’exportations et 357 milliards de dollars d’importations, ce qui équivaut à 10,9 % du commerce international. Ces chiffres incluent à la fois le commerce interne entre les membres et le commerce externe avec d’autres pays.

Que prévoit l’accord UE-Mercosur ?

Les négociations entre l’UE et le Mercosur durent depuis environ 25 ans, marquées par des périodes de tension et de détente. Une avancée a finalement eu lieu le 6 décembre 2024 à Montevideo, en Uruguay, lorsque les dirigeants de l’UE ont trouvé un accord avec les pays du bloc sud-américain. Ce mercredi, la Commission européenne a présenté les traités qui définiront l’accord commercial, constituant une nouvelle étape vers son officialisation.

L’accord est le fruit d’une volonté commune de supprimer les obstacles commerciaux, d’assurer un approvisionnement responsable et respectueux de l’environnement en matières premières (avec une attention particulière portée à la déforestation de l’Amazonie) et d’envoyer un message clair en faveur d’un commerce international réglementé et contre toute forme de protectionnisme.

Plus précisément, l’accord repose sur un principe de réciprocité. Les industries européennes, principalement l’automobile, les machines et les spiritueux, bénéficieront d’un accès accru au marché du Mercosur. En contrepartie, le Mercosur pourra plus facilement exporter ses produits agroalimentaires vers l’Europe, notamment la viande, le sucre, le café et le soja.

Ce dernier point, en particulier, a suscité une certaine inquiétude parmi les entreprises du secteur agroalimentaire en France, en Pologne et, dans une certaine mesure, en Italie. La principale crainte est liée à la concurrence déloyale. Les pays d’Amérique du Sud ont des réglementations environnementales et alimentaires moins strictes que l’UE, ce qui autorise l’utilisation d’antibiotiques, de pesticides et d’hormones interdits sur le Vieux Continent.

Quoi qu’il en soit, l’accord prévoit un assouplissement progressif des tarifs douaniers sur 90 % des biens échangés entre les deux blocs. Il établit également des canaux préférentiels pour les entreprises européennes et sud-américaines, leur donnant un meilleur accès aux marchés publics et aux possibilités d’investissement.

Selon la Commission européenne, le résultat final sera une augmentation de 39 % des exportations de l’UE vers le Mercosur et la création d’environ 440 000 nouveaux emplois à travers l’Europe.

Prochaines étapes

Comme prévu, l’accord UE-Mercosur n’est pas encore officiel. Il représente cependant une phase cruciale pour rapprocher les deux blocs commerciaux, d’autant plus qu’ils cherchent à se protéger des tarifs douaniers coûteux de l’ère Trump.

Il s’agit d’un accord commercial provisoire, c’est-à-dire temporaire. À ce titre, il ne nécessite pas l’approbation des 27 États membres, mais uniquement la ratification de la majorité qualifiée du Conseil de l’UE. Cela signifie qu’au moins 15 pays sur 27 (soit 55 %), représentant au moins 65 % de la population, doivent voter en sa faveur.

Guerre en Ukraine : les dernières actualités

Le week-end a été particulièrement mouvementé pour Donald Trump, qui a accueilli Vladimir Poutine, Volodymyr Zelensky, plusieurs chefs d’État européens, ainsi que le secrétaire général de l’OTAN, Mark Rutte, aux États-Unis. En l’espace de quatre jours, l’ancien président américain, toujours aussi imprévisible, a reçu une série de dirigeants dans le but de trouver une issue possible à une guerre qui dure depuis maintenant quatre ans, depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

Petit retour sur les faits marquants – avec un point final sur la réaction des marchés financiers.

Trump et Poutine : rencontre en Alaska – 15 août

Le 15 août, sur une base militaire américaine près d’Anchorage, en Alaska, Donald Trump a rencontré Vladimir Poutine en tête-à-tête pour évoquer la guerre en Ukraine. Ce rendez-vous a attiré l’attention des médias du monde entier, notamment en raison de l’attitude étonnamment chaleureuse de Trump envers son homologue russe : tapis rouge, poignées de main appuyées, tapes dans le dos et sourires complices.

Mais un détail, en particulier, a fait la une : le président américain a spontanément proposé à Poutine de monter à bord de “The Beast”, la limousine présidentielle blindée, pour un court trajet à l’abri des caméras et micros. Ce qui s’est dit lors de ces dix minutes reste un mystère. Ce que l’on sait en revanche, c’est que les deux hommes ont été vus en train de rire et discuter comme deux vieux amis.

Et la conférence de presse qui a suivi – les guillemets sont intentionnels – n’a rien révélé de concret. Les deux dirigeants ont évité les questions, se contentant de formules vagues et bien rodées.

Poutine a ouvert la séance en saluant une ambiance de « respect mutuel », n’hésitant pas à rappeler qu’l’Alaska appartenait autrefois à la Russie. Il est ensuite revenu au cœur du sujet : la guerre. Comme à son habitude, il a affirmé que des négociations de paix ne pouvaient commencer qu’à condition de respecter plusieurs prérequis : reconnaissance internationale de la souveraineté russe sur les territoires disputés, démilitarisation et neutralité de l’Ukraine, absence de forces étrangères sur le territoire, et nouvelles élections ukrainiennes.

Puis ce fut au tour de Trump. Étonnamment sobre, le président américain – connu pour ses interventions interminables – s’est montré très concis. « Nous avons trouvé beaucoup de points d’accord », « de grands progrès », « une réunion extrêmement productive » : voilà l’essentiel de son discours. Beaucoup de langue de bois diplomatique, donc, conclue par une simple reconnaissance qu’aucun accord formel n’avait été trouvé, mais que « nous avons de très bonnes chances d’y arriver ».

Trump, Zelensky, l’Europe et l’OTAN réunis à Washingto

Entre dimanche et lundi, Donald Trump s’est entretenu avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky, avant d’inviter six dirigeants européens – Emmanuel Macron (France), Mertz (Allemagne), Giorgia Meloni (Italie), Keir Starmer (Royaume-Uni), Alexander Stubb (Finlande) et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen – ainsi que le secrétaire général de l’OTAN, Mark Rutte.

Le thème central de ce sommet était sans surprise : la sécurité et l’intégrité territoriale de l’Ukraine. Depuis plusieurs mois, Zelensky, appuyé par les responsables européens et de l’OTAN, demande à Trump des garanties fermes : tout accord de paix doit préserver la souveraineté ukrainienne, et les accords futurs doivent dissuader toute nouvelle agression russe. La proposition ? Permettre à Kyiv de se doter d’une armée moderne, spécialisée et bien équipée, capable de jouer un rôle dissuasif.

Le problème ? Vladimir Poutine, comme évoqué précédemment, est fermement opposé à cette vision et continue d’exiger des conditions tout à fait différentes.

Quelle est la suite ?

Difficile à dire, entre la nature insaisissable de Poutine et l’attitude imprévisible de Trump. Cela dit, le 19 août, Trump a confirmé que Poutine avait accepté une rencontre directe avec Zelensky, à laquelle devrait succéder un sommet trilatéral réunissant les États-Unis, la Russie et l’Ukraine.

Sur son compte Truth Social, Trump a écrit :

« À l’issue des réunions, j’ai appelé le président Poutine et commencé à organiser une rencontre, dans un lieu encore à définir, entre le président Poutine et le président Zelensky. Une fois cette réunion terminée, un sommet trilatéral aura lieu, réunissant les deux présidents et moi-même. »

Cette annonce a également été confirmée par le Premier ministre britannique Keir Starmer et le chancelier allemand Mertz.

Comment les marchés ont-ils réagi ?

Du côté des marchés financiers traditionnels, la réaction a été globalement positive. Les trois principaux indices américains – Nasdaq, Dow Jones et S&P 500 – ont d’abord progressé à l’annonce du sommet Trump–Poutine en Alaska, avant de reculer légèrement. Les analystes estiment que les investisseurs attendaient des résultats plus concrets, au lieu de simples promesses diplomatiques.

Même tendance en Europe, notamment à Paris, Francfort et Londres, où les marchés affichent une bonne performance depuis le début du mois d’août.

Du côté des cryptomonnaies, le scénario est différent.

Entre le 13 et le 14 août, le Bitcoin a atteint un nouveau record historique à 124 000 dollars, avant de redescendre à environ 115 600 dollars, échouant une nouvelle fois à franchir la zone de résistance située entre 121 000 et 123 000 dollars.

Ethereum s’est également approché de son plus haut historique, le manquant de juste 100 dollars. Il se négocie actuellement autour de 4 300 £, et une nouvelle tentative de hausse semble probable – surtout depuis que la résistance précédente à 4 100 £ semble désormais faire office de support.

Quant à la capitalisation totale du marché, elle est passée de 3,7 trillions de dollars à environ 3,85 trillions depuis l’annonce du 7 août, soit une hausse d’environ 3,8 % (environ 150 milliards de dollars).

Enfin, la dominance du Bitcoin continue de reculer. Au cours des 12 derniers jours, la part de marché du BTC a chuté de plus de 3 points, pour atteindre 59,7 % au moment de la rédaction de cet article.

Une lueur d’espoir ?

Alors, Donald Trump parviendra-t-il vraiment à réunir Vladimir Poutine et Volodymyr Zelensky autour d’une même table de négociation ? Sommes-nous réellement en train de nous rapprocher de la paix, ou assistons-nous simplement à un théâtre politique bien orchestré ?

Et surtout, quel rôle l’Europe jouera-t-elle dans tout cela ?Pour ne rien manquer des prochaines évolutions, abonnez-vous à notre chaîne Telegram ou inscrivez-vous directement sur Young Platform via le lien ci-dessous.

Comment fonctionne la Bourse, expliqué simplement

Comment fonctionne la Bourse ?

NYSE, Nasdaq, LSE – que signifient ces noms ? Ce sont les noms de certaines des principales places boursières mondiales. Mais au juste, qu’est-ce que la Bourse, et comment fonctionne-t-elle ?

La Bourse, aussi appelée marché boursier, est un lieu d’échange financier où s’achètent et se vendent des actions, des obligations et d’autres instruments financiers. Longtemps réservée à un cercle restreint de professionnels, elle est aujourd’hui entrée dans la culture populaire, notamment grâce à de nombreux films cultes apparus depuis les années 1970.

Mais quelle est l’origine de la Bourse ? Quels sont ses éléments fondamentaux ? Et qui sont les principaux acteurs de ce système ? Jetons un œil de plus près.

Comment et quand la Bourse a-t-elle été créée ?

Les premières traces écrites d’activités d’échange, de prêt et de dépôt remontent au deuxième millénaire avant J.-C., gravées dans le Code de Hammurabi en Mésopotamie. On retrouve également des pratiques similaires chez les Grecs, Étrusques et Romains de l’Antiquité.

Toutefois, ces opérations financières anciennes ne peuvent pas encore être qualifiées de transactions boursières au sens moderne du terme. La première véritable bourse a été fondée à Amsterdam, aux Pays-Bas, au XVIIe siècle.

Le Moyen Âge

À la fin du Moyen Âge, le monde de la finance commence à se structurer avec l’apparition des premières institutions bancaires. L’Italie – notamment les villes de Gênes, Venise et Sienne – s’impose alors comme le principal centre financier de l’Europe.

Vers le XIVe siècle, un nouveau centre d’échange émerge à Bruges, en Belgique, attirant des marchands venus de tout le continent. Ce développement contribue à poser les bases d’un système financier encore très rudimentaire. C’est dans le palais Ter Buerse, construit par la famille aristocratique Van der Bourse, que les commerçants se réunissaient pour échanger marchandises et devises. C’est de ce lieu que vient le mot « Bourse ».

Par la suite, d’autres places boursières importantes voient le jour à Anvers, Lyon et Francfort, marquant le passage d’une gestion privée à une gestion publique, avec des règles de plus en plus claires et strictes.

L’Époque moderne

Au XVIIe siècle, la Bourse d’Amsterdam devient la plus importante d’Europe – et probablement du monde. C’est également à cette époque qu’apparaissent les premières sociétés par actions, donnant un nouvel élan aux échanges de titres financiers, y compris les obligations d’État et les matières premières.

Le XVIIIe siècle est marqué à la fois par l’essor du commerce international et par une série de bulles spéculatives. La plus célèbre reste la bulle des mers du Sud en Angleterre (entre 1710 et 1720), où les cours d’une société de négoce ont flambé avant de s’effondrer, provoquant d’importantes pertes. Cet épisode conduit à l’adoption du Bubble Act, une loi destinée à limiter la spéculation en restreignant la création de nouvelles entreprises.

Pendant ce temps, à New York, un petit groupe de marchands commence à se réunir sous un platane sur Wall Street pour échanger des titres – une initiative modeste qui donnera naissance à un futur centre financier mondial.

La Révolution industrielle et la Bourse moderne

À cette période, la Bourse joue un rôle clé non seulement dans le développement des entreprises, mais aussi dans la croissance économique des nations. Londres et Paris deviennent des places financières majeures, finançant la construction d’usines, d’infrastructures, ainsi que des projets coloniaux et militaires.

En 1817, la Bourse de New York (NYSE) a été officiellement créée. Au fil du temps, elle deviendra la plus grande bourse du monde en termes de capitalisation boursière.

Le XXe siècle : succès et graves crises financières

À partir de 1900, la Bourse devient le cœur battant du système capitaliste. Économie et finance sont désormais étroitement liées. Ce siècle est marqué par de forts contrastes, alternant entre des périodes de croissance économique spectaculaire – comme les années folles et le boom d’après-guerre – et de grandes crises financières, telles que la Grande Dépression de 1929 ou le lundi noir de 1987.

Cette volatilité souligne la nécessité d’une réglementation accrue. Des autorités de surveillance comme la SEC (Securities and Exchange Commission) aux États-Unis et la Consob (Commission nationale des sociétés et de la Bourse) en Italie sont créées pour superviser les marchés financiers, désormais caractérisés par des flux de capitaux massifs.

En 1971, la création du Nasdaq marque une transition majeure : celle du passage d’une bourse physique – avec ses cris et gestes – à un système électronique, automatisé par des ordinateurs et des algorithmes.

L’ère numérique

Aujourd’hui, avec l’essor d’Internet, le fonctionnement de la Bourse a été profondément transformé. Les échanges sont devenus plus accessibles, instantanés, les mouvements de capitaux sont sans précédent, et de nouveaux marchés ont vu le jour.

Maintenant que nous avons parcouru son histoire, voyons comment fonctionne réellement la Bourse aujourd’hui.

Comment fonctionne la Bourse ?

Pour comprendre le fonctionnement de la Bourse, il faut d’abord savoir ce qu’elle est. On peut la définir comme un moteur financier reliant le monde des entreprises à celui des épargnants et des investisseurs. D’un côté, les entreprises recherchent des fonds pour financer leur croissance – ouvrir de nouvelles agences, développer des produits ou embaucher. De l’autre, les particuliers souhaitent faire fructifier leur épargne.

C’est ici qu’interviennent les notions de marché primaire et de marché secondaire.

Le marché primaire est l’endroit où les actions sont créées. Lorsqu’une entreprise entre en bourse pour la première fois, elle vend ses actions directement aux investisseurs – un processus appelé IPO (Initial Public Offering, ou introduction en bourse). Les investisseurs, en achetant ces actions, permettent à l’entreprise de lever des fonds pour se développer.

Le marché secondaire, quant à lui, est le marché quotidien sur lequel ces actions déjà émises sont échangées entre investisseurs. L’entreprise ne perçoit rien de ces transactions, mais elles permettent aux investisseurs de tirer profit de la variation des cours.

Mais les actions ne sont pas les seuls instruments financiers négociés en bourse. Une grande partie des investissements se fait également via les obligations. Il est essentiel de bien comprendre la différence entre ces deux produits.

Qu’est-ce qu’une action ?

Comme mentionné précédemment, une action représente une part de propriété d’une entreprise. Les investisseurs en achètent dans l’espoir de les revendre plus cher plus tard. Même avec une seule action, on devient copropriétaire de la société.

Ce statut confère certains droits, comme la possibilité de recevoir des dividendes (une partie des bénéfices de l’entreprise, bien qu’ils ne soient jamais garantis) et de participer aux assemblées générales.

Mais investir en actions comporte aussi des risques. Le cours d’une action est étroitement lié aux résultats de l’entreprise. Si la société prospère, le prix augmente ; si elle traverse des difficultés, le prix peut chuter – voire tomber à zéro dans les cas extrêmes.

Les prix des actions sont déterminés par la loi de l’offre et de la demande. Plus une action est recherchée – parce qu’une entreprise a lancé un produit révolutionnaire ou annoncé des profits records – plus son prix grimpe. Si l’intérêt baisse, le prix chute.

Une analogie utile : combien paieriez-vous une bouteille d’eau en ville ? Probablement pas grand-chose, puisqu’elle est disponible partout. Mais combien paieriez-vous pour la même bouteille au milieu du désert ?

Qu’est-ce qu’une obligation ?

Les obligations sont fondamentalement différentes des actions. Lorsqu’un investisseur achète une obligation, il ne devient pas actionnaire, mais créancier. Que cela signifie-t-il concrètement ?

Tout simplement, une entreprise émet des obligations pour lever des fonds, comme elle le ferait avec des actions, mais selon un mécanisme différent. Acheter une obligation revient à prêter de l’argent à l’entreprise. L’investisseur accepte de prêter un montant défini, avec l’assurance que celui-ci sera remboursé après une période donnée (par exemple, cinq ou dix ans). En contrepartie, l’entreprise verse à l’investisseur des intérêts réguliers, appelés coupons.

Ces coupons fonctionnent comme un taux d’intérêt, et leur montant reflète généralement la solidité financière de l’entreprise. Une société bien établie, transparente et rentable proposera souvent un taux plus bas qu’une entreprise moins stable ou en difficulté.

Le même principe s’applique aux obligations d’État, émises par les gouvernements pour financer leurs dépenses publiques. Par exemple, les obligations d’État italiennes offrent généralement des taux d’intérêt plus faibles que celles de la Moldavie, car l’Italie est perçue comme plus fiable, donc moins risquée pour les investisseurs.

Par rapport aux actions, les obligations sont considérées comme plus sûres et plus stables. Cela signifie aussi qu’elles offrent généralement des rendements potentiels plus faibles. La règle reste la même : plus le risque est élevé, plus le gain potentiel l’est aussi – et inversement.

Qu’est-ce qu’un indice boursier ?

Petit bonus pour conclure cette section sur les actions et les obligations : qu’est-ce qu’un indice ?

Un indice boursier est tout simplement un groupe – ou un panier, pour utiliser un terme courant – d’entreprises cotées (dans le cas des actions) ou de titres de dette (dans le cas des obligations), rassemblés selon des critères spécifiques.

Quels types de critères ? Par exemple :

  • Le S&P 500 regroupe les 500 plus grandes entreprises cotées aux États-Unis.
  • Le NASDAQ-100 suit les 100 plus grandes entreprises non financières cotées sur le NASDAQ.
  • Le S&P Global Clean Energy Transition réunit 100 entreprises internationales du secteur des énergies renouvelables.

Dans le cas des obligations, certains indices regroupent les titres par durée d’échéance, comme toutes les obligations d’État à 10 ans, 30 ans, etc.

Ces indices servent de références précieuses. Ils permettent aux investisseurs de suivre la performance globale du marché, d’analyser un secteur spécifique et de comparer leur portefeuille aux grandes tendances économiques.

Qui opère sur les marchés ? Les principaux acteurs

Maintenant que nous avons exploré les outils et les règles du marché boursier, voyons qui y participe réellement.

Les entreprises cotées

En premier lieu, il y a les entreprises cotées elles-mêmes – sans elles, la Bourse ne pourrait tout simplement pas exister. Comme nous l’avons vu, ces entreprises font appel aux marchés financiers pour lever des capitaux afin de financer leur expansion, leurs innovations ou leur activité quotidienne.

Les investisseurs : institutionnels et particuliers

Viennent ensuite les investisseurs, qui achètent des actions ou des obligations dans l’espoir de faire fructifier leur capital. On distingue principalement deux types d’investisseurs : les investisseurs institutionnels et les investisseurs particuliers.

  • Les investisseurs institutionnels sont les poids lourds du système financier. Ils gèrent des sommes colossales et peuvent influencer les cours des entreprises. Ce groupe comprend les fonds d’investissement, les fonds de pension ou encore les compagnies d’assurance, qui investissent l’argent de leurs clients dans le but de générer des rendements – tout en prélevant bien sûr des frais de gestion.
  • Les investisseurs particuliers, quant à eux, sont des épargnants individuels qui investissent leur propre argent dans l’espoir d’un rendement futur. Si vous lisez cet article, vous en êtes peut-être déjà un – ou vous le deviendrez bientôt. Dans ce cas, n’hésitez pas à consulter notre blog : vous y trouverez de nombreux conseils pour éviter les erreurs courantes, comprendre l’importance de la diversification, et surmonter les biais cognitifs liés à l’investissement.

Les intermédiaires financiers

Intéressons-nous maintenant à ceux qui rendent l’investissement possible : les intermédiaires financiers.

Ces acteurs sont le maillon essentiel entre ceux qui émettent des actions ou des obligations et ceux qui souhaitent les acheter. Pour des raisons techniques, juridiques et de sécurité, il est impossible de trader directement en Bourse sans passer par ces intermédiaires. Il s’agit concrètement des banques et des courtiers en ligne, qui offrent à leurs clients l’accès aux marchés financiers en échange de commissions.

Vous vous demandez peut-être, non sans agacement : « Pourquoi suis-je obligé de passer par un intermédiaire juste pour acheter une action Coca-Cola ? »

La réponse est simple : pour la même raison qu’il vous faut un permis de conduire pour prendre le volant. On ne peut pas simplement monter dans une voiture et appuyer au hasard sur les pédales.

Vous me direz qu’une fois le permis obtenu, vous pouvez conduire vous-même. C’est vrai. Mais… savez-vous construire la voiture ?

Voilà l’idée. Construire la « voiture », ici, signifie disposer de systèmes informatiques ultra-sécurisés, d’autorisations légales, de connexions directes avec les Bourses et d’une conformité réglementaire stricte. C’est une activité complexe, coûteuse et très encadrée. C’est pourquoi les autorités de surveillance exigent que seules des entités agréées puissent exercer ce rôle.

Les autorités de régulation

Parlons maintenant des autorités de régulation – les véritables arbitres du monde financier. Si la Bourse était un match de football, ce seraient eux qui veilleraient à ce que les règles soient respectées et que le jeu reste équitable.

Ces autorités peuvent être nationales, comme la SEC (États-Unis), la CONSOB (Italie) ou la FCA (Royaume-Uni), ou supranationales, comme l’ESMA (Autorité européenne des marchés financiers) au sein de l’Union européenne.

Leurs missions principales sont :

  • La protection des investisseurs – en s’assurant que les intermédiaires agissent de manière loyale et responsable vis-à-vis des clients ;
  • La transparence des marchés – en obligeant les entreprises cotées à publier des informations pertinentes telles que les rapports financiers, les résultats trimestriels, ou encore les changements dans la direction ;
  • L’équité des échanges – en surveillant les marchés pour détecter et sanctionner les pratiques abusives, comme le délit d’initié, où certaines personnes profitent d’informations confidentielles pour acheter ou vendre avant tout le monde.

On n’a jamais fini d’apprendre

Dans cet article, nous avons tenté de couvrir les fondamentaux de la Bourse, en expliquant ses principaux mécanismes et ses acteurs clés. Mais ce que vous venez de lire ne représente probablement que la partie émergée de l’iceberg.

Si vous êtes arrivé ici juste après avoir regardé Le Loup de Wall Street, en rêvant de siroter des Martinis sur un transat dans un resort de luxe au milieu du Pacifique dans un an – à l’image de certains « gourous » autoproclamés – notre conseil est simple : restez réaliste et commencez à apprendre sérieusement.

En attendant, pourquoi ne pas vous abonner à notre chaîne Telegram, ou vous inscrire directement sur Young Platform via le lien ci-dessous ? Nous publions régulièrement des guides, des conseils et des actu financières pour vous aider à rester informé(e) et à ne pas vous laisser surprendre.

À très bientôt !

Comment fonctionne la Bourse, expliqué simplement

Comment fonctionne la Bourse ?

NYSE, Nasdaq, LSE – que signifient ces noms ? Ce sont les noms de certaines des principales places boursières mondiales. Mais au juste, qu’est-ce que la Bourse, et comment fonctionne-t-elle ?

La Bourse, aussi appelée marché boursier, est un lieu d’échange financier où s’achètent et se vendent des actions, des obligations et d’autres instruments financiers. Longtemps réservée à un cercle restreint de professionnels, elle est aujourd’hui entrée dans la culture populaire, notamment grâce à de nombreux films cultes apparus depuis les années 1970.

Mais quelle est l’origine de la Bourse ? Quels sont ses éléments fondamentaux ? Et qui sont les principaux acteurs de ce système ? Jetons un œil de plus près.

Comment et quand la Bourse a-t-elle été créée ?

Les premières traces écrites d’activités d’échange, de prêt et de dépôt remontent au deuxième millénaire avant J.-C., gravées dans le Code de Hammurabi en Mésopotamie. On retrouve également des pratiques similaires chez les Grecs, Étrusques et Romains de l’Antiquité.

Toutefois, ces opérations financières anciennes ne peuvent pas encore être qualifiées de transactions boursières au sens moderne du terme. La première véritable bourse a été fondée à Amsterdam, aux Pays-Bas, au XVIIe siècle.

Le Moyen Âge

À la fin du Moyen Âge, le monde de la finance commence à se structurer avec l’apparition des premières institutions bancaires. L’Italie – notamment les villes de Gênes, Venise et Sienne – s’impose alors comme le principal centre financier de l’Europe.

Vers le XIVe siècle, un nouveau centre d’échange émerge à Bruges, en Belgique, attirant des marchands venus de tout le continent. Ce développement contribue à poser les bases d’un système financier encore très rudimentaire. C’est dans le palais Ter Buerse, construit par la famille aristocratique Van der Bourse, que les commerçants se réunissaient pour échanger marchandises et devises. C’est de ce lieu que vient le mot « Bourse ».

Par la suite, d’autres places boursières importantes voient le jour à Anvers, Lyon et Francfort, marquant le passage d’une gestion privée à une gestion publique, avec des règles de plus en plus claires et strictes.

L’Époque moderne

Au XVIIe siècle, la Bourse d’Amsterdam devient la plus importante d’Europe – et probablement du monde. C’est également à cette époque qu’apparaissent les premières sociétés par actions, donnant un nouvel élan aux échanges de titres financiers, y compris les obligations d’État et les matières premières.

Le XVIIIe siècle est marqué à la fois par l’essor du commerce international et par une série de bulles spéculatives. La plus célèbre reste la bulle des mers du Sud en Angleterre (entre 1710 et 1720), où les cours d’une société de négoce ont flambé avant de s’effondrer, provoquant d’importantes pertes. Cet épisode conduit à l’adoption du Bubble Act, une loi destinée à limiter la spéculation en restreignant la création de nouvelles entreprises.

Pendant ce temps, à New York, un petit groupe de marchands commence à se réunir sous un platane sur Wall Street pour échanger des titres – une initiative modeste qui donnera naissance à un futur centre financier mondial.

La Révolution industrielle et la Bourse moderne

À cette période, la Bourse joue un rôle clé non seulement dans le développement des entreprises, mais aussi dans la croissance économique des nations. Londres et Paris deviennent des places financières majeures, finançant la construction d’usines, d’infrastructures, ainsi que des projets coloniaux et militaires.

En 1817, la Bourse de New York (NYSE) a été officiellement créée. Au fil du temps, elle deviendra la plus grande bourse du monde en termes de capitalisation boursière.

Le XXe siècle : succès et graves crises financières

À partir de 1900, la Bourse devient le cœur battant du système capitaliste. Économie et finance sont désormais étroitement liées. Ce siècle est marqué par de forts contrastes, alternant entre des périodes de croissance économique spectaculaire – comme les années folles et le boom d’après-guerre – et de grandes crises financières, telles que la Grande Dépression de 1929 ou le lundi noir de 1987.

Cette volatilité souligne la nécessité d’une réglementation accrue. Des autorités de surveillance comme la SEC (Securities and Exchange Commission) aux États-Unis et la Consob (Commission nationale des sociétés et de la Bourse) en Italie sont créées pour superviser les marchés financiers, désormais caractérisés par des flux de capitaux massifs.

En 1971, la création du Nasdaq marque une transition majeure : celle du passage d’une bourse physique – avec ses cris et gestes – à un système électronique, automatisé par des ordinateurs et des algorithmes.

L’ère numérique

Aujourd’hui, avec l’essor d’Internet, le fonctionnement de la Bourse a été profondément transformé. Les échanges sont devenus plus accessibles, instantanés, les mouvements de capitaux sont sans précédent, et de nouveaux marchés ont vu le jour.

Maintenant que nous avons parcouru son histoire, voyons comment fonctionne réellement la Bourse aujourd’hui.

Comment fonctionne la Bourse ?

Pour comprendre le fonctionnement de la Bourse, il faut d’abord savoir ce qu’elle est. On peut la définir comme un moteur financier reliant le monde des entreprises à celui des épargnants et des investisseurs. D’un côté, les entreprises recherchent des fonds pour financer leur croissance – ouvrir de nouvelles agences, développer des produits ou embaucher. De l’autre, les particuliers souhaitent faire fructifier leur épargne.

C’est ici qu’interviennent les notions de marché primaire et de marché secondaire.

Le marché primaire est l’endroit où les actions sont créées. Lorsqu’une entreprise entre en bourse pour la première fois, elle vend ses actions directement aux investisseurs – un processus appelé IPO (Initial Public Offering, ou introduction en bourse). Les investisseurs, en achetant ces actions, permettent à l’entreprise de lever des fonds pour se développer.

Le marché secondaire, quant à lui, est le marché quotidien sur lequel ces actions déjà émises sont échangées entre investisseurs. L’entreprise ne perçoit rien de ces transactions, mais elles permettent aux investisseurs de tirer profit de la variation des cours.

Mais les actions ne sont pas les seuls instruments financiers négociés en bourse. Une grande partie des investissements se fait également via les obligations. Il est essentiel de bien comprendre la différence entre ces deux produits.

Qu’est-ce qu’une action ?

Comme mentionné précédemment, une action représente une part de propriété d’une entreprise. Les investisseurs en achètent dans l’espoir de les revendre plus cher plus tard. Même avec une seule action, on devient copropriétaire de la société.

Ce statut confère certains droits, comme la possibilité de recevoir des dividendes (une partie des bénéfices de l’entreprise, bien qu’ils ne soient jamais garantis) et de participer aux assemblées générales.

Mais investir en actions comporte aussi des risques. Le cours d’une action est étroitement lié aux résultats de l’entreprise. Si la société prospère, le prix augmente ; si elle traverse des difficultés, le prix peut chuter – voire tomber à zéro dans les cas extrêmes.

Les prix des actions sont déterminés par la loi de l’offre et de la demande. Plus une action est recherchée – parce qu’une entreprise a lancé un produit révolutionnaire ou annoncé des profits records – plus son prix grimpe. Si l’intérêt baisse, le prix chute.

Une analogie utile : combien paieriez-vous une bouteille d’eau en ville ? Probablement pas grand-chose, puisqu’elle est disponible partout. Mais combien paieriez-vous pour la même bouteille au milieu du désert ?

Qu’est-ce qu’une obligation ?

Les obligations sont fondamentalement différentes des actions. Lorsqu’un investisseur achète une obligation, il ne devient pas actionnaire, mais créancier. Que cela signifie-t-il concrètement ?

Tout simplement, une entreprise émet des obligations pour lever des fonds, comme elle le ferait avec des actions, mais selon un mécanisme différent. Acheter une obligation revient à prêter de l’argent à l’entreprise. L’investisseur accepte de prêter un montant défini, avec l’assurance que celui-ci sera remboursé après une période donnée (par exemple, cinq ou dix ans). En contrepartie, l’entreprise verse à l’investisseur des intérêts réguliers, appelés coupons.

Ces coupons fonctionnent comme un taux d’intérêt, et leur montant reflète généralement la solidité financière de l’entreprise. Une société bien établie, transparente et rentable proposera souvent un taux plus bas qu’une entreprise moins stable ou en difficulté.

Le même principe s’applique aux obligations d’État, émises par les gouvernements pour financer leurs dépenses publiques. Par exemple, les obligations d’État italiennes offrent généralement des taux d’intérêt plus faibles que celles de la Moldavie, car l’Italie est perçue comme plus fiable, donc moins risquée pour les investisseurs.

Par rapport aux actions, les obligations sont considérées comme plus sûres et plus stables. Cela signifie aussi qu’elles offrent généralement des rendements potentiels plus faibles. La règle reste la même : plus le risque est élevé, plus le gain potentiel l’est aussi – et inversement.

Qu’est-ce qu’un indice boursier ?

Petit bonus pour conclure cette section sur les actions et les obligations : qu’est-ce qu’un indice ?

Un indice boursier est tout simplement un groupe – ou un panier, pour utiliser un terme courant – d’entreprises cotées (dans le cas des actions) ou de titres de dette (dans le cas des obligations), rassemblés selon des critères spécifiques.

Quels types de critères ? Par exemple :

  • Le S&P 500 regroupe les 500 plus grandes entreprises cotées aux États-Unis.
  • Le NASDAQ-100 suit les 100 plus grandes entreprises non financières cotées sur le NASDAQ.
  • Le S&P Global Clean Energy Transition réunit 100 entreprises internationales du secteur des énergies renouvelables.

Dans le cas des obligations, certains indices regroupent les titres par durée d’échéance, comme toutes les obligations d’État à 10 ans, 30 ans, etc.

Ces indices servent de références précieuses. Ils permettent aux investisseurs de suivre la performance globale du marché, d’analyser un secteur spécifique et de comparer leur portefeuille aux grandes tendances économiques.

Qui opère sur les marchés ? Les principaux acteurs

Maintenant que nous avons exploré les outils et les règles du marché boursier, voyons qui y participe réellement.

Les entreprises cotées

En premier lieu, il y a les entreprises cotées elles-mêmes – sans elles, la Bourse ne pourrait tout simplement pas exister. Comme nous l’avons vu, ces entreprises font appel aux marchés financiers pour lever des capitaux afin de financer leur expansion, leurs innovations ou leur activité quotidienne.

Les investisseurs : institutionnels et particuliers

Viennent ensuite les investisseurs, qui achètent des actions ou des obligations dans l’espoir de faire fructifier leur capital. On distingue principalement deux types d’investisseurs : les investisseurs institutionnels et les investisseurs particuliers.

  • Les investisseurs institutionnels sont les poids lourds du système financier. Ils gèrent des sommes colossales et peuvent influencer les cours des entreprises. Ce groupe comprend les fonds d’investissement, les fonds de pension ou encore les compagnies d’assurance, qui investissent l’argent de leurs clients dans le but de générer des rendements – tout en prélevant bien sûr des frais de gestion.
  • Les investisseurs particuliers, quant à eux, sont des épargnants individuels qui investissent leur propre argent dans l’espoir d’un rendement futur. Si vous lisez cet article, vous en êtes peut-être déjà un – ou vous le deviendrez bientôt. Dans ce cas, n’hésitez pas à consulter notre blog : vous y trouverez de nombreux conseils pour éviter les erreurs courantes, comprendre l’importance de la diversification, et surmonter les biais cognitifs liés à l’investissement.

Les intermédiaires financiers

Intéressons-nous maintenant à ceux qui rendent l’investissement possible : les intermédiaires financiers.

Ces acteurs sont le maillon essentiel entre ceux qui émettent des actions ou des obligations et ceux qui souhaitent les acheter. Pour des raisons techniques, juridiques et de sécurité, il est impossible de trader directement en Bourse sans passer par ces intermédiaires. Il s’agit concrètement des banques et des courtiers en ligne, qui offrent à leurs clients l’accès aux marchés financiers en échange de commissions.

Vous vous demandez peut-être, non sans agacement : « Pourquoi suis-je obligé de passer par un intermédiaire juste pour acheter une action Coca-Cola ? »

La réponse est simple : pour la même raison qu’il vous faut un permis de conduire pour prendre le volant. On ne peut pas simplement monter dans une voiture et appuyer au hasard sur les pédales.

Vous me direz qu’une fois le permis obtenu, vous pouvez conduire vous-même. C’est vrai. Mais… savez-vous construire la voiture ?

Voilà l’idée. Construire la « voiture », ici, signifie disposer de systèmes informatiques ultra-sécurisés, d’autorisations légales, de connexions directes avec les Bourses et d’une conformité réglementaire stricte. C’est une activité complexe, coûteuse et très encadrée. C’est pourquoi les autorités de surveillance exigent que seules des entités agréées puissent exercer ce rôle.

Les autorités de régulation

Parlons maintenant des autorités de régulation – les véritables arbitres du monde financier. Si la Bourse était un match de football, ce seraient eux qui veilleraient à ce que les règles soient respectées et que le jeu reste équitable.

Ces autorités peuvent être nationales, comme la SEC (États-Unis), la CONSOB (Italie) ou la FCA (Royaume-Uni), ou supranationales, comme l’ESMA (Autorité européenne des marchés financiers) au sein de l’Union européenne.

Leurs missions principales sont :

  • La protection des investisseurs – en s’assurant que les intermédiaires agissent de manière loyale et responsable vis-à-vis des clients ;
  • La transparence des marchés – en obligeant les entreprises cotées à publier des informations pertinentes telles que les rapports financiers, les résultats trimestriels, ou encore les changements dans la direction ;
  • L’équité des échanges – en surveillant les marchés pour détecter et sanctionner les pratiques abusives, comme le délit d’initié, où certaines personnes profitent d’informations confidentielles pour acheter ou vendre avant tout le monde.

On n’a jamais fini d’apprendre

Dans cet article, nous avons tenté de couvrir les fondamentaux de la Bourse, en expliquant ses principaux mécanismes et ses acteurs clés. Mais ce que vous venez de lire ne représente probablement que la partie émergée de l’iceberg.

Si vous êtes arrivé ici juste après avoir regardé Le Loup de Wall Street, en rêvant de siroter des Martinis sur un transat dans un resort de luxe au milieu du Pacifique dans un an – à l’image de certains « gourous » autoproclamés – notre conseil est simple : restez réaliste et commencez à apprendre sérieusement.

En attendant, pourquoi ne pas vous abonner à notre chaîne Telegram, ou vous inscrire directement sur Young Platform via le lien ci-dessous ? Nous publions régulièrement des guides, des conseils et des actu financières pour vous aider à rester informé(e) et à ne pas vous laisser surprendre.

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Diversification : qu’est-ce que c’est et pourquoi est-ce important ?

Diversification

La diversification est l’un des concepts fondamentaux de l’investissement, même si trop de gens la négligent. Mais qu’est-ce que c’est ? Et pourquoi est-ce si important ? 

La diversification est un principe fondamental qui devrait guider la stratégie d’investissement de toute personne souhaitant se lancer dans le monde des cryptomonnaies. Il s’agit d’un concept issu de la finance traditionnelle, mais qui accompagne l’humanité depuis le début de la civilisation. Dans cet article, nous allons tenter de répondre à deux questions aussi simples que complètes : qu’est-ce que la diversification ? Et pourquoi est-elle si importante ?

Diversification : qu’est-ce que c’est et qu’est-ce que cela signifie ?

En finance, la diversification est définie comme une stratégie ou un principe fondamental visant à minimiser les risques : concrètement, cela signifie répartir les ressources financières entre divers actifs, plutôt que de concentrer le capital sur un seul investissement. L’exemple parfait, le grand classique utilisé par ceux qui veulent expliquer ce concept de manière simple, est celui des œufs dans un panier. Plus précisément, l’expression « ne mettez pas tous vos œufs dans le même panier ! », accompagnée d’un index qui oscille d’avant en arrière, solennel comme un oracle. 

Blague à part, la comparaison est pertinente : la diversification consiste à éviter de mettre tous ses œufs dans le même panier. La raison est simple : si tous vos œufs sont dans un panier et que, malheureusement, celui-ci vous glisse des mains, vous vous retrouverez avec une omelette immangeable. En d’autres termes, vous auriez tout perdu. Mais si le même nombre d’œufs avait été judicieusement réparti dans plusieurs paniers, vous auriez perdu le contenu d’un seul d’entre eux, tout en conservant le reste. De la même manière, comme vous pouvez facilement le comprendre, répartir vos investissements entre plusieurs actifs différents réduit considérablement le risque de tout perdre d’un seul coup. Et votre portefeuille vous en sera reconnaissant.

Si vous y réfléchissez bien, comme nous l’avons mentionné dans l’introduction, cette règle existe depuis des siècles, depuis l’aube de la civilisation. Dès le néolithique, les communautés élevaient plusieurs types d’animaux en même temps – notamment des vaches, des moutons et des chèvres – afin de disposer de différentes qualités de nourriture et de ressources matérielles, mais aussi pour éviter, par exemple, qu’une seule maladie ne décime tous leurs animaux. Même au Moyen Âge, les agriculteurs avaient compris l’importance de cultiver plusieurs types de céréales selon un système de rotation triennale. Les avantages étaient évidents : amélioration de la fertilité des sols, augmentation de la production globale et réduction du risque de famine, car les pertes causées par une mauvaise récolte étaient compensées par les autres. 

Entre autres choses, la diversification détermine également notre alimentation. Bien sûr, ce serait merveilleux de manger des pizzas tous les jours, mais il est essentiel d’alterné avec des aliments plus sains, même s’ils sont moins savoureux, pour éviter de creuser notre propre tombe. En bref, si la diversification guide tous les aspects de la vie humaine, pourquoi ne devrait-elle pas en être de même pour nos investissements ?

Diversification : pourquoi est-ce important ?  

La diversification, comme expliqué précédemment, est un critère essentiel d’un point de vue conservateur, c’est-à-dire la réduction du risque. À ce stade, on pourrait à juste titre objecter : « Je me fiche du risque, je veux mettre tout mon argent dans cette cryptomonnaie même et devenir millionnaire en trois jours ». C’est votre droit, mais ce n’est pas investir, c’est jouer, et les chances de gagner au jeu sont extrêmement faibles. Pour en revenir à l’investissement, la diversification est également judicieuse du point de vue du profit, car elle vous permet d’éviter de passer à côté du ou des actifs de la décennie. 

Prenons un exemple concret tiré de la mégatendance Internet du début des années 2000, juste après l’éclatement de la bulle Internet. À l’époque, le principal usage d’Internet était la recherche, et Google était le roi incontesté. Vous auriez pu légitimement penser que la société californienne était le seul cheval sur lequel il valait la peine de parier, car elle dominait une concurrence quasi inexistante. Aujourd’hui, ce choix se serait sans doute avéré judicieux, puisque le cours de l’action Google a augmenté de plus de 6 000 %, mais vous vous en seriez voulu. Pourquoi ? Parce qu’en considérant Internet comme un outil exclusivement destiné à la recherche en ligne, vous auriez manqué d’autres entreprises telles que Netflix et Amazon, qui ont surpassé Google en se taillant leur propre part du marché. 

Diversifier dans le monde des cryptomonnaies

La diversification dans le monde des cryptomonnaies suit la dynamique de l’exemple que nous venons de décrire : elle dépend de votre compréhension de la blockchain et de ses cas d’utilisation. Le Bitcoin est sans aucun doute l’acteur dominant dans ce monde, puisqu’il représente à lui seul plus de 64 % du marché. Cependant, son utilité est « limitée » – pour l’instant – aux paiements et à la réserve de valeur, même si le BTCFi pourrait s’avérer prometteur. Ainsi, si vous pensez que la blockchain ne dépassera pas le Bitcoin, il est logique d’y investir tout votre capital, à vos propres risques. 

Il est toutefois indéniable que la blockchain fasse lentement mais sûrement son chemin dans d’autres secteurs stratégiques, et l’avenir pourrait réserver des surprises à cet égard. L’essentiel est de prendre du recul et d’observer la situation dans son ensemble : ne pas se focaliser sur le présent afin de ne pas se laisser induire en erreur par l’heuristique et les biais cognitifs, mais, comme le disait le philosophe Baruch Spinoza, considérer les choses sub specie aeternitatis, à la lumière de l’éternité, dans un sens absolu et universel. C’est précisément ce que signifie la diversification : éviter la surexposition à une seule cryptomonnaie, à la fois pour réduire les risques et pour ne pas passer à côté d’opportunités énormes telles que l’Ethereum, qui a augmenté de 1 880 % entre le 1er janvier 2020 et le 1er janvier 2025. 

Il est évident que pour investir judicieusement, vous devez vous tenir informé et rester au fait de ce qui se passe dans ce monde en constante évolution.

IA et énergie : l’intégration du futur ?

IA et énergie

L’intelligence artificielle et l’énergie pourraient révolutionner le secteur énergétique. Comment ? Quelles sont les prévisions pour l’avenir ? 

Stratégiquement intégrées, l’intelligence artificielle et l’énergie pourraient révolutionner le secteur énergétique à tous les niveaux, de l’optimisation des structures existantes à l’innovation dans des domaines technologiques cruciaux. Dans cet article, nous analyserons la situation actuelle, les prévisions des experts pour l’avenir et les défis auxquels cette interaction sera inévitablement confrontée. 

Intelligence artificielle et énergie : pourquoi une réflexion s’impose-t-elle ? 

L’intelligence artificielle et l’énergie doivent être considérées ensemble, comme les deux faces d’une même médaille, en raison de leur relation double et symbiotique : l’IA a besoin de l’énergie, et donc du secteur énergétique, pour exister, et le secteur énergétique a besoin du potentiel de l’IA pour évoluer et innover dans un contexte de demande en constante augmentation.  

La pertinence du sujet est telle que l’AIE (Agence internationale de l’énergie), une organisation intergouvernementale œuvrant pour la sécurité énergétique mondiale et la promotion de politiques énergétiques durables, a publié en avril 2025 un rapport intitulé « Énergie et IA ». Dans ces 304 pages, l’objectif est de démontrer au monde entier une thèse très claire : le potentiel révolutionnaire de l’intelligence artificielle doit être exploité pour maximiser l’innovation et l’efficacité dans un secteur stratégique tel que l’énergie. Cette intégration, selon l’AIE, est essentielle pour optimiser, repenser et renouveler un système qui, jour après jour, doit répondre aux besoins croissants de la population, de l’industrie et des services.

Maintenant que les raisons sont claires, il est temps d’approfondir la question pour répondre à des questions spécifiques : quelle est la consommation actuelle et future des centres de données IA ? Comment la demande sera-t-elle satisfaite ? De plus, comment l’IA peut-elle aider le secteur de l’énergie ? Quels seront les principaux défis ? Voyons comment les experts de l’AIE ont répondu.

Pourquoi l’intelligence artificielle a-t-elle besoin du secteur de l’énergie ?

La réponse à cette question, comme vous pouvez le deviner, est simple : parce qu’elle consomme – beaucoup – et qu’elle consommera de plus en plus à mesure qu’elle se généralisera dans divers domaines de la vie quotidienne. En d’autres termes, l’IA pourrait représenter une révolution comparable à la découverte de l’électricité, précisément en raison de son statut de technologie à usage général. Wall Street en est apparemment bien consciente, puisque entre le lancement de ChatGPT en novembre 2022 et la fin de 2024, environ 65 % de la croissance de la capitalisation boursière du S&P 500 est attribuable à des entreprises liées à l’intelligence artificielle. Ce pourcentage équivaut à environ 12 000 milliards de dollars (douze mille milliards) – il convient également de noter l’intérêt pour la catégorie Crypto AI, comme dans le cas de Grayscale

Comme dans la dynamique circulaire la plus classique, une injection massive de capitaux a déclenché une ruée vers les investissements, les grandes entreprises technologiques prévoyant de dépenser jusqu’à 300 milliards de dollars en actifs, installations et équipements liés à l’intelligence artificielle pour la seule année 2025. Bien sûr, une grande partie de ces fonds est absorbée par les centres de données, qui sont essentiels à la formation et à la mise en œuvre de l’IA, mais qui sont extrêmement gourmands en énergie. 

Quelle est la consommation des centres de données ?

Les centres de données, définis comme un ensemble de serveurs et de systèmes de stockage destinés au traitement et au stockage des données, représentent actuellement environ 1,5 % de la consommation mondiale d’électricité, soit 415 TWh (térawattheures) : un centre de données conçu pour l’IA, par exemple, peut nécessiter autant d’électricité que 100 000 foyers moyens, tandis que ceux en construction, nettement plus grands, pourraient consommer jusqu’à 20 fois plus. 

À l’horizon 2017-2021, les centres de données ont augmenté leur consommation d’électricité de 12 %, soit quatre fois plus vite que la consommation mondiale totale. Cela signifie que si la planète Terre a augmenté sa demande en électricité de 3 % depuis 2017, les centres de données ont nécessité quatre fois ce taux de croissance. Inutile de préciser que le principal moteur de cette augmentation est l’intelligence artificielle, suivie par les services numériques, qui sont également très demandés. Dans ce contexte, l’AIE indique qu’en 2024, les trois principaux consommateurs mondiaux seront les États-Unis (avec 45 % du total), suivis de la Chine (25 %) et de l’Union européenne (15 %).

Ainsi, si la consommation des centres de données s’élève actuellement à 415 TWh, le rapport de l’AIE estime que ce chiffre doublera d’ici 2030, pour atteindre environ 945 TWh, soit un peu plus que la consommation totale du Japon. Quant aux projections pour 2035, le rapport fait référence à un « effet ciseaux », car il inclut dans ses calculs des variables liées au développement de solutions efficaces d’économie d’énergie. Dans tous les cas, la fourchette va d’un minimum de 700 TWh à un maximum de 1 700 TWh

Cette augmentation incroyable est liée à la fois à la plus grande « présence physique » des centres de données dans le monde et à leur utilisation intensifiée, en partant du principe que, à l’avenir, l’IA s’étendra à tous les coins des villes dans lesquelles nous vivons. En effet, en termes de consommation, l’impact le plus significatif se situe pendant la phase d’exploitation plutôt que pendant la production ou la configuration : une puce de dernière génération de 3 nanomètres nécessite environ 2,3 MWh (mégawattheures) par plaquette – la tranche circulaire de silicium sur laquelle les circuits sont fabriqués – pour être produite, 10 MWh pour être configurée et 80 MWh pour fonctionner pendant un cycle de vie de cinq ans.  

Comment répondre à cette demande à l’avenir ?

Le rapport répond de la seule manière possible, à savoir avec une gamme diversifiée de sources d’énergie. En particulier, dans le scénario de référence – obtenu à partir d’une analyse des conditions actuelles, sans inclure de variables optimistes ou pessimistes – les énergies renouvelables et le gaz naturel devraient être les moteurs de ce mix énergétique, les premières couvrant environ la moitié de la demande (450 TWh) et le second représentant près d’un quart (175 TWh). Vient ensuite l’énergie nucléaire qui, avec la mise en œuvre de petits réacteurs modulaires (SMR), pourrait contribuer légèrement moins que le gaz naturel. 

Passons maintenant au secteur de l’énergie. 

Pourquoi le secteur de l’énergie a-t-il besoin de l’intelligence artificielle ?

Parce que, comme on le voit bien, l’intelligence artificielle est capable d’optimiser tous les aspects du secteur de l’énergie : exploration, production, maintenance, sécurité et distribution. En bref, comme on l’a dit au début de cet article, l’application de l’IA au secteur de l’énergie pourrait le révolutionner. Voyons quelques cas concrets : 

L’IA et l’énergie ensemble dans l’industrie pétrolière et gazière

Le rapport nous informe que dans ce domaine, l’adoption de la combinaison gagnante entre intelligence artificielle et énergie a été plus rapide que la moyenne. Les principales utilisations concernent l’optimisation des processus d’exploration et d’identification des gisements, l’automatisation des activités d’extraction des hydrocarbures (gestion des puits, contrôle des flux et séparation des fluides), mais aussi tout ce qui touche à la sécurité et à la maintenance : détection des fuites, maintenance préventive et réduction des émissions. À l’avenir, selon l’AIE, cette intégration pourrait se traduire par une économie de 10 % des coûts d’exploitation en eaux profondes. 

L’intelligence artificielle dans le secteur de l’électricité

Dans le domaine de l’électricité, le rapport de l’AIE prévoit que l’IA jouera un rôle clé dans l’équilibrage des réseaux, qui sont de plus en plus numérisés et décentralisés, comme c’est le cas des panneaux solaires installés sur les toits. Plus précisément, l’IA pourrait améliorer la prévision et l’intégration de la production d’énergie renouvelable en réduisant les restrictions (réductions forcées) et, par conséquent, les émissions. En termes simples, cela signifie que l’intelligence artificielle, grâce à sa capacité à analyser des séries de données infinies, serait en mesure de faire des prévisions plus précises sur la production d’énergie renouvelable (qui est influencée par les conditions météorologiques) et la demande moyenne. Cela permettrait d’intégrer les énergies renouvelables avec d’autres sources d’énergie de manière plus précise et plus intelligente, en évitant le gaspillage inutile lié au blocage arbitraire de l’électricité excédentaire (réduction)

Il existe également un enjeu intéressant lié à l’amélioration de l’efficacité des réseaux existants. En résumé, l’intégration de l’IA permettrait de libérer jusqu’à 175 GW (gigawatts). Comment ? Grâce à l’utilisation de capteurs à distance et d’outils de gestion capables de lire et de traiter d’énormes quantités de données en temps réel. Actuellement, les réseaux électriques – ou lignes de transport – transportent une quantité maximale d’électricité basée sur des conditions statiques et conservatrices, calculée avec une marge de sécurité très large : pendant l’été, par exemple, la température de l’air et le vent sont mesurés de manière conservatrice afin d’éviter que des flux électriques excessifs ne provoquent la fusion des câbles ou des problèmes similaires. Il en résulte que, la plupart du temps, les réseaux fonctionnent à faible capacité. Avec une gestion basée sur l’IA, ces conditions passeraient de statiques à dynamiques (Dynamic Line Rating, DLR) et permettraient un contrôle en temps réel de la capacité de charge des réseaux eux-mêmes, avec des effets positifs sur la quantité d’énergie circulant.   

Enfin, l’intelligence artificielle appliquée au secteur de l’électricité pourrait contribuer concrètement à la détection des défauts sur le réseau et à la maintenance préventive des centrales électriques. Dans le premier cas, en accélérant les opérations de localisation des problèmes, avec une réduction de 30 à 50 % de la durée des coupures. Dans le second, en optimisant l’identification des dommages potentiels, en signalant à l’avance la nécessité de remplacer des composants essentiels, avec des économies estimées à 110 milliards de dollars d’ici 2035.

L’IA dans l’industrie, les transports et le chauffage des bâtiments

Pour conclure cette section, le rapport aborde brièvement les trois domaines appartenant à la macro-catégorie des « utilisations finales », c’est-à-dire les utilisations qui sont faites de l’énergie après sa distribution aux utilisateurs finaux. En ce qui concerne l’industrie, l’AIE quantifie les avantages de la mise en œuvre d’applications d’IA à des économies équivalentes à la consommation totale actuelle du Mexique. Ensuite, dans le domaine des transports, elle évoque des réductions équivalentes à l’énergie utilisée par 120 millions de voitures, grâce à l’optimisation du trafic et des itinéraires. Enfin, l’IA pourrait améliorer la gestion des systèmes de chauffage dans les bâtiments civils et non civils, avec une réduction prévue de la consommation d’électricité d’environ 300 TWh, soit la quantité produite par l’Australie et la Nouvelle-Zélande en un an. 

Intelligence artificielle et énergie : innovations

L’intelligence artificielle peut contribuer de manière significative à l’innovation énergétique, car elle est capable de rechercher rapidement des molécules susceptibles d’améliorer les outils existants. Grâce à la combinaison de modèles prédictifs et génératifs et à une littérature académique infinie, l’IA accélère de manière exponentielle le processus de sélection des candidats et de création de prototypes adaptés. Quatre domaines clés pourraient notamment bénéficier du potentiel de l’IA :

  • La production de ciment, en rendant plus efficace la recherche et le développement de nouveaux mélanges et en réduisant l’utilisation du clinker, un composant très polluant qui constitue la base même du ciment.
  • La recherche de matériaux permettant de capter le CO2, tels que les MOF (Metal Organic Frameworks), réduit ainsi la consommation d’énergie et les coûts associés au CCUS (Carbon Capture, Utilisation and Storage), le processus de capture du CO2 en vue de sa réutilisation ou de son stockage. 
  • La conception de catalyseurs pour les carburants synthétiques, c’est-à-dire des substances qui accélèrent les réactions chimiques pour produire des carburants à faibles émissions. La difficulté de concevoir ce type de catalyseur réside dans le nombre infini de combinaisons possibles entre les molécules, un processus que l’IA est capable d’accélérer considérablement. 
  • Recherche et développement dans le domaine des batteries, facilitant les tests de matériaux, la prévision des performances, l’optimisation de la production et les processus de gestion de fin de vie. 

Quels sont les défis liés à l’intégration de l’IA dans le secteur de l’énergie ?

Le rapport conclut en présentant, comme il se doit, les obstacles auxquels ce projet ambitieux sera confronté. Tout d’abord, l’AIE nous met en garde contre le fait que la numérisation croissante, tout en ayant des implications positives pour la sécurité énergétique, comporte inévitablement des risques spécifiques, tels que la vulnérabilité aux cyberattaques. Un problème fondamental concerne également la sécurité des chaînes d’approvisionnement énergétique : les puces électroniques, comme on le sait, nécessitent de grandes quantités de terres rares et de minéraux critiques, qui sont concentrés dans quelques régions du monde – la Chine contrôle 98 % du raffinage du gallium. Un troisième problème concerne la dissociation des investissements dans les centres de données et dans les infrastructures énergétiques, qui sont essentielles au fonctionnement du système. Enfin, il y a la question du manque de compétences numériques et de personnel qualifié, associée à un dialogue insuffisant entre les institutions, le secteur technologique et le secteur énergétique. 

Je ne sais pas ce que vous en pensez, mais après avoir lu et analysé ce rapport, nous sommes assez convaincus que l’intelligence artificielle va également régner dans ce secteur : avec ses avantages et ses inconvénients, ses risques et ses opportunités. Mais après tout, qui ne tente rien n’a rien.  

Le lithium : à quoi sert-il ? Batteries, médicaments et autres utilisations

Lithium

À quoi sert le lithium ? Que sont les batteries au lithium ? Comment fonctionne le lithium en tant que médicament ? Découvrons pourquoi ce métal est si recherché !

Le lithium est un métal blanc argenté qui, ces dernières années, est devenu une ressource essentielle très recherchée par les superpuissances mondiales et au-delà. Les raisons de cette incroyable croissance de la demande résident dans ses nombreuses utilisations : batteries, médicaments, céramiques, graisses lubrifiantes, etc. Dans cet article, nous allons explorer un minéral qui est devenu si populaire en quelques années seulement. C’est parti !

Le lithium : qu’est-ce que c’est, qui le contrôle et qui se le dispute ?

Le lithium est le métal alcalin le plus léger et le moins dense de la Terre. De couleur blanche argentée, il s’oxyde au contact de l’eau ou de l’air, prenant alors une teinte plus foncée. Il possède des caractéristiques physiques uniques qui le rendent extrêmement recherché dans divers domaines, comme nous le verrons ci-dessous. Parmi celles-ci, la légèreté, la haute densité énergétique – c’est-à-dire la capacité à stocker beaucoup d’énergie dans un espace réduit – et la réactivité sont les plus importantes pour le monde industriel.

Mais comment fonctionne la chaîne d’approvisionnement en lithium ? Quelle est la géopolitique derrière ce métal ? Pour répondre à ces questions, nous avons lu et étudié le rapport de l’AIE (Agence internationale de l’énergie) intitulé « Global Critical Minerals Outlook », publié en mai 2025. Que nous disent les experts ?

Qui sont les principaux producteurs de lithium ?

Le premier chiffre significatif qui souligne l’importance de ce métal concerne sa production : en 2024, l’extraction mondiale de lithium a enregistré une augmentation significative de 35 % ou plus, pour un total de 255 kilotonnes (kt) – à titre de comparaison, le plus haut gratte-ciel du monde, le Burj Khalifa, pèse environ 110 kt. Les cinq premiers producteurs mondiaux de lithium sont inhabituels, car ils comprennent des pays dont on entend peu parler. 

En effet, l’Australie occupe la première place, avec 90 kt de lithium extrait en 2024, remportant ainsi la médaille d’or avec une large avance. Selon l’AIE, cet écart devrait se creuser : d’ici 2030, l’exploitation minière de ce métal devrait encore augmenter de 30 à 35 %, pour atteindre 124 kt. La deuxième place revient à la Chine, avec 57 kt en 2024, tandis que la dernière marche du podium revient au Chili, qui a produit 49 kt de lithium l’année dernière, ce qui lui vaut le statut de premier producteur d’Amérique centrale et d’Amérique du Sud. Pour la quatrième place, il faut se tourner vers le continent africain, plus précisément vers le Zimbabwe avec 23 kt. Enfin, la dernière place revient à un autre pays d’Amérique du Sud, l’Argentine, qui a extrait 13 kt de lithium de ses mines. À cet égard, l’AIE indique que ce pays a augmenté sa production de 65 % en 2024, avec l’objectif de devenir un acteur encore plus important d’ici 2030. 

Un autre chiffre mérite d’être mentionné concernant la concentration des activités minières : alors qu’en 2024, les trois premiers producteurs représentaient 77 % de la production mondiale de lithium, d’ici la fin de cette décennie, l’AIE prévoit que cette part tombera à 67 %. Un tel changement indique une certaine diversification géographique, reflétant une volonté généralisée d’entrer sur ce marché. Les analystes estiment que d’ici 2030, la part produite par le « reste du monde » passera de 17 kt actuellement à 49 kt. En outre, la quantité de lithium extraite dans le monde doublera au cours des cinq prochaines années, pour atteindre un total de 471 kt

Une fois le lithium extrait, qui est chargé de le raffiner ?

En 2024, selon le rapport, la production mondiale de produits chimiques raffinés s’élevait à 242 kt. L’écart entre le lithium extrait (255 kt) et le lithium raffiné est bien sûr dû aux inefficacités inhérentes et inévitables des processus de purification. Quoi qu’il en soit, 96 % de ces activités sont concentrées dans les trois premiers pays du classement des raffineurs, mais on estime que d’ici 2030, l’oligopole perdra une partie de sa part de marché, tombant à 85 %. En parlant de classement, jetons un coup d’œil aux cinq premiers.

En première position, on trouve la Chine, en position de domination absolue, qui a traité 170 kt de produits chimiques à base de lithium en 2024 : la République populaire contrôle à elle seule 70 % du raffinage mondial et n’a pas l’intention de s’arrêter là, puisque ce chiffre devrait passer à 277 kt d’ici 2030. La deuxième place revient à l’Argentine, qui raffine la même quantité de lithium qu’elle extrait, soit 13 kt. La médaille de bronze revient à l’Australie, un pays qui, apparemment, ne s’intéresse qu’à l’extraction. En effet, seuls 4,5 % du lithium collecté dans le fantastique pays des kangourous est raffiné, soit 4 kt. À la quatrième place, on trouve les États-Unis et la Corée du Sud, avec 3 kt de lithium chacun. Avec 1 kt produit en 2024, la dernière place de ce classement particulier revient au Japon.

Pour en revenir rapidement à la Chine, l’AIE affirme que, malgré son quasi-monopole sur les processus de raffinage, le Dragon pourrait perdre une part importante du marché dans dix ans. Plus précisément, sa part pourrait passer de 70 % à 60 % d’ici 2035. Cela s’explique également par le fait que, selon les prévisions, l’Argentine et les États-Unis devraient augmenter leur production de lithium raffiné de 270 % et 800 % respectivement, soit de 13 à 49 kt et de 3 à 27 kt.

Le marché du lithium : quelle est la demande ? 

En 2024, la demande de lithium a augmenté de 30 % : le secteur de l’énergie a bien sûr été le moteur de cette augmentation, précisément en raison du rôle fondamental que joue ce métal dans la construction de batteries, de machines électriques et de composants pour les énergies renouvelables

En ce qui concerne la demande future, l’AIE envisage trois scénarios différents avec trois types de production différents. Ces scénarios sont appelés STEPS, APS et NZE : le scénario STEPS (Stated Policies Scenario) est le scénario de référence et représente l’avenir comme une continuation du présent, avec le maintien des politiques énergétiques actuelles ; le scénario APS (Announced Pledges Scenario) part du principe que les gouvernements atteindront leurs objectifs en matière d’énergie et de climat, tels que la suppression progressive des combustibles fossiles et l’augmentation des énergies renouvelables ; le scénario NZE (Net Zero Emission) dépeint un avenir dans lequel le secteur mondial de l’énergie aura atteint la neutralité carbone d’ici 2050.

Dans le premier scénario – STEPS –, la demande de lithium devrait atteindre 700 kt d’ici 2035 et 1 160 kt d’ici 2050, soit près de cinq fois plus qu’en 2024. Dans les deuxième et troisième scénarios – APS et NZE –, la demande serait respectivement supérieure de 30 % et 20 % à celle du scénario de référence, pour atteindre 1 500 kt et 1 400 kt

Et le prix? 

Le prix du lithium est un sujet qui peut sembler paradoxal à première vue : depuis 2023, la valeur de ce métal a chuté de 80 %. On peut donc se demander comment cela est possible, étant donné que la demande a augmenté de 30 % rien qu’en 2024 et qu’elle devrait quintupler au cours des vingt prochaines années. La réponse, comme le veut la loi de l’offre et de la demande, réside précisément dans l’offre, qui a connu une croissance exponentielle et devrait poursuivre sur cette lancée.

Le lithium est le 25e matériau le plus abondant sur Terre et, contrairement à l’or et au Bitcoin, il n’est pas rare. Cela signifie que si la demande augmente, même de 30 % en un an, l’offre s’ajuste plus ou moins facilement et le prix reste stable, voire baisse en cas de surproduction. Toutefois, pour donner quelques chiffres, le coût du lithium dans une batterie de type 57 kWh – une batterie pour une voiture électrique moyenne courante – est passé de 67 dollars à 15 dollars.   

Puisque nous parlions de batteries et de voitures électriques, passons à la section suivante, qui traite des principaux cas d’utilisation.

À quoi sert le lithium ? Les principaux cas d’utilisation

Comme nous l’avons souligné à plusieurs reprises, le lithium doit principalement sa popularité au secteur de l’énergie, principal moteur de la demande, en particulier pour les batteries de voitures électriques. Cependant, il existe d’autres applications moins connues mais néanmoins essentielles. L’industrie pharmaceutique, par exemple, utilise le lithium comme médicament dans le traitement de certains troubles psychiatriques, tandis que le secteur manufacturier l’utilise dans le traitement du verre et de la céramique, ainsi que dans la lubrification des machines. Examinons chaque cas individuellement. 

Que sont les batteries au lithium ?

Les batteries au lithium, ou plus exactement les batteries lithium-ion, sont des batteries extrêmement fonctionnelles car elles sont plus petites, plus légères et en même temps plus puissantes que les batteries traditionnelles, telles que les batteries au plomb. Ce type de batterie est une innovation si importante que ses trois inventeurs ont reçu le prix Nobel de chimie en 2019. 

Aujourd’hui, les batteries au lithium alimentent les smartphones, les ordinateurs portables, les voitures électriques et bien d’autres appareils, précisément parce que ce métal possède une caractéristique physique particulière qui lui confère un avantage significatif sur ses concurrents : une densité énergétique élevée. En termes simples, cela signifie que, pour un poids ou un volume identique, les batteries au lithium peuvent stocker et libérer beaucoup plus d’énergie que les batteries plus anciennes et plus conventionnelles. De plus, elles sont rechargeables. Un avantage sur tous les fronts. 

Comment fonctionne une batterie au lithium ? Sans entrer dans les détails, ces batteries fonctionnent grâce aux ions lithium, c’est pourquoi il est plus précis de les appeler batteries lithium-ion : un ion, en résumé, est un atome qui a perdu un électron et qui prend donc une charge positive. La batterie est composée de deux éléments principaux, la cathode et l’anode. En termes très simples, pendant la phase de décharge, lorsque la batterie fournit de l’énergie, les ions lithium se déplacent de l’anode vers la cathode, générant ainsi de l’électricité

En résumé, grâce à l’invention de trois scientifiques, nous sommes désormais en mesure de produire des appareils technologiques de plus en plus compacts, légers et efficaces. 

Le lithium comme médicament 

Le lithium est principalement utilisé en médecine pour traiter le trouble bipolaire, une maladie psychiatrique caractérisée par des sautes d’humeur extrêmes, dans laquelle le patient alterne entre des états d’euphorie intense et d’irritabilité – épisodes de manie et d’hypomanie – et des périodes de dépression profonde. Grâce à ses propriétés, ce métal particulier est utilisé pour réduire autant que possible les passages d’un état à l’autre et ainsi stabiliser l’humeur

L’efficacité du lithium en tant que médicament dans ce domaine a été découverte à la fin des années 1940 par John Cade, un psychiatre australien capturé par les Japonais pendant la guerre. Le médecin avait remarqué que certains de ses codétenus, en raison d’une mauvaise alimentation, présentaient des réactions comportementales inhabituelles. Après la guerre, Cade a repris ses études et a découvert que le carbonate de lithium avait un effet calmant sur les animaux de laboratoire. Il a testé ce composé chimique sur lui-même et sur dix patients et, en documentant le traitement, a constaté une amélioration significative de l’état psychiatrique des sujets. Cependant, cette découverte est passée inaperçue, mais vingt ans plus tard, le psychiatre danois Mogens Schou a décidé de la réexaminer et de la valider scientifiquement, en suivant des méthodes expérimentales. En 1970, les recherches ont finalement été examinées, acceptées et validées : le lithium était sans aucun doute un médicament efficace pour le traitement du trouble bipolaire. 

Lithium: effets secondaires

Comme tous les médicaments, le lithium n’est pas sans effets secondaires. Les moins graves, qui ne nécessitent pas de soins médicaux immédiats, comprennent des maux d’estomac, une indigestion, une perte ou une prise de poids, des lèvres gonflées, une salivation excessive et des démangeaisons. D’autres effets nécessitent de consulter rapidement un médecin, tels qu’une soif intense, un gonflement des jambes, des difficultés à bouger et des évanouissements, des battements cardiaques anormaux et des maux de tête sévères. Enfin, ceux qui nécessitent une attention médicale immédiate comprennent des vertiges sévères et une vision trouble, des troubles de l’élocution, une somnolence sévère, des nausées et des vomissements. 

Autres utilisations 

Comme déjà mentionné, le lithium est également utilisé dans d’autres secteurs, tels que la fabrication, l’industrie et la chimie. En voici quelques exemples : 

  • Verre et céramique : le lithium est utilisé pour abaisser la température de fusion du verre et de la céramique, ce qui permet de réaliser d’importantes économies d’énergie et de coûts. Il a également des effets positifs sur la résistance, la durabilité et la brillance des produits finis.
  • Graisses lubrifiantes : les secteurs industriels et automobiles utilisent des graisses lubrifiantes contenant du lithium, car elles sont extrêmement résistantes à l’eau et aux températures élevées. 
  • Chimie organique et polymères : certains composés de lithium sont fréquemment utilisés par l’industrie chimique en raison de leurs puissantes propriétés réactives. Ils sont notamment indispensables à la fabrication du caoutchouc synthétique.

Nous arrivons à la fin de ce long voyage à la découverte de ce métal et des infrastructures qui sous-tendent sa production, son raffinage, sa distribution et sa demande. Le lithium restera-t-il aussi important à l’avenir ? Sera-t-il remplacé par d’autres technologies ?

Cobalt : l’histoire d’un métal artistique

cobalt

Les alliages cobalt-chrome sont biocompatibles et résistants à l’usure, ce qui les rend idéaux pour les prothèses — orthopédiques (genou et hanche) comme dentaires (couronnes et implants).

Passons maintenant à un sujet plus léger : le cobalt dans l’art.

Bleu cobalt : une couleur qui a marqué l’histoire

Le bleu cobalt a été créé au début du XIXᵉ siècle en France, pour des raisons à la fois artistiques et économiques.
Jusqu’alors, le bleu n’était pas une couleur « démocratique ». Le plus recherché — et considéré comme le bleu par excellence — était l’outremer, extrêmement coûteux car obtenu à partir du lapis-lazuli, une pierre précieuse importée des mines afghanes — d’où le nom « outre-mer » — et littéralement payé au prix de l’or.

Son coût étant si prohibitif, les peintres ne l’utilisaient que pour leurs œuvres les plus importantes et le remplaçaient, lorsque possible, par un pigment plus abordable, l’azurite. Mais le résultat n’était pas comparable — un peu comme boire un Spritz Campari avec un faux Campari, trois fois moins cher. Il fallait donc trouver un bleu aux qualités similaires à l’outremer, mais à prix réduit.

Pourquoi et comment est né le bleu cobalt ?

C’est à la demande de Jean-Antoine Chaptal, ministre français de l’Intérieur, que le chimiste Louis-Jacques Thénard entreprend ses recherches pour trouver une alternative moins chère à l’outremer. En 1802, il découvre qu’en frittant du monoxyde de cobalt avec de l’oxyde d’aluminium à 1 200 °C, on obtient un mélange répondant à la demande du ministre.

Dès lors, les artistes purent expérimenter avec une couleur jusque-là trop précieuse pour être utilisée librement. L’importance de disposer de grandes quantités de bleu cobalt fut telle que Pierre-Auguste Renoir aurait déclaré : « Un matin, comme l’un de nous n’avait plus de noir, il utilisa du bleu : l’impressionnisme était né.» Ce qui aurait été impensable avec l’outremer.

Monet et Renoir commencèrent à employer systématiquement le bleu cobalt pour les ombres, délaissant le noir. Au-delà de l’impressionnisme, d’autres grands peintres l’ont utilisé dans leurs chefs-d’œuvre : Van Gogh dans La Nuit étoilée, Kandinsky dans Le Cavalier bleu, Miró dans Figures nocturnes guidées par les traces phosphorescentes d’escargots, entre autres. Une véritable révolution.

Une réflexion intéressante : quel lien entre le cobalt et Bitcoin ?

Au-delà de l’art, l’histoire du cobalt invite à réfléchir à un thème qui nous tient à cœur chez Young Platform : la centralisation des chaînes d’approvisionnement et les risques que de tels oligopoles comportent. En bref, on peut faire un parallèle entre le passage de l’outremer au bleu cobalt et la transition de l’étalon-or au système de monnaie fiduciaire.

De l’outremer au bleu cobalt

Comme nous l’avons vu, l’introduction du bleu cobalt en 1802 a eu un effet positif sur le monde artistique, en démocratisant une couleur jusque-là élitiste. Mais cette teinte — toujours très utilisée aujourd’hui — dépend fortement de l’extraction et du raffinage du cobalt, concentrés entre les mains de très peu d’acteurs.

En mettant de côté les questions éthiques essentielles — travail des enfants, violations des droits humains, largement ignorées par la République démocratique du Congo et la Chine —, les chiffres logistiques sont parlants : 81 % de l’extraction mondiale et 89 % du raffinage sont contrôlés par seulement trois entreprises.

Une telle concentration rend le système vulnérable aux chocs internes (instabilité politique, problèmes économiques nationaux) et aux chocs externes (catastrophes naturelles, guerres). Si l’un de ces acteurs interrompt la production, l’ensemble de la chaîne mondiale est touché. L’industrie dépend donc lourdement de quelques fournisseurs capables d’imposer leurs conditions.

De l’étalon-or à l’étalon-fiduciaire

De la même manière, le 15 août 1971, le président américain Richard Nixon mit fin à l’étalon-or — le « Nixon Shock » — supprimant la convertibilité du dollar en or au profit d’un système monétaire fiduciaire.

Dans ce système, toujours en vigueur, la valeur d’une monnaie comme le dollar repose uniquement sur la confiance économique et politique accordée au gouvernement émetteur — ici, le gouvernement américain.

Ce changement, tout comme dans le cas du cobalt, a rendu le système plus « démocratique » et flexible : auparavant, les gouvernements peinaient à financer de grands projets publics à cause de la contrainte de l’or ; désormais, ils disposent du contrôle total de la masse monétaire. Mais là encore, le pouvoir est centralisé entre les mains de quelques acteurs : les banques centrales, comme la Réserve fédérale ou la Banque centrale européenne.

Si cette centralisation peut aider à réguler l’inflation et à gérer les crises, elle n’est pas sans risques. Elle repose sur le jugement humain, faillible par nature, comme l’a montré la crise des subprimes de 2008. L’économie mondiale peut ainsi dépendre des décisions d’une poignée de hauts responsables. Lorsque ces décisions sont bonnes, tant mieux… mais lorsqu’elles sont mauvaises ?

La morale de l’histoire : Bitcoin et la décentralisation

Concentrer trop de pouvoir entre trop peu de mains n’est jamais sain. Politique, économie, finance, conseils de copropriété, projets universitaires, équipes de foot à cinq… tout fonctionne mal lorsqu’une seule entité décide pour tous.

Bitcoin a été créé précisément pour cette raison : redonner le pouvoir aux individus, réduire l’influence des autorités centrales et exploiter la décentralisation afin de bâtir un système plus démocratique, où les échanges se font entre pairs, sans intermédiaires pouvant limiter ou orienter les choix.

Bien sûr, il ne s’agit là que de l’une des nombreuses qualités et applications réelles de Bitcoin. Si cette introduction a éveillé votre curiosité, nous vous invitons à lire notre article sur l’histoire et le fonctionnement du BTC, pour découvrir le potentiel révolutionnaire du roi des cryptomonnaies.

Qui sont les 9 femmes les plus riches du monde ? Le classement 2025

Classement mis à jour des femmes les plus riches du monde en 2025

Qui sont les femmes les plus riches du monde en 2025 ? Y a-t-il eu des changements par rapport aux années précédentes ? Voici le classement 2025, basé sur la fortune nette de ces femmes, calculée en soustrayant les dettes de la valeur totale de leurs biens (immobilier, investissements, liquidités, entreprises).

Ce classement s’appuie sur les données publiées chaque année par Forbes, ainsi que sur le Bloomberg Billionaires Index, qui suit en temps réel l’évolution du patrimoine des milliardaires. Le classement peut donc fluctuer au fil des mois.

Voici les 9 femmes les plus riches du monde en 2025.

9. Marilyn Simons

Marilyn Simons, veuve du célèbre mathématicien et investisseur Jim Simons, a dirigé la Simons Foundation jusqu’en 2021. Cette fondation est l’une des plus grandes organisations philanthropiques des États-Unis. Elle finance la recherche dans quatre domaines principaux : les sciences et mathématiques, l’autisme et les neurosciences, la société et la culture, ainsi que les sciences de la vie.

8. Miriam Adelson

Suite au décès de son mari Sheldon Adelson en 2021, Miriam Adelson a hérité de la majorité des parts de Las Vegas Sands, un géant des casinos. La famille possède cinq établissements à Macao et un à Singapour. Sa fortune atteint 32,1 milliards de dollars. Elle est aussi une grande donatrice dans la recherche médicale, avec plus d’un milliard de dollars versés. En janvier et juillet 2024, Fidelity, en collaboration avec d’autres fonds d’investissement, a lancé deux fonds négociés en bourse (ETF) axés respectivement sur le bitcoin et l’ethereum. Cet événement a marqué une étape importante pour le secteur des cryptomonnaies. De plus, Fidelity a récemment annoncé le lancement de deux stablecoins en collaboration avec World Liberty Financial, un projet de finance décentralisée (DeFi) soutenu par la famille Trump.

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7. Abigail Johnson

Abigail Johnson, à la tête de Fidelity Investments, le troisième plus grand fonds d’investissement au monde (environ 5 300 milliards $ d’actifs), possède une fortune de 32,7 milliards $.
En 2024, Fidelity a lancé des ETF sur Bitcoin et Ethereum, marquant un tournant pour le secteur crypto. L’entreprise a aussi annoncé le lancement de deux stablecoins en collaboration avec World Liberty Financial, un projet DeFi soutenu par la famille Trump.

6. Savitri Jindal

Avec 35,5 milliards $, Savitri Jindal est la femme la plus riche d’Inde. Elle dirige le Jindal Group, actif dans l’acier, l’énergie et les infrastructures.
Engagée en politique, elle a été élue à l’assemblée législative de l’Haryana après la mort de son mari en 2005.

5. Rafaela Aponte-Diamant

Co-fondatrice avec son mari Gianluigi de la MSC (Mediterranean Shipping Company) en 1970, Rafaela Aponte-Diamant dirige aujourd’hui une flotte de près de 900 navires.
Sa fortune est estimée à 37,7 milliards $, grâce à la réussite de la plus grande compagnie maritime au monde.

4. Jacqueline Mars

Jacqueline Mars est héritière de Mars Inc., entreprise connue pour ses confiseries (M&M’s, Snickers) et ses marques pour animaux (Pedigree).
Avec 42,6 milliards $, elle est la quatrième femme la plus riche du monde et dirige l’entreprise familiale avec son frère John.

3. Julia Koch

Après la mort de son mari David Koch en 2019, Julia Koch a hérité de 42 % de Koch Industries, un des plus grands conglomérats privés du monde.
Sa fortune atteint 74,2 milliards $, et l’entreprise est active dans le pétrole, le papier, et la technologie médicale.

2. Françoise Bettencourt Meyers

Héritière du géant L’Oréal, Françoise Bettencourt Meyers a cédé sa place de première femme la plus riche du monde.
Sa fortune reste néanmoins colossale : 81,6 milliards $. Elle détient 35 % du groupe L’Oréal, dont les actions ont chuté de 20 % en raison de la baisse des ventes en Chine. Elle a aussi quitté le conseil d’administration, laissant la main à son fils Jean-Victor Meyers.

1. Alice Walton

Fille du fondateur de Walmart, Alice Walton domine le classement avec une fortune de 101 milliards de dollars, grâce à une hausse de 40 % de l’action Walmart.
Contrairement à ses frères, elle ne gère pas l’entreprise familiale : elle s’est consacrée à sa passion pour l’art. Elle a fondé le Crystal Bridges Museum of American Art, qui expose des œuvres de Warhol, O’Keeffe et Rothko.

Ce classement montre que les femmes les plus riches du monde investissent dans des domaines très variés : technologie, mode, art, finance ou industrie lourde. Qu’elles soient héritières ou entrepreneuses, elles continuent à façonner le paysage économique mondial.

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Retraite anticipée : qu’est-ce que la règle des 4 % ?

Retraite anticipée

De nombreuses personnes rêvent de partir à la retraite anticipée, et la règle des 4 % peut les y aider – malgré ses limites. Explorons ensemble ce que cela signifie.

Prendre sa retraite de manière anticipée est un objectif pour beaucoup de travailleurs, qui souhaitent profiter de leur épargne tant qu’ils ont encore l’énergie de le faire. Mais avec l’âge légal de départ à la retraite qui ne cesse d’augmenter, cette opportunité se fait souvent attendre. La règle des 4 %, en revanche, peut offrir une voie vers une retraite plus précoce. Dans cet article, nous verrons en quoi consiste cette règle, ainsi que ses avantages et inconvénients.

Retraite anticipée et règle des 4 % : les origines

La règle des 4 % est née aux États-Unis, un pays marqué par la devise latine « homo faber fortunae suae » : « l’homme est l’artisan de sa propre destinée ». Ce principe pousse les citoyens à compter sur leurs propres compétences plutôt que sur l’État. Résultat : les Américains sont souvent sensibilisés très tôt à la gestion des investissements, convaincus que leur avenir dépend avant tout de leurs choix personnels. Cette mentalité a donné naissance à plusieurs théories financières autour de l’épargne et de la retraite, comme le challenge des 52 semaines ou encore la fameuse règle des 4 % que nous analysons aujourd’hui.

L’auteur de cette règle est William Bengen, ingénieur aérospatial né en 1947 à Brooklyn, New York. Il obtient un master en planification financière en 1993, puis publie l’année suivante un article intitulé « Calculating Withdrawal Rates Using Historical Data » dans le Journal of Financial Planning. Dans cet article, il analyse en détail les données historiques du marché américain et découvre qu’il est possible de vivre pendant 30 ans sur ses économies. Sa méthode consiste à retirer chaque année 4 % de son portefeuille d’investissement, en ajustant ce montant à l’inflation à partir de la deuxième année.

Il faut bien comprendre que le système de retraite américain est très différent des systèmes européens : il repose sur trois piliers principaux — la sécurité sociale, les fonds de retraite privés, et les investissements personnels comme les comptes de retraite (IRA) ou les plans 401(k). Ce qui rend la stratégie de Bengen pertinente, c’est l’idée que la retraite doit être « dynamique » plutôt que figée. Autrement dit, les Américains investissent leur épargne retraite dans des actifs diversifiés : actions, obligations, ETF, fonds communs de placement, etc. Résultat : leurs portefeuilles ont tendance à croître avec le temps. La règle des 4 % est volontairement prudente : elle suggère que ce taux de retrait permettrait de vivre confortablement pendant environ 30 ans.

Comment fonctionne la règle des 4 % ?

Pour estimer le capital dont vous aurez besoin pour une retraite anticipée, commencez par calculer vos dépenses annuelles moyennes. Ensuite, divisez ce montant par le pourcentage que vous prévoyez de retirer chaque année, en général 4 % (ou 0,04).

Par exemple, si vos dépenses annuelles sont estimées à 15 000 € (soit 1 250 € par mois), l’opération à faire est la suivante :

15 000 € ÷ 0,04 = 375 000 €

Cela signifie que vous devrez accumuler un capital de 375 000 € en investissements. Selon Bengen, ce montant devrait être placé en bourse, afin de générer un rendement annuel.

Bravo, vous pouvez quitter votre emploi et profiter de votre temps libre. La première année, vous retirez 4 % du capital initial, soit 15 000 €. À partir de la deuxième année, vous ajustez le montant selon l’inflation, en l’augmentant de 2 %. Vous retirez donc 15 300 € la deuxième année, et ainsi de suite. Pendant ce temps, votre capital continue à produire des gains, ce qui vous permet de maintenir ce rythme de retrait — même en cas de mauvaise performance des marchés certaines années. Mais tout n’est pas si simple.

Les limites de la retraite anticipée selon Bengen

Avant tout, il faut rappeler que cette règle est purement théorique. Elle ne tient pas toujours compte de la réalité. Calculer ses dépenses annuelles moyennes est utile, certes, mais cela ne couvre pas les imprévus : une envie de partir au Salvador, une réparation automobile coûteuse… Dans ces cas-là, il faudra réévaluer le montant retiré — à moins d’avoir un fonds d’urgence séparé.

Autre point essentiel : les frais liés à la gestion de vos investissements. Le TER (Total Expense Ratio) regroupe tous les frais de fonctionnement d’un fonds, que ce soit un fonds commun ou un ETF. Ces coûts réduisent votre rendement net. Et si vous travaillez avec un conseiller financier, ses honoraires viennent s’y ajouter. Ainsi, un rendement brut de 7 % pourrait facilement tomber à 5,5 % une fois les frais déduits. Chaque euro payé en frais est un euro qui ne travaille pas pour votre avenir.Si vous avez envie de découvrir un pays où le Bitcoin a cours légal, vous pouvez toujours envisager un voyage au Salvador. Regardez aussi les clubs qui proposent des réductions via WeRoad. Et pour ne rien rater des guides et actualités utiles, rejoignez Young Platform !